Une alternative plus douce pour Sornetan
DIDIER HEUMANN, ANDREAS PAPASAVVAS

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du GR65. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.
Pour ce parcours, voici le lien:
https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/de-moutier-a-sornetan-par-la-variante-de-perrefitte-189552209
Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous pouvez trouver sur Amazon un livre qui traite de ce parcours.
Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page. |

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Les Jurassiens vous diront sans doute qu’il serait regrettable de passer sous silence la Tour de Moron, cet obélisque de béton érigé en hommage à la majestueuse montagne qui surplombe les vallées environnantes. Toutefois, atteindre ce monument nécessite un certain effort et une bonne dose de détermination. Il est vrai que tous les pèlerins ne sont pas des plus jeunes. C’est pourquoi nous vous proposons une variante qui ne figure pas parmi les itinéraires répertoriés de la Via Jacobi suisse. Ce parcours est néanmoins bien balisé, comme tous les chemins de la région. Bien que vous ne puissiez pas admirer la Tour de Moron, vous aurez le privilège de cheminer le long des magnifiques gorges de la Chalière. Un autre avantage de cette variante est qu’elle ne mesure que 14,4 kilomètres, comparé aux 16,9 kilomètres de la Via Jura 91.
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Difficulté du parcours : Les dénivelés demeurent significatifs, même en optant pour la « Variante Perrefitte » (+633 mètres/-312 mètres). Cette étape est donc aussi exigeante. Cependant, l’altitude ne dépassera pas 1 000 mètres, et les reliefs sont mieux répartis le long du parcours. Vous commencerez par une exploration des superbes gorges de la Chalière, suivie de longues montées droites jusqu’à Souboz. La descente vers Souboz est marquée par des pentes prononcées, tout comme la remontée vers Sornetan qui demande également des efforts.
État de la Via Jura : Le parcours, aujourd’hui encore, présente des avantages en termes de chemins :
- Goudron : 4.6 km
- Chemins : 10.2 km
Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur ces parcours. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.
Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.
Pour les vrais dénivelés, relisez la notice sur le kilométrage sur la page d’accueil.

Section 1 : Pour gagner la “Variante Perrefitte“

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans difficulté.

Jusqu’aux portes de Perrefitte, la Via Jura 91, qui mène vaillamment jusqu’à la tour de Moron et ce que l’on nomme la « Variante Perrefitte » suivent un même parcours. Puis, à la bifurcation, là où la Via Jura 91 entame son ascension ardue, grimpant avec difficulté sur le talus escarpé, une invitation discrète se dessine : poursuivez tout droit vers le village, laissant derrière vous le défi de la tour.
Vous voilà désormais sur la variante, le chemin qui traverse Perrefitte, comme on la nomme ici, et qui serpente vers Souboz et Sornetan. L’orientation est simple : suivez les panneaux qui indiquent Sornetan, et oubliez les autres itinéraires. Vous marchez vers un paysage encore plus secret et préservé, où les grands panoramas cèdent la place aux plaisirs du détail, à une nature qui murmure, éloignée de la grandiloquence de Moron.

La route s’élève en pente douce vers le cœur de Perrefitte, longeant le ruisseau de la Chalière, à peine perceptible à quelques pas de la bifurcation.
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Le village se révèle peu à peu, tout en simplicité. Les maisons y semblent presque timides, enfouies dans la verdure, comme pour protéger ce qui reste de l’esprit originel des lieux. L’ambiance est paisible, d’une sérénité palpable ; Perrefitte n’a rien de tapageur. Son infrastructure touristique, discrète, se fond dans le cadre bucolique, respectueuse des habitants et des rares visiteurs qui s’aventurent ici. |
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À la sortie du village, un chemin de terre se dessine, filant droit vers les gorges de la Chalière. Il s’enfonce progressivement dans une forêt dense, dont l’ombre profonde semble promettre fraîcheur et mystère. Cette portion de la route, plus sauvage, vous mène vers une nature indomptée, où la lumière joue à cache-cache avec les branchages serrés, et où chaque pas vous éloigne davantage du monde civilisé.
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Le chemin descend ensuite en pente douce jusqu’au ruisseau, qui s’écoule silencieusement, dissimulé parmi les buissons et les hautes herbes. Le murmure de l’eau accompagne vos pas, un bruit feutré, apaisant, qui berce la marche et vous invite à un moment de contemplation. Vous suivez ainsi ce cours d’eau modeste mais fidèle, en marge des grands circuits touristiques, à l’abri des foules, pour savourer cette atmosphère presque oubliée du Jura. Le chemin s’étire, sinueux, en épousant les méandres du ruisseau, comme s’il ne voulait pas rompre ce dialogue silencieux. La végétation s’épaissit autour de vous, les arbres se rapprochent, et la Chalière devient votre guide dans ce labyrinthe de verdure. Chaque détour est un pas de plus dans une autre dimension, un Jura intime et insoupçonné, où le temps semble suspendu. |
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Section 2 : Le long des belles gorges de la Chalière

Aperçu général des difficultés du parcours : sur cette section, le chemin monte quasi sans discontinuer. Regardez les pentes qui vont de 10% à quelque chose de nettement supérieur à 15%, avec juste un petit replat pour souffler.

Ici, le sentier se joue du ruisseau, le traverse, le contourne, l’ignore pour mieux y revenir, comme dans une danse hésitante entre deux partenaires qui se retrouvent et se séparent. Dès le départ, la pente se fait sentir, une légère inclinaison qui s’accentue progressivement. Le ruisseau, modeste et tranquille, glisse sur les mousses et se fraie un chemin entre les pierres épaisses, des flots limpides aux reflets argentés qui s’accrochent aux rochers dans une caresse discrète. |
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Au début, le courant semble paisible. Ce n’est pas ici, bien sûr, que l’on ressent la fureur des grandes chutes ; ce n’est pas le rugissement des eaux du Niagara qui emplit l’air de sa menace sourde. Ici, le ruisseau murmure plutôt qu’il ne tonne. Mais la montée se poursuit, et l’on traverse le cours d’eau, de pont en pont, la végétation s’épaississant à chaque pas. Sous cette canopée luxuriante, il règne une humidité que la pente imminente semble rendre inévitable. On devine que le rythme du ruisseau changera bientôt, comme pour accompagner la lente montée qui se dessine devant vous. |
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Bientôt apparaissent les premières cascades, véritables pauses de poésie dans les gorges profondes. La traversée est splendide, presque irréelle. Le ruisseau, tantôt docile, ralentit, clapote en surface, puis s’anime soudain, se resserrant en un défilé où l’eau, prise dans les rapides, bondit et jaillit entre les parois escarpées du vallon. Le sentier, lui, suit le fil du cours d’eau, zigzaguant d’une rive à l’autre par des escaliers et des ponts qui se fondent dans ce paysage façonné par le temps. La pente reste douce, sauf lorsqu’on gravit ces marches bien ancrées dans la roche, sécurisées par de solides rambardes pour les visiteurs imprudents. |
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Les escaliers s’interrompent par moments, et le sentier, s’aventurant sur des passerelles de bois, survole les eaux vives, entrelacé dans la végétation touffue. C’est un lieu envoûtant, presque hors du monde, au cœur de cette nature sauvage, protégée par un écrin d’érables et de hêtres centenaires, silencieux témoins du passage du temps. |
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Le torrent, bien que contenu, montre toute sa force ; il ne déborde pas mais impose une présence. Sur plus d’un kilomètre, il sculpte le paysage, transformant cette forêt en un labyrinthe naturel où les herbes folles s’enchevêtrent avec les feuillus. Ici, l’eau a passé des siècles à polir la roche, à se faufiler dans de fines failles et de profonds entonnoirs, façonnant son passage dans cette pierre tenace. |
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Trois ponts encore à franchir, sur ce ruisseau aux allures de guide muet, et le chemin quitte les gorges pour se lover à nouveau dans une nature intacte, luxuriante. À la sortie des gorges, on retrouve ce doux chant du ruisseau, cette musique sereine qui s’accorde si bien aux forêts. Le sentier s’adoucit, sinue tranquillement le long de l’eau, et pour le plus grand plaisir du marcheur, la pente marque enfin une pause, comme une promesse de répit. |
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Enfin, la forêt s’ouvre en silence, laissant place à un ruisseau qui gazouille paisiblement, en parfaite harmonie avec le décor. Le sentier ondule en douceur, suivant les méandres du ruisseau qui s’épanche, insouciant. L’effort se relâche, le paysage invite à la contemplation, et l’on respire ici l’odeur douce et rassurante des sous-bois, dans une tranquillité retrouvée. |
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Le chemin rejoint alors la modeste RN1367, une route qui serpente vers Les Ecorcheresses en direction de Bellelay, s’insinuant discrètement dans le relief. Ici, un étroit sentier s’élève abruptement, parfois avec des pentes redoutables dépassant les 30 %, en grimpant à travers la forêt au-dessus de la route. L’effort est court mais intense avant que le chemin ne débouche près de la clairière de Plan Fahyn, où une grande ferme solitaire se dresse, silencieuse, sous le ciel souvent voilé. . |
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Sur une large piste de terre, dite « Chemin de la Trouée, » le parcours continue bien au-dessus de la clairière, dans une forêt clairsemée, peu attrayante, aux arbres épars qui semblent hésiter à former un couvert digne de ce nom. Ce sous-bois sans éclat, mêlant rochers et fougères, se déploie dans une monotonie lancinante, accentuée par un soleil rare et timide. Ici, la lumière manque cruellement, la traversée s’étire, et l’ombre s’étend en une couverture presque oppressante, confinant le marcheur dans cette ambiance austère. |
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Comme dans tout le Jura, la forêt reste mixte, une mosaïque de feuillus, de buissons et d’épicéas. Les hêtres dominent, mais ce ne sont pas ces géants majestueux qui veillent habituellement sur les chemins, ces arbres qu’on rencontre avec un respect presque instinctif. Ici, ce sont souvent des rejets, des jeunes pousses éparses, accompagnés de quelques érables champêtres et de rares chênes. La végétation ne séduit pas toujours, et lorsque la lumière faiblit, ce mélange sans éclat prend un aspect morne, presque indifférent au randonneur. |
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Dans ce décor monotone, le large chemin oscille légèrement, descend parfois brièvement, avant de remonter, offrant quelques variations, de-ci de-là un replat, mais la pente générale reste implacable, s’élevant toujours avec une constance presque fatiguée. Ces ondulations rappellent un mouvement sans fin, une progression douce mais inéluctable vers des hauteurs qui se dévoilent peu à peu, sans promettre de répit immédiat. |
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Plus loin, le chemin traverse un bois plus sombre, où les arbres semblent s’assembler enfin en une véritable forêt, dense et sereine, telle qu’on les rêve. Les épicéas prennent ici plus de place, leurs cimes se rejoignent pour plonger le chemin dans une pénombre fraîche et apaisante. Puis, aussi vite qu’elle est venue, cette profondeur forestière s’éclaircit à nouveau, les arbres se raréfient, et le sol caillouteux réapparaît sous les pas, renvoyant le marcheur vers une ambiance plus sauvage et clairsemée. |
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Bientôt, la lumière filtre de nouveau à travers les feuillages, et la route réapparaît, en contrebas, dans une clairière que le chemin domine de toute sa hauteur. Le chemin, imperturbable, continue de monter, longeant la lisière, tandis que le paysage s’étend autour, dévoilant peu à peu les contours d’un horizon plus lumineux. |
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Section 3 : De longues ondulations dans la forêt

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours avec des pentes moins prononcées.

Après une longue errance dans la forêt, le chemin, ondulant et se laissant parfois redescendre en douceur, émerge finalement dans les clairières en surplomb de la RN1367. Là, entre les champs verts au pied de la forêt, le village des Ecorcheresses apparaît, paisible et niché dans les prairies d’un vert tendre, presque timide. Le contraste est frappant : on passe de la nature farouche de la forêt à un paysage plus serein, baigné dans une lumière douce et accueillante, qui enveloppe les collines et donne un air apaisé à cette région.
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La « Variante Perrefitte » quant à elle, ignore le village des Ecorcheresses. En déviant des parcours balisés de la Via Jura, il faut ici suivre les indications vers Sornetan. Les directions se succèdent comme une ritournelle familière, indiquant à chaque bifurcation Souboz ou Bellelay. Sur ces panneaux, on retrouve toujours des flèches pointant vers la Tour de Moron, jalons de multiples chemins de détour qui convergent vers cet éperon rocheux emblématique.
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Une petite route goudronnée s’élève doucement à travers les prés, loin du hameau. Là, au cœur des pâturages et des bois, on retrouve cette ambiance jurassienne si caractéristique : de vastes clairières nichées dans un océan de forêts compactes, véritables îlots de verdure où le paysage semble respirer, offert au ciel comme une pause dans le couvert forestier.
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La route redescend légèrement avant de gagner un autre carrefour, une nouvelle invitation vers les Ecorcheresses. Les intersections se succèdent ici, chacune marquant le passage vers un lieu ou une vue imprenable. Peu après, la route se dirige à nouveau vers la forêt, rencontrant un carrefour stratégique où s’offre encore la possibilité de gravir jusqu’à la Tour de Moron. Mais aujourd’hui, on délaissera cette tentation pour continuer sereinement vers Sornetan.
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Le chemin, devenu une large route de terre caillouteuse, serpente alors entre prés et bosquets, progressant avec nonchalance dans un paysage de douceur champêtre. Ici, les épicéas prennent progressivement le pas, imposant leur stature au paysage. Plus on s’élève, plus ils semblent gagner en densité, leur silhouette sombre contrastant avec la clarté des prés. Les majestueux sapins blancs, eux, restent en retrait, comme des observateurs discrets, réservés aux altitudes supérieures où ils règnent en maîtres silencieux.
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Peu après, le chemin débouche dans une nouvelle clairière, dévoilant un petit étang d’une beauté rare, niché sous les falaises. Ce bijou, posé comme par magie dans le creux du vallon, respire la paix. Ici, le silence règne en maître, et l’on sent la nature vibrer dans cet éden minuscule. Les fougères, l’humus et la mousse libèrent leurs effluves, et l’air chargé d’humidité imprègne chaque souffle. Impossible de ne pas s’arrêter un instant, captivé par la danse des rayons de lumière qui jouent sur les reflets dorés et verdâtres de l’eau. C’est un moment suspendu, comme un dernier cadeau offert par le chemin.

Plus loin, la promenade se fait plus douce et apaisante, bordée de grands épicéas élancés, alignés comme des sentinelles de la forêt, et de feuillus qui encadrent le sentier. Le sol ici est gris, peu caillouteux, offrant un tapis moelleux aux pas des marcheurs, une terre souple et accueillante, qui prolonge le calme des sous-bois. L’ambiance y est sereine, d’une sobriété apaisante, comme un passage entre deux mondes.
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Le chemin grimpe ensuite, s’enfonçant un peu plus profondément dans la forêt, en contournant la combe des Raverattes, un repli du paysage où règne une fraîcheur constante. Là, l’humidité semble s’installer de manière permanente, et la lumière peine à traverser les frondaisons denses. La combe se garde jalousement dans une semi-pénombre, comme un petit royaume ignoré du soleil.
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À l’extrémité de la combe, soyez particulièrement vigilant ! parcours ne poursuit pas son tracé sur la route de terre, mais s’oriente brusquement en descendant le flanc du vallon. Un panneau est posté là, quoique parfois dissimulé par les feuilles généreuses des arbres. Mais, en Suisse, les panneaux jaunes de randonnée brillent dans le sous-bois comme des chanterelles au cœur de la mousse. Un sentier s’offre alors, moins engageant, perdu dans les hautes herbes sauvages ; pourtant, c’est bien ici qu’il descend, même si le premier coup d’œil pourrait faire douter.

Le tracé est ici brouillon, presque sauvage, et la pente se fait raide, presque vertigineuse, s’échappant à travers une végétation touffue et mal domptée. Dans ce recoin du vallon encaissé, où le soleil ne s’aventure guère, l’entretien est minimal : on devine que les jardiniers de la Via Jura y passent rarement, laissant ce petit chemin à l’abandon, réservé aux rares âmes aventureuses qui préfèrent cette voie discrète aux hauteurs de la Tour de Moron.
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Non, ne craignez pas de vous être égaré ! Un peu plus bas, la route menant à Souboz finit par se dévoiler entre les arbres, ruban goudronné rassurant pour qui a perdu ses repères dans la forêt épaisse. Rien de tel qu’un fragment de route pour rassurer les randonneurs esseulés.

Cependant, le chemin n’est pas parfaitement balisé ici, longeant seulement la lisière du bois. En cas d’égarement, aucun souci : descendez vers la route en contrebas ! L’aventure pourrait se transformer en une petite épreuve de gymnastique, où il faudra peut-être ramper sous quelques barbelés pour retrouver le sentier. Nous-mêmes avons connu cette mésaventure, pagayant dans les fourrés, bien que, depuis notre passage, les choses aient peut-être changé ou qu’un panneau plus visible ait été ajouté. Parfois, il suffit d’un regard distrait pour manquer un signe précieux.
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La « Variante Perrefitte » parvient enfin au village, la direction à suivre restant Sornetan. Les panneaux peuvent semer la confusion ici, car la Via Jura 91 ne mène pas directement à Souboz ; cependant, un détour depuis la Tour de Moron peut y conduire. Ne blâmons pas trop vite SchweizMobil pour les indications parfois contradictoires ; les mises à jour se font peut-être au rythme des saisons, et qui sait, la signalétique est peut-être désormais plus précise. Ce sera à vous de le découvrir.
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Traversant Souboz, le parcours suit la route principale qui relie Moutier à Bellelay. La route serpente doucement à travers le village, frôlant l’école coiffée de son petit clocheton et glissant près des fontaines charmantes, qui semblent figer l’esprit pastoral de ce hameau jurassien. Chaque fontaine apporte sa note fraîche et scintillante à ce cadre bucolique.
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En quittant le bas du village, Sornetan se dessine au loin, semblant être presque à la même altitude. Mais la promenade réserve ici une surprise de taille : un vallon inattendu s’interpose entre les deux villages, ajoutant une ultime étape à ce périple en dentelle qui ne cesse de jouer avec le relief du Jura.

Section 4 : Entre Souboz et Sornetan, cela se mérite

Aperçu général des difficultés du parcours : une grande trouée vers la Sorne, avec des pentes conséquentes, avec des moyennes de 10-15%, avec quelques passages plus pentus, en montée comme en descente.

Il faudra donc descendre, puis remonter, dans un jeu de dénivelés qui met à l’épreuve les jambes et l’endurance. La pente se fait sèche, atteignant parfois des inclinaisons de plus de 15%, un plongeon dans une nature enchanteresse, vivante et vibrante, pleine de charme pastoral. Les arbres fruitiers ponctuent le chemin, et ici, des animaux en pagaille donnent au paysage une touche de spontanéité, comme si la vie, dans toute sa simplicité, s’épanouissait librement. |
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Après une descente marquée, le chemin, bien qu’assez raide, reste confortable sous les pas. Une fois arrivé au fond du vallon, il longe un ruisseau clair qui descend lui aussi, filant vers la Sorne toute proche. C’est ici que se situe le lieudit du Pichoux, un petit repli dans le vallon, douillet et paisible. Le parcours, pourtant, ne s’attarde pas longtemps dans cette fraîcheur et prend bientôt le chemin de la montée vers Sornetan. |
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Devant vous s’élève un talus qui semble appeler à l’ascension. La montée est marquée par la présence d’un autre panneau indicateur qui pourrait prêter à confusion, prétendant que vous êtes sur la Via Jura 91. La même perplexité qu’auparavant s’installe, mais elle n’a rien de préoccupant : le chemin, ici, mène bien à Sornetan. |
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Le chemin serpente dans l’herbe à travers un grand pâturage, un vaste espace naturel que le regard embrasse avec délice. Les pieds s’enfoncent légèrement dans l’herbe douce et dense, une sensation de confort qui contraste parfois avec les pentes accentuées. Le paysage, ici, s’offre dans un silence absolu, et les prairies brillent d’un vert vif, mêlé au vert profond des épicéas. Ces arbres, imposants et silencieux, semblent plonger leurs branches comme pour s’abreuver du sol, ajoutant une note de sérénité au panorama champêtre. |
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Plus haut, le chemin s’introduit avec modestie dans les sous-bois. L’ombre des arbres, douce et apaisante, semble vouloir tempérer l’ardeur de la montée, offrant une transition discrète avant d’atteindre les premières maisons de Sornetan, où le chemin retrouve le bitume plus sécure. |
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Mais quelque chose frappe ici, une différence subtile qui dénote avec le reste du canton de Berne. Les fermes de Sornetan sont fonctionnelles, pragmatiques, mais elles manquent du raffinement et de l’opulence des grandes fermes bernoises, lesquelles, sur les parcours de la Via Jacobi, retiennent le regard par leur grandeur et leur prestance. Ici, les fermes sont plus modestes, une manière de dire que les paysans jurassiens de cette région ne sont peut-être pas tout à fait de « vrais » Bernois, sans vouloir en aucune manière les offenser. |
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Le village de Sornetan n’est qu’un point minuscule dans le Jura : à peine 150 habitants. Depuis 2015, suite à une votation populaire, il a intégré la commune de Petit Val avec les villages voisins, dont Souboz. Dans ce coin de Suisse protestante, le temple de Sornetan, érigé en 1708 dans un gothique champêtre et restauré en 1965, trône au centre du village, apportant une touche historique et sacrée à l’endroit. Face à ce temple se dresse le Centre de Sornetan, un lieu de rencontres et de formation, porteur d’une vocation éthique, théologique et culturelle, où tout le monde peut venir se ressourcer. Le centre invite à un séjour, un moment de pause en soi, loin des bruits du monde, dans cette vallée où le temps semble s’étirer pour permettre la réflexion et l’apaisement. |
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Logements sur la Via Jura
• Hôtel Restaurant de l’Etoile, Gros Clos 4, Perrefitte ; 032 493 10 17 ; Hôtel, repas, petit déj
• Camping de Sornetan, Le Maupas 30A, Sornetan ; 032 484 92 46 ; Camping, repas, petit déj.
• B&B Nora et Heinz Gyger-Amstutz, La Combe, Sornetan ; 032 484 92 77 ; Chambre d’hôte, repas, petit déj.
• Centre de Sornetan, Les Rondez 2, Sornetan ; 032 484 95 35 ; Hôtel, repas, petit déj.
Le Jura demeure une destination prisée avant tout par les touristes locaux. En conséquence, les hébergements se font plus discrets, à l’exception des Airbnb, pour lesquels nous ne disposons pas des adresses. Dans cette étape, il y aucune possibilité de se restaurer ou de se loger avant d’arriver à Sornetan, où le logement est maigre. Renseignez-vous à l’avance sur l’ouverture des logements, selon les saisons. Réservez à tout prix.
N’hésitez pas à ajouter des commentaires. C’est souvent ainsi que l’on monte dans la hiérarchie de Google, et que de plus nombreux pèlerins auront accès au site.
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Etape suivante : Etape 6: De Sornetan à Tavannes |
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