Très haut sur la montagne, dans un canton qui se cherche encore
A Delémont, nous avons laissé nos Jurassiens en 1815, lorsque le Congrès de Vienne les a cédés aux Bernois. Mais en Suisse, les alémaniques et les francophones se tolèrent à peine. Berne est prospère, tandis que la région du Jura est beaucoup moins fortunée. Ainsi, un divorce progressif s’est dessiné parmi les Jurassiens francophones : ceux du Nord rêvant d’indépendance, ceux du Sud préférant les largesses bernoises. Cela prit du temps pour trouver un embryon de solution. Au cours du XIXe siècle, le Nord ne parvint qu’à créer une société pour préserver la langue et la culture françaises chez eux. Les tensions montèrent progressivement entre les deux camps, mais on sentait le vent se lever. En 1917, un Comité se forma pour la création d’un canton indépendant et autonome. En 1947, une date déterminante marqua le refus de Berne de reconnaître un francophone jurassien à la tête du département des Travaux Publics du canton. Cet homme ne parlait pas allemand. C’est ainsi que se forma le Mouvement séparatiste jurassien (MSJ) à Moutier. S’ensuivit une escalade de mouvements séparatistes, certains plus offensifs que d’autres, comme le groupe Bélier, qui n’hésita pas à recourir à la violence. La lutte aboutit à l’organisation d’un plébiscite. Le 23 juin 1974, un référendum sur la création du canton du Jura recueillit 52 % de oui, mais seuls trois districts sur sept votèrent favorablement. Étranges paradoxes, car ainsi va la démocratie. 52 %, ce n’est que la moitié des gens, et le district de Moutier, à l’origine de l’affaire, préféra rester bernois. En 1975, le canton de Berne demanda alors leur avis aux trois districts du Sud restés attachés au canton de Berne, ainsi qu’au Laufonnais, hésitant entre Berne et Bâle-Campagne. Ces derniers redirent leur attachement à Berne. En 1976, une constitution pour le canton en devenir fut élaborée. Mais en Suisse, c’est toujours le peuple qui a le dernier mot. On demanda alors l’avis des Appenzellois, des Genevois et de tous les autres pour un pays où nombre d’entre eux n’était jamais allé. Le 24 septembre 1978, le canton du Jura fut accepté par les Suisses et devient le dernier-né des cantons suisses..
Vous croyez que cette affaire est terminée. Absolument pas. En 2013, un référendum fut organisé pour demander aux ennemis jurés cantonaux s’ils voulaient se réunir. La réponse fut sans équivoque. Dans le Sud, on fut pour rester bernois jusqu’à la fin des temps ; dans le Nord, on était jurassien de tout cœur. Désormais, les communes de la région peuvent décider de leur appartenance ou de leur non-appartenance au nouveau canton, indépendamment du fait d’avoir une frontière commune avec celui-ci. Lorsque nous sommes passés par ici début 2017, les drapeaux séparatistes flottaient à Moutier. La ville était en ébullition, déchirée entre les partisans de l’appartenance au canton du Jura et les adversaires pro-bernois. À l’issue d’un long suspense, les citoyens de Moutier décidèrent de rejoindre le canton du Jura à quelques voix près : 2067 contre 1930, soit 51,72 %. Ce n’était certes pas l’enthousiasme, mais c’est la démocratie. Cependant, des recours furent déposés, suspendant la décision. Mais aujourd’hui, le nœud semble enfin tranché. Depuis les dernières votations de 2021, Moutier est maintenant jurassien. Mais, à la même époque, Sorvilier et Belprahon ont définitivement dit non au canton du Jura. Vive le canton de Berne ! Alors, souvenez-vous de ce fait. Quand vous passerez à Belprahon, à deux pas de Moutier, rappelez-vous que vous êtes en terre bernoise, et qu’un peu plus loin, par un coup de baguette magique, vous redeviendrez jurassien. Mais l’histoire n’est pas finie. La politique est complexe et demande de nombreux aller et retour entre les communes, les cantons et les citoyens. Il faudra encore passer au vote pour avaliser la situation. Simple, non ? Il faut que Berne et le Jura se mettent d’accord. Le canton n’est pas encore définitivement figé !
Les paysages du Jura ne sont pas toujours aussi doux que l’on pourrait l’imaginer. Ils sont empreints d’une rusticité authentique, parsemés de vallées silencieuses et de montagnes austères. C’est un lieu où l’histoire et la nature se rencontrent, créant un cadre où le passé résonne encore avec force. C’est un théâtre où chaque colline et chaque forêt raconte une histoire de lutte, de résistance et d’identité.
Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du GR65. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.
Pour ce chemin, voici le lien :
https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/de-delemont-a-moutier-par-la-via-jura-34710927
Difficulté du parcours : Dans l’esprit de nombreux Suisses, le Jura n’est pas les Alpes, ce ne sont que de douces collines. Alors passez ici pour vérifier votre jugement. Les dénivelés sont importants aujourd’hui (+971 mètres / -872 mètres). En réalité, il n’y a qu’une bosse, mais quelle bosse ! Après une promenade dans la plaine de Delémont, à travers la campagne ou à la lisière des sous-bois, à partir de Vicques, il faut monter sur le haut plateau du Raimeux de Grandval, et redescendre de l’autre côté, au milieu des forêts sur des pentes très prononcées. Le haut plateau fait frontière entre le canton du Jura et le canton de Berne.
État de la Via Jura : C’est encore une journée à passer d’abord sur les chemins :
- Goudron : 9.0 km
- Chemins : 16.7km
Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous trouvez sur Amazon un livre qui traite de ce parcours.
Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.
Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur sur ces parcours. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.
Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.
Pour les “vrais dénivelés ”et pour les passionnés de véritables défis altimétriques, consultez attentivement les informations sur le kilométrage au début du guide.
Section 1 : Douces ondulations dans la plaine
Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans difficulté.
Dans le dédale urbain, lorsque l’on cherche des directions, il est souvent avisé de commencer par la gare, point névralgique et balise immuable pour le voyageur égaré. Que vous démarriez de la gare ou du centre-ville, la route vers Soyhières se dessine comme une évidence. Si, la veille, vous avez achevé votre étape à Delémont, aucun obstacle ne viendra troubler votre retour. Il vous suffira de revenir à la lisière de la ville, en suivant le parcours familier jusqu’au Pont sur la Birse. Pour ceux qui partent directement d’ici, reprenons ensemble le fil du parcours.
En remontant la rue depuis la gare, l’itinéraire vous mène rapidement au collège de Delémont, un édifice qui semble veiller sur les passants avec la solennité d’un ancien patriarche.
Un chemin asphalté, agréable et paisible, longe la Sorne, serpentant entre les villas coquettes et les austères bâtiments de service.
Plus loin, vous atteignez la route cantonale, où la ville cède la place à la périphérie. Ici, une roue dentée, vestige de l’ère industrielle, se dresse fièrement, rappelant le passé laborieux de Delémont.
À la hauteur d’une jardinerie, au lieu-dit Auberge de Jeunesse, l’itinéraire abandonne la route cantonale pour s’orienter vers la Birse, apportant avec lui une promesse de tranquillité.
Le chemin croise alors la voie de chemin de fer, comme une invitation à franchir la frontière de la modernité pour embrasser la quiétude de la nature, en passant par-dessus la rivière.
Aujourd’hui, la Birse, assombrie sous la canopée des feuillus, offre un spectacle mélancolique. C’est également en ce lieu que la Sorne se fond dans la Birse, dans une étreinte aquatique.
Vous rejoignez ici la Via Jura 80, point de convergence où vous aviez posé vos pas la veille, pour ceux qui avaient tranquillement oublié d’aller visiter les châteaux de Vorburg sur les hauteurs.
On vous annonce ici le site du Colliard, un écrin protégé et naturel, sanctuaire d’une biodiversité florissante où s’épanouissent oiseaux et batraciens. Comme souvent dans ces havres préservés, les promesses sont grandes et les attentes élevées.
Vous avez beau aiguiser votre œil, il n’y a rien que des chênes robustes et des hêtres sauvageons où poser votre regard.
La route s’étire ensuite en direction de Courroux, dont le clocher de l’église émerge bientôt à l’horizon. Un panneau rappelle l’empreinte indélébile du fer dans cette région, une histoire qui remonte à des temps immémoriaux mais qui a connu son apogée aux XVIIe et XIXe siècles, propulsant la prospérité grâce à l’extraction de ce minerai. Courroux tire son nom de « Curtis rufus » (territoire en terre rouge), en hommage à l’abondance du minerai de fer qui y fut découvert.
La route conduit ensuite vers les premières maisons de Courroux. Dans ces villages où les paysans n’ont pas encore cédé toutes leurs terres à l’industrie, comme c’est encore le cas ici à Courroux, où la zone industrielle gagne chaque jour du terrain, la fierté réside dans les distinctions remportées lors des concours de bétail. Dans le canton du Jura, le cheval bénéficie de bien plus de reconnaissance que la vache.
Au cœur du village, où les demeures modestes forment un tableau assez commun, sans fioritures ni vielles demeures, coule paisiblement la rivière Scheulte.
La route traverse le bourg. Bien que la Via Jura 80 ne soit pas mentionnée ici, il faut suivre la direction de Corcelon/Vicques.
A la sortie du village, la route franchit à nouveau la Scheulte, une rivière au cours parfois boueux qui serpente à travers les broussailles et les herbes folles.
Sans tarder, un sentier sinueux s’enfonce à travers les champs, longeant la lisière boisée et la rivière qui murmure doucement à ses côtés. Dans cette région où les prairies prédominent largement sur les cultures, la terre se révèle moins généreuse, moins fertile. La simplicité rustique des paysages traduit une authenticité brute, loin des visions idéalisées souvent dépeintes.
Plus loin, le chemin rejoint une étroite route cimentée, filant à travers les champs verdoyants. En Suisse, ces routes cimentées symbolisent fréquemment les subventions généreuses offertes aux agriculteurs, un soutien indispensable pour eux et leurs tracteurs. Ces infrastructures évitent l’embourbement, facilitant leur travail et assurant la continuité de leurs efforts agricoles, même sous les pluies les plus torrentielles.
Section 2 : Montagnes russes légères entre prés et sous-bois
Aperçu général des difficultés du parcours : encore quelques vacances avant la “guerre”.
Chemin faisant, la route se fraye un chemin à travers un champ de tir, un lieu emblématique où chaque citoyen suisse, par tradition, accomplit son devoir militaire annuel. Les volées de tirs non militaires semblent s’estomper progressivement, un changement salutaire pour ce paisible paysage qui, pour le randonneur, offre peu d’attrait.
À travers les doux vallons des prés et les champs cultivés, la route débouche finalement à Courcelon. Ici, la terre paraît plus riche, apparemment plus généreuse que précédemment.
Le nom même de Courcelon, dans son dialecte, évoque un mystère subtil, comme un « petit lieu où l’on cache quelque chose ». Si un secret s’y cache, c’est dans ses anciennes fermes cohabitant harmonieusement avec des demeures plus modernes, logis sans doute souvent occupés par ceux qui travaillent à Delémont.
Discrète mais non moins remarquable, une chapelle datant du début du XIXe siècle se dresse, témoignage silencieux du passage du temps. C’est ici que la Via Jura poursuit sa route en direction de Recolaine.
À la sortie du village, un large chemin de terre s’enfonce dans une mer de prairies, s’étirant gracieusement en direction des bois profonds.
Il contourne avec respect une maison solitaire, dissimulée derrière des grilles, puis s’enfonce paisiblement dans l’herbe encore humide de rosée matinale.
Un peu plus loin, il s’évade des prairies verdoyantes pour s’aventurer plus profondément dans la fraîcheur du sous-bois, dans les rejets de hêtres chétifs, les châtaigniers malingres et les herbes folles.
Le passage en sous-bois, où court un ruisselet agile, est éphémère, et le chemin retrouve rapidement la clarté de l’air libre.
Bientôt, la Via Jura rejoint une petite route cimentée, caractéristique des chemins jurassiens. Une bande de terre et d’herbe au centre offre aux marcheurs le choix de leur voie, une liberté bienvenue dans cette campagne paisible.
Devant vous s’étend le village de Vicques, tandis qu’à l’horizon se profile majestueusement la montagne du Raimeux, telle une sentinelle qui vous attend.
La route serpente longuement à travers la campagne, dans la plaine nue, parmi les prés, les champs d’avoine et de maïs. Soyons francs, sans offenser les habitants de la région : cette traversée du Jura, de Delémont à Vicques, manque de plénitude. Sur le Chemin de Compostelle, il arrive souvent de telles étapes où l’unique espoir réside dans un miracle qui pourrait surgir à chaque coin de sentier, bien que ceux-ci se fassent rares. .
C’est alors que la route s’approche de la lisière forestière, attirant le regard vers les arbres majestueux qui bordent le chemin. Leur présence sincère et immuable réconforte le marcheur. La végétation est ici diversifiée : les feuillus prédominent avec leurs hêtres et chênes imposants, tandis que quelques conifères comme les épicéas, sapins blancs et pins parsèment le paysage de leur présence rare mais précieuse.
Peu après, la Via Jura retrouve la terre battue, hésitant entre les sous-bois, les pâturages verdoyants et les champs cultivés.
Dans cet espace paisible qui semble vivre en autarcie, il n’y a ni ferme ni habitation en vue, seulement une nature qui se suffit à elle-même.
Section 3 : Le début de la très longue montée du Raimeux de Grandval
Aperçu général des difficultés du parcours : dès Vicques, les pentes deviennent difficiles, de 10% à 30%, avec un petit replat au milieu à Rebeuvelier pour reprendre son souffle. Ici, ce n’est que la première partie de la montée, seulement 200 mètres d’ascension.
Les routes sinueuses des terres jurassiennes révèlent des paysages moins célestes que souvent exaltés. À quelques encablures de Vicques, l’horizon s’étend plus généreux, élargissant l’espace autour de vous. La large route de terre battue qui court le long du sous-bois se traîne au milieu des cultures qui deviennent plus prédominantes, leur verdure marquant une transition vers une civilisation plus tangible.
Ici, un panneau de direction vous rappelle la voie à suivre.
Le goudron, tracé de manière assurée, préfigure l’entrée prochaine dans le haut du village. La descente en pente douce route révèle un alignement de villas récentes, où chaque pas semble imprégné du récit silencieux de leur architecture.
La route transite alors quelque peu dans les lotissements récents des petites villas au-dessus du village.
Plus loin, un modeste escalier dévale en douceur vers la plaine, au cœur de ce paisible bourg. Vicques, du latin vicus signifiant « domaine », conserve encore des vestiges de cette étymologie ancienne, témoins discrets disséminés dans le tissu urbain.
Ici, les clochers ne dominent pas les églises mais plutôt les écoles. Dans le village, coule encore la Scheulte, paisible.
Au centre du village se dresse Notre-Dame du Rosaire, une église contemporaine, audacieuse dans son architecture de béton. Autour, l’activité humaine trouve son rythme, offrant des haltes nourricières pour les voyageurs. Le parcours, à présent, s’oriente vers Rebeuvelier, tracé par la Via Jura 80, une voie qui tisse les escapades des promeneurs du Jura.
Plus loin, la Via Jura frôle un imposant édifice administratif, marquant la sortie du village comme un souffle évocateur de sa vie communautaire, dans un endroit où les maisons récentes signent la modernité du lieu.
Une chaussée robuste serpente désormais entre les vastes champs de céréales dorées et les prairies verdoyantes, s’élevant avec détermination vers les lisières boisées. Cette route, droite et dégagée, semble inexorablement dirigée vers la montagne imposante qui se dresse à l’horizon, comme un défi immuable vous attendant.
En vous retournant, l’horizon dévoile un spectacle saisissant : au-delà des blés ondoyants, la silhouette de Delémont se dessine clairement. Cette vue, après près de dix kilomètres parcourus, rappelle avec insistance la distance déjà franchie, un témoignage silencieux de l’effort accompli.
Devant vous, les premiers contreforts du Raimeux de Grandval se dressent avec une insistance presque prophétique, promettant des défis à venir. Peut-être est-il sage de s’arrêter un instant, de prendre place sur ce banc solitaire, de reprendre souffle avant d’affronter l’ascension plus abrupte qui vous attend.
La route s’oriente maintenant vers le lieu-dit Pré Godat, déroulant son ruban gris sur la verdure éclatante des prés environnants, dans une douce campagne où fleurissent aussi les arbres fruitiers.
L’inclinaison devient plus rude à mesure que nous avancez sur la route cimentée, dépassant parfois les 15% dans les derniers champs et cultures avant d’entrer pleinement dans la vaste forêt qui s’étend devant vous, comme une promesse.
Plus haut encore, la route s’enfonce résolument dans la canopée au lieudit Pré Godat, où elle atteint une clairière accueillante, aménagée pour le pique-nique et sans doute prisée des habitants du coin.
À partir de cet instant, votre parcours va prendre une tout autre tournure. Un large chemin de terre, tantôt grisâtre, tantôt rougeoyant, s’élève d’abord avec une inclinaison raisonnable, bientôt rejoint par un sentier forestier plus étroit.
À mesure que le chemin gagne en altitude à travers la forêt de Rosé, les épicéas se multiplient, et les rares sapins blancs, majestueux, dominent le paysage, droits et élancés comme des sentinelles vigilantes. Bien que les feuillus conservent leur présence marquée, offrant une verdure plus dense et variée, ils semblent céder peu à peu la place à leurs conifères austères, qui s’élèvent vers le ciel avec une solennité presque sacrée.
Un peu plus haut, vous atteignez un chemin plus large, traversé occasionnellement par du bétail, comme en témoignent les barrières de constriction disséminées çà et là.
La direction vers Rebeuvelier sur la Via Jura 80 est claire jusqu’ici, ne laissant aucune ambiguïté dans votre route.
À partir de cet endroit, un sentier rocailleux et tapissé de feuilles s’élève abruptement, gravissant des pentes avoisinant les 20%, adoucies çà et là par des virages serrés, tout en longeant le flanc escarpé d’un vallon encaissé. La décomposition des feuilles de hêtres et de chênes teinte souvent le sol d’une nuance rougeoyante, conférant à l’environnement une aura automnale même au printemps.
Plus haut, le chemin s’ouvre sur un paysage sauvage, à proximité d’une petite falaise, dans une une profusion de grands hêtres, de chênes et d’épicéas.
La pente se fait plus douce lorsque le chemin croise un petit ruisseau au fond du vallon, dont le cours semble être généralement calme, sauf lors des pluies torrentielles, où il se jette dans la Schultze.
La montée finale vers Rebeuvelier s’effectue avec une inclinaison plus modérée. Le hameau est perché sur un petit plateau élevé à 670 mètres d’altitude, vous rappelant que votre destination finale se situe à près de 1300 mètres, au sommet de la montagne.
Section 4 : La montée du Raimeux de Grandval se fait plus ardue
Aperçu général des difficultés du parcours : consultez le profil de la section, et vous comprendrez de quoi il en retourne.
La Via Jura traverse donc le hameau, s’élançant ensuite sur une route cimentée qui démarre derrière le camping pour s’élever à travers les prés. L’herbe, d’un vert profond, s’étend paisiblement sur un terrain presque plat, offrant un contraste apaisant avec le relief montagneux environnant.
Devant vous, la montagne se dresse, tantôt hostile, tantôt accueillante, selon le point de vue, sa silhouette drapée de forêts impénétrables. Au bout de ce plateau, la route cimentée, rectiligne comme une flèche décochée par les dieux, converge finalement vers un carrefour de chemins. De ce côté de la montagne, plusieurs voies semblent mener vers le Raimeux de Grandval, mais votre parcours suit fermement la direction de la Via Jura 80, en route vers le Château de Raymontpierre. On a peut-être disposé ici un banc, pour vous inviter à la réflexion du tracé à suivre.
La route s’en va donc en direction du petit hameau de Champs La Derrière, mais décide finalement de s’élever à travers les bois.
Plus haut, l’inclinaison devient abrupte, dépassant souvent les 15% de pente. Des bandes d’herbe et de terre parsèment fréquemment la chaussée cimentée, témoignant des efforts constants pour maintenir ces voies d’accès, essentiels surtout lorsque l’hiver s’abat sur ces contrées rigoureuses.
À l’approche de la lisière forestière, la route se transforme en terre battue. À l’horizon, se dessinent des collines, une perspective qui semble s’achever en cul-de-sac où la route ne s’aventure pas. Ces sentiers énigmatiques mènent-ils au canton de Soleure, au canton de Berne, voire même en France voisine ? Seuls les forestiers et les chercheurs de champignons bravent ces territoires reculés.
Le chemin monte plus haut dans l’herbe rase avec une détermination croissante vers le bord de la forêt, indiquant clairement que votre destination se trouve quelque part, isolée au cœur d’une forêt dense et mystérieuse. Ici, les feuillus font encore la loi.
Plus haut encore, sur une pente qui se mérite, le chemin s’enfonce finalement dans l’obscurité des arbres, là où le silence et la majesté naturelle règnent en maîtres absolus.
La progression se poursuit à travers un sentier forestier, tour à tour rocailleux ou plus doux, au cœur d’un paysage bocager hétéroclite et enchanteur. La nature sauvage s’y déploie dans toute sa splendeur, entre buissons touffus et herbes folles qui s’entremêlent en un tapis vivant et vibrant de couleurs et de textures variées.
Parfois vous pourriez vous imaginer égaré, comme en voyage vers l’inconnu. Mais non, voici que le bétail gambade à la lisière du bois. Une barrière surgit soudainement, typique de cette région où les vaches paissent librement dans des enclos délimités par ces clôtures pastorales.
L’ascension devient plus ardente à cet endroit, les pentes atteignant parfois des inclinaisons vertigineuses dépassant les 30%. Le sentier, étroit et sinueux comme un ruban serpentant à travers la forêt dense, impose une épreuve particulièrement exigeante. Parfois, les pierres instables décrochent sous vos pas, comme dans les sentiers pentus de haute montagne.
Un peu plus haut, bien que la pente se fasse un peu moins abrupte, la progression reste exigeante. À mesure que l’altitude augmente, les épicéas se déploient davantage, suivant la loi naturelle des Alpes.
Ici, désormais, la nature elle-même semble entonner une mélodie différente, ayant laissé derrière elle l’austérité des bois en contrebas pour la sérénité des alpages.
Plus haut, encore un passage à travers les frondaisons…
… et bientôt le chemin débouche sur une clairière modeste. C’est toujours un moment exquis que de découvrir une petite portion de terrain plat, une parenthèse bienvenue dans l’effort continu de la montée.
Chaque étape de cette ascension révèle un paysage façonné par les caprices de la nature, où chaque virage réserve une nouvelle perspective et chaque recoin, une nouvelle découverte. C’est ici que l’on peut reprendre son souffle. Depuis Rebeuvelier, perché à 660 mètres d’altitude, nous avons grimpé jusqu’à atteindre 991 mètres. La nature s’offre magnifique à cet endroit. À l’horizon, juste en contrebas, se profile la ville de Delémont, à seulement 9 kilomètres à vol d’oiseau. Une distance que nous avons presque doublée à pied pour parvenir jusqu’ici.
Un sentier bifurque ici, descendant vers le château de Raymontpierre, érigé au XVIe siècle par un seigneur de Delémont. Quelle étrange idée d’avoir implanté un château dans un tel recoin isolé ! Mais votre chemin persiste, continuant son ascension à travers la forêt.
Le sentier s’élève à nouveau sur les petits cailloux et les éboulis calcaires, détachés par les griffes de l’hiver, au cœur d’une forêt moins dense. La pente reste aussi abrupte, souvent dépassant largement les 15%.
En dessous, on aperçoit toujours le plateau de Rebeuvelier et, plus bas encore, la grande plaine de Délémont.
Plus loin, le chemin croise une intersection qui permet de rejoindre Rebeuvelier par un autre itinéraire.
Et le sentier étroit persiste sur les cailloux, dans une pente sévère, constante, implacable.
Malgré l’altitude, la forêt conserve une majorité de feuillus et d’herbes sauvages, entrelacés avec les épicéas. Le sentier débouche finalement sur une clairière où se dresse un petit refuge, une halte bienvenue pour reprendre son souffle. Cette oasis sent bon les alpages. Vous avez maintenant atteint l’altitude de 1112 mètres. Ouf ! Il ne reste plus que 200 mètres de hauteur à gravir.
Section 5 : Un passage au Raimeux de Grandval, avant une descente aussi pénible que la montée
Aperçu général des difficultés du parcours : des pentes difficiles, de 10% à 40%, autant en montée qu’en descente.
À l’horizon, l’étendue se déploie majestueusement, révélant un paysage qui rappelle les panoramas grandioses des Alpes, aux pieds des alpages célestes. À 1300 mètres d’altitude, l’environnement ici se distingue par l’absence des mélèzes, des arolles ou des grands sapins blancs qui caractérisent les hauteurs plus élevées. À la place, le chemin serpente à travers les pâturages verdoyants, en bordure des bois où dominent les épicéas, imposants et solennels, avec leurs queues d’épagneul.
Un peu plus haut, un large chemin rocailleux, presqu’un éboulis, s’enfonce brièvement dans la forêt dense. C’est le dernier détour à gravir avant d’atteindre le sommet de la montagne. Si les épicéas prédominent dans les prairies, l’intérieur de la forêt présente une végétation mixte, ponctuée de nombreux érables et de hêtres.
Des barrières de contention marquent encore la présence du bétail, témoignant de la vie pastorale qui anime ces lieux.
Malgré la pente abrupte, c’est la beauté brute des pâturages qui retient le regard, bon comme un bonbon qu’on suce, faisant oublier l’effort en aval.
Encore un dernier effort et voilà le sommet de Raimeux de Grandval qui se profile à 1302 mètres d’altitude. Une tour panoramique s’élève, offrant une vue imprenable sur les environs. Raimeux de Grandval n’est pas simplement un plateau élevé entre les cantons du Jura et de Berne ; pour certains, il incarne une « haute montagne », un lieu sacré hérité des temps celtes.
C’est ici que prospère l’élevage, dominé par la Holstein noire, sans cornes mais réputée pour ses mamelles pendantes, emblème laitier de la Suisse romande. Loin des élégantes Simmental et des vaches brunes qui peuplent la Suisse alémanique, cette race symbolise l’identité pastorale de ces contrées. Elles vous regardent passer, curieuses, se demandant toujours pourquoi on peut passer son temps à marcher, alors qu’il semble bien plus agréable de rester sur place à mâchonner de l’herbe.
Encore un petit effort, et voilà le sommet, dans l’air pur des montagnes, qui fleure aussi bon les bouses. Qui osera nier la satisfaction qu’on éprouve en arrivant là-haut, après être parti de 416 mètres d’altitude à Delémont ? Bien évidemment, de tels dénivelés ne posent aucun problème pour des randonneurs aguerris, mais sur le Chemin de Compostelle, tous les retraités, nombreux sur le chemin, ne sont pas des marathoniens. Loin de là !
Évidemment, il y a une petite auberge de campagne accessible en voiture depuis Moutier, non de Delémont, ce qui est toujours une pilule dure à avaler pour les marcheurs. Ici, on est dans un univers de vol delta et de parapente. Le relief jurassien offre en effet de nombreux sites de décollage, jalonnés de panneaux incitant à une certaine régulation.
Il existe deux façons de rejoindre Moutier d’ici. Votre itinéraire suit la Via Jura 80, passant par la combe des Geais.
Une petite route goudronnée, unique voie d’accès depuis Moutier ou le canton de Berne (il n’y a pas de route du côté jurassien), traverse le plateau.
Plus bas, un panneau fiché dans le pré narre le programme à suivre aux amoureux de haut vol libre, nombreux en ces lieux.
La Via Jura se détourne alors de la route et un chemin est discret dans le pâturage, repérable grâce aux marques sur les hêtres aux abords de la forêt en contrebas. Il est conseillé de ne pas trop s’égarer ici, les falaises se trouvant en dessous.
Après avoir franchi le pâturage, le sentier approche des falaises. Bien délimité, il ne présente aucun danger. S’ensuit une longue descente à travers les bandes rocheuses de la falaise, connue sous le nom de Rochers du Droit, dans la Forêt du même nom. Ce lieu n’est pas une affaire de juristes, mais plutôt de varappeurs ou de parapentistes.
Le sentier serpente le long de la falaise, la descente aussi exigeante que la montée, qualifiée de « très physique ». Les blocs calcaires des rochers contrastent avec le vert des frondaisons où pins, hêtres et épicéas prospèrent en harmonie. C’est un spectacle juste magnifique ici.
Entre les murailles verticales de la falaise, là où la terre semble s’accrocher désespérément à la roche nue, le chemin glisse avec une audace défiante. Les rochers, striés de couleurs variant du gris ardoise au rouge sombre, semblables à des sculptures naturelles façonnées par les éléments, s’accrochent à la pente abrupte comme des gardiens ancestraux, témoins silencieux des siècles passés. À chaque pas, le sol tassé rappelle la précarité de l’existence humaine face à la majesté implacable de la nature. Les falaises, révèlent l’histoire millénaire de leur formation, marquée par les caprices du temps et des éléments. Chaque recoin de ce chemin escarpé évoque une symphonie de contrastes : la brutalité des rochers acérés contre la douceur des lichens veloutés, la verticalité implacable des parois contre la fragile sentier.
La descente sur le chemin caillouteux est raide, atteignant des pentes de 15 à 25 %, parfois plus. Sur le Chemin de Compostelle, nombreux sont les pèlerins retraités préférant les montées aux descentes, les genoux vieillissants ne tolérant plus les efforts descendus
Le chemin, souvent s’éloignant de la falaise abrupte plongeant vers la vallée, atteint la combe des Geais à 1038 mètres d’altitude, après une descente de près de 300 mètres. La Suisse, pays de montagnes par excellence, est une terre où la verticalité s’impose souvent, même sur les Chemins de Compostelle. Bien que ces chemins sacrés ne se déploient jamais dans des territoires réservés aux randonneurs aguerris ou aux guides de montagne, ils offrent parfois des passages qui exigent une bravoure face aux dénivelés abrupts. Ici, dans cette oasis de bonheur, tout est prêt pour le pique-nique.
Section 6 : En descente exigeante jusqu’à Grandval
Aperçu général des difficultés du parcours : encore 400 mètres de dénivelé à descendre.
Le chemin s’étire en une lente descente, épousant tantôt les contours des falaises de calcaire, tantôt les replis des combes. Cette descente, bien que laborieuse, s’avère majestueuse, suivant un large sentier caillouteux qui serpente en larges lacets. Rarement, une vue éphémère s’ouvre sur la vallée de Moutier, étalée dans la plaine comme une toile peinte.
Partout, le calcaire gris et jaune émerge, tant sur les parois des falaises que sur les pierres du chemin. Par moments, le chemin effleure et caresse le bleu-gris lustré des falaises, comme pour saluer leur majesté naturelle.
De virage en virage, sur une pente régulière oscillant entre 10% et 20%, le chemin poursuit sa descente inlassable à travers la forêt dense. Tout comme de l’autre côté de la montagne, la végétation se transforme progressivement. Les pins et les épicéas, rois des hauteurs, cèdent leur place aux feuillus, principalement des hêtres magnifiques, offrant une palette de verts profonds et chatoyants à mesure que l’on descend, des érables ou des châtaigniers discrets. Les chênes n’ont guère le droit au chapitre, par ici.
Plus bas, le chemin se fait plus conciliant. Le paysage évolue avec une douceur apaisante, une sérénité qui s’installe peu à peu au milieu des hêtres majestueux, aux troncs joufflus, se dressant comme des gardiens bienveillants de cette tranquillité retrouvée.
Plus bas encore, la Via Jura abandonne progressivement la forêt dense et le village de Grandval se profile timidement au fond de la vallée, tel un joyau niché dans l’écrin verdoyant de la nature environnante.
Le chemin s’éloigne alors de la dense forêt pour s’enfoncer parmi les sous-bois et les clairières, glissant bien en dessous de la terrible falaise. Une barrière discrète dissuade les automobilistes intrépides, marquant ainsi l’entrée dans un royaume où seuls les pas des randonneurs ou des amateurs de haut vol résonnent.
Pourtant, la descente n’a pas encore atteint son terme. Le chemin s’élargit progressivement et la pente s’adoucit sous le couvert des arbres clairsemés qui laissent filtrer la lumière. Une autre barrière se présente alors, signalant l’arrivée sur le bitume des hauteurs de Grandval, comme un seuil entre deux mondes naturels fort distincts.
Cependant, la Via Jura ne fait que frôler Grandval, préférant poursuivre sa route en direction de Belprahon, telle une ligne tracée par les vents et les destinées des voyageurs.
Une petite route goudronnée commence alors sa douce ascension vers la falaise, offrant une perspective nouvelle sur les reliefs qui s’élèvent majestueusement.
Plus haut encore, au niveau du premier sous-bois, le goudron cède la place à un large chemin de terre, qui monte dans la nature insouciante, témoin des transitions constantes de cette exploration à travers les parcours des Chemins de Compostelle.
Section 7 : En route chez les “bernois” ou les “jurassiens”, c’est selon
Aperçu général des difficultés du parcours : encore une descente raide avant Moutier, juste pour le plaisir.
Comme un serpent de poussière, la route de terre battue serpente à travers les prés, avant de rejoindre le village de Belprahon sur le goudron, petit village enchâssé dans la paisible campagne bernoise.
Comme nous l’avons dit en introduction, ici à Belprahon, vous vous trouvez dans le canton de Berne. Pour combien de temps encore ? Sans doute jusqu’à la prochaine consultation populaire, qui aura sans doute encore lieu dans le futur ? En 2021, Moutier est devenue jurassienne, mais Belprahon pour l’instant veut toujours rester bernoise. Cette lutte identitaire, cette hésitation entre deux appartenances, résonne dans chaque pierre du village. Le village semble suspendu dans le temps, en attente de la prochaine consultation qui déterminera son destin, une attente presque palpable dans l’air.
Nous l’avons répété souvent, en Suisse, surtout dans les cantons protestants, les clochetons ne sont pas des signes religieux. Dans la région, les clochetons signalent le plus souvent les écoles ou les administrations. Ici, vous êtes à 30 minutes de Moutier.
Un large chemin de terre quitte Belprahon, un chemin qui passe entre campagne et sous-bois. Les vaches sont omniprésentes sur le parcours. Le chemin s’étire, large et accueillant, invitant les marcheurs à la promenade. À chaque tournant, le paysage se transforme : ici, des champs ouverts où les vaches paissent tranquillement, là, des sous-bois où l’ombre des arbres crée une atmosphère de fraîcheur et de mystère.
En contrebas, l’autoroute transjurane se faufile d’un tunnel à l’autre, traversant ce pays si tourmenté. Elle s’engouffre en tunnel depuis Delémont, passe bien en dessous du majestueux Raimeux de Grandval, et poursuit sa course souterraine vers Bienne. Cette autoroute, véritable artère cachée, traverse les entrailles de la terre jurassienne, ignorant les reliefs escarpés et les vallées profondes, reliant les villes comme un fil d’Ariane invisible.
La Via Jura, quant à elle, serpente le long des flancs de colline, allant d’un bouquet d’arbres à l’autre. Ce chemin plus sauvage et plus intime, offre aux marcheurs une perspective privilégiée sur la nature environnante. Les arbres se dressent comme des sentinelles silencieuses, jalonnant le parcours et offrant une ombre bienveillante.
Plus loin, à l’approche d’un sous-bois plus dense, le chemin commence à descendre vers Moutier.
La descente, comme pour mieux vous faire apprécier les difficultés de l’étape, se révèle raide et exigeante. Les racines des arbres et les pierres glissantes ajoutent à la complexité du terrain, obligeant le marcheur à chaque pas à mesurer ses mouvements et à rester vigilant.
Au bas de cette descente, une petite route passe sous la voie de chemin de fer et traverse le Raus.
Le doux murmure de la rivière accompagne le passage sous le pont, et bientôt, la gare apparaît à deux pas. Il suffit de suivre le passage sous voie pour se retrouver à la place de la gare, à deux pas du centre-ville.
Moutier, connue en allemand sous le nom de Münster, compte aujourd’hui près de 8 000 habitants. Jadis, c’était la ville francophone la plus importante du Jura bernois. Elle est maintenant jurassienne, comme en témoigne le drapeau jurassien, rivé sur le rocher à l’entrée de la ville pendant des années. Mais pour combien de temps encore ? Qui sait ? Le canton du Jura est loin d’avoir achevé son adolescence. Cette ville, au cœur des luttes identitaires, reste un symbole vivant de l’évolution territoriale de la région. Les habitants, tout comme leur drapeau, sont attachés à leur identité, prêts à affronter les changements que l’avenir pourrait apporter.
Logements sur la Via Jura
- Gîte rural, Rue du Stand 4, Courcelon; 032 422 32 85 ; Chambre d’hôte, petit déj.
- Camping du Raimeux, Rebeuvelier ; 032 435 57 17 ; Camping
- Chalet Raimeux, Raimeux ; 032 493 47 97 ; Gîte
- Cabane des Gorges, CAS, Rue de Gorges 30, Moutier ; 032 493 32 70 ; Dortoir
- B&B Prévôtoit, Derrière les Crêts 15, Moutier ; 079 304 92 20 ; Chambre d’hôte, petit déj.
- Hôtel Café boutique Oasis, Rue des Oeuches 10, Moutier ; 032 495 20 20 ; Hôtel, petit déj.
- Hôtel Restaurant de la Gare, Avenue de la Gare 19, Moutier ; 032 493 10 31 ; Hôtel***, repas, petit déj.
- Hôtel du Cheval Blanc, Rue Centrale 52, Moutier ; 032 493 10 44 ; Hôtel***, repas, petit déj.
Le Jura demeure une destination prisée avant tout par les touristes locaux. En conséquence, les hébergements se font plus discrets, à l’exception des Airbnb, pour lesquels nous ne disposons pas des adresses. Dans cette étape, il y a peu de possibilités de se restaurer ou de se loger avant d’arriver à Moutier. En fin d’étape, c’est Moutier, avec tous les commerces. Il ne devrait pas y avoir de difficulté à passer la nuit ici. Réservez tout de même à l’avance.