08: Sachseln au Col du Brünig

Le Brünig, le seul col de basse altitude du Chemin de Compostelle en Suisse

Le col du Brünig se présente comme une porte incontournable pour le voyageur désireux de transiter de Lucerne à l’Oberland bernois, où se dressent majestueusement les sommets de plus de 4’000 mètres des Alpes bernoises, regroupés sur les hauteurs d’Interlaken. Malgré sa modestie altitudinale, le tracé sinueux de la route du col enchante les passionnés de deux-roues et de VTT. Une voie ferrée à crémaillère, aux rails étroits, accompagne vers le col l’afflux incessant des touristes asiatiques et arabes, en transit entre Lucerne et Interlaken. Les trains serpentent sur cette voie, inscrivant l’histoire du voyage dans les replis de ces montagnes depuis l’année 1888.

Naturellement, le pèlerin emprunte une voie singulière, bien distincte de celle du chemin de fer, quoique ce dernier ne le perde jamais de vue. Depuis Sachseln, il suit en parallèle la voie ferrée, l’observant distraitement jusqu’à gravir les pentes de Kaisersthul. Là, là où le train poursuit son chemin, le pèlerin se trouve de l’autre côté du remarquable lac de Lungern, aux eaux d’un vert émeraude saisissant. Cependant, à Lungern, le pèlerin retrouve son compagnon de route métallique. Pour ceux qui souhaitent éviter l’ascension pédestre du col, le train demeure l’option privilégiée. En une poignée de minutes, il hisse ses passagers au sommet, là où la marche requiert davantage de temps et d’efforts, mais où se niche le plaisir d’une ascension sportive, ponctuée par les sinuosités des falaises et la possibilité de méditer en suivant le chemin de croix. L’ascension offre un spectacle grandiose, à nul autre pareil.

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du parcours (routes ou chemins). Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.

Pour ce chemin, voici le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/de-sachsen-au-col-du-brunig-par-la-via-jacobi-4-32135267

Difficulté du parcours : Les dénivelés se font sentir malgré la brièveté de l’étape (+701 mètres/-206 mètres). Cette portion du trajet, bien que courte, réserve son lot de défis, avec la traversée d’un col, bien que modeste comparé aux plus hauts sommets alpins. Si le début du parcours se déroule paisiblement le long du lac de Sarnen jusqu’à Giswil, la suite réserve une montée abrupte vers le lac supérieur de Lungern, en passant par Kaiserstuhl. Ici, la pente rivalise en sévérité avec celle menant au col. La balade le long de ce lac enchanteur ne présente guère de difficulté, mais à Lungern débute l’ascension vers le col, parfois marquée (bien que rarement) par des pentes excédant les 25%.

État de la Via Jacobi : Le profil de cette étape révèle une prédominance des chemins par rapport aux tracés routiers.

  • Goudron : 6.1 km
  • Chemins : 13.4 km

Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous trouvez sur Amazon un livre qui traite de ce parcours. 

 

 

  

Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.

Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur sur ces parcours. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.

Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.

Pour les “vrais dénivelés ”et pour les passionnés de véritables défis altimétriques, consultez attentivement les informations sur le kilométrage au début du guide.

Section 1 : Balade au bord du lac de Sarnen

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans difficulté.

La Via Jacobi, telle une héroïne dévouée, débute son périple depuis la vénérable place de Sachseln, courbant humblement l’échine face à l’imposante église, avant de s’élancer gracieusement vers la gare, contemplant avec majesté les eaux tranquilles du lac de Sarnen.

Tel un filigrane d’histoire, elle s’immisce sous le tumulte assourdi des trains, pour se lover tendrement aux abords d’une marina discrète, tel un joyau niché dans l’écrin des flots. 

C’est ainsi que commence votre voyage, dans le sillage ensorcelant de ce chemin de terre, entre les rails de fer et les reflets argentés du lac, une longue promenade, promise au bonheur et à l’émerveillement.

Aujourd’hui, le lac somnole dans une quiétude absolue, sa surface miroitant un bleu limpide, telle une offrande aux cieux sereins, une pureté éthérée qui enveloppe l’âme.

Dans cette contrée germanophone, où l’ordre et la perfection sont érigés en art, les aires de repos se dressent en parfaite harmonie, offrant l’opportunité de s’abandonner à la douceur du moment, entre deux bouchées de charcuterie, allongés dans un hamac de bois, dans un ballet de saveurs et de sensations.

Depuis ce promontoire béni, s’offre à vous un panorama éblouissant, embrassant la majesté des eaux, les contours délicats de Sachseln et Sarnen, tandis que se dresse en face le légendaire Pilate, sa silhouette altière défiant les cieux, portant sur ses flancs le légendaire et vertigineux train à crémaillère.

Peu à peu, la Via Jacobi se transforme en un sentier généreux, offrant son sol aux pas des pèlerins, aux murmures des ruisseaux qui les accompagnent.

Au détour de ses méandres, elle franchit modestement de petits cours d’eau, tels le Steinbach, puis le Maienbach, avant de rejoindre la gare d’Ewil, où s’anime l’effervescence industrielle, témoin de la vigueur économique de la région. Ici, une grande entreprise est spécialisée dans les moteurs de précision. Alors, quand le train s’arrête, les arabes et les asiatiques n’en sortent pas, mais les locaux qui travaillent dans la région.

Ici, sur ce chemin d’extase, l’âme s’abandonne au doux rythme des saisons, ponctué par le passage fugace des trains, symbole du flux incessant de la vie, convoité tant par les voyageurs que par les habitants des contrées lointaines. C’est la petite ligne du Interlaken-Lucerne, à voie unique, parfois à crémaillère. Ce train est utilisé par les locaux, mais avant tout par les nuées d’asiatiques et d’arabes qui transitent de Lucerne à Interlaken.

Rien ne varie sur des kilomètres, avec toujours la paix reposante du lac et de la berge. Loin de l’agitation des cités, l’horizon s’étire en une offrande infinie, baignée dans la quiétude du lac et des campagnes alentour, où s’épanouit une agriculture prospère, tandis que les modestes demeures s’élèvent avec une élégance discrète, telles des sentinelles veillant sur le temps qui passe.

La vie s’écoule paisiblement au fil de l’eau, rythmée par le doux clapotis des vagues, où les embarcations voguent avec grâce, effleurant à peine la surface lisse du lac, en une chorégraphie envoûtante qui célèbre la beauté à l’état pur.

Section 2 : La longue traversée de Giswil

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans difficulté.

Le chemin serpente avec grâce vers l’extrémité du lac, s’avançant délicatement devant une charmante marina qui semble attendre le passage des voyageurs avides de découvertes et de merveilles.

Dans cette progression élégante, les indications vers Giswil se profilent à l’horizon, guidant ainsi le parcours qui se déploie le long des berges parsemées de paisibles marinas, comme autant de haltes rafraîchissantes pour l’âme errante.

La Via Jacobi, tel un fil d’argent tissé par les mains du temps, atteint bientôt Zollhaus, en ce lieu où résonne encore le murmure doux des douaniers d’antan. Zollhaus signifie “maison de la douane”. C’était ici avant en 1948 qu’officiait la douane entre les cantons d’Obwald et de Berne, car le Brünig était trop loin de tout. Ce nom, écho d’un passé oublié, évoque la quiétude et l’hospitalité des lieux. À présent, si vous cherchez refuge pour la nuit, c’est ici, sous le toit de cette maison, où le brochet danse dans les casseroles et où la bienveillance de la patronne illumine les cœurs. 

La Via Jacobi traverse ensuite Giswil-Nord, s’insinuant dans un réseau routier complexe où l’autoroute se faufile dans un dédale de tunnels. Le passage, étroit et sinueux, contraint à une cohabitation délicate entre la rivière, la route et la voie ferrée.

Indifférente aux artifices du monde moderne, la Via Jacobi s’évade le long d’un sentier rustique, accompagnant la Kleine Melchaa dans sa course vive et incertaine entre les éboulis.

Il est vrai que traverser ces contrées rocailleuses n’est pas sans défis. Pourtant, la sauvagerie de la nature s’harmonise avec la rugosité des chemins, créant ainsi un tableau saisissant où la dureté des paysages côtoie l’âpreté des chemins. Vous ne passeriez pas vos vacances par ici.

Plus loin, le parcours longe la rivière avant de rejoindre la route du Brünig et d’arriver à Giswil où il traverse la voie de chemin de fer. Ici, le parcours paraît assez chaotique, pour ne pas dire plus. C’est assez complexe de traverser Giswil, entre routes et rivières qui sillonnent la plaine.

La route traverse le centre de Giswil, frôlant la gare où l’on devine déjà le grondement de la crémaillère, prête à gravir la première colline en direction de Kaiserstuhl.

Les cours d’eau ici sont nombreux, parfois impétueux, parfois canalisés. Après la gare, le chemin franchit le Giswiler Aa, une rivière imposante aux flots tumultueux, bien différente de la sauvage Melchaa. Puis, ses eaux se mêlent à celles du Laui pour rejoindre le lac, avant que la Via Jacobi ne s’éloigne à travers les champs. Il faut suivre des yeux attentivement les panneaux de direction, telle une âme errante en quête de réponses, pour ne pas s’égarer.

Longeant le Laui, la Via Jacobi s’abandonne à la douce mélodie de l’eau.

On pourrait croire, à tort, que le chemin va se perdre dans les méandres de la nature. En fait, vous êtes toujours à Giswil, juste dans une autre partie du bourg, Giswil-Rudenz. Le parcours a juste fait un détour pour éviter la route du Brünig. Alors la Via Jacobi passe près du pont jeté sur le Laui mais ne le traverse pas.

Le parcours revient alors vers Giswil, où se dresse fièrement l’église St Laurentius, témoin immuable des vicissitudes du temps. Datant du XVIIe siècle, cette église, par sa majesté discrète, semble défier les tourments de l’histoire.

Enfin, libéré de l’emprise du bourg, le parcours sort enfin de cette traversée interminable, en passant devant une école professionnelle pour gagner la colline de Kaiserstuhl.

Section 3 : La dure montée de Kaisersthul avant la splendeur du Lac de Lungern

Aperçu général des difficultés du parcours : montée exigeante ; plus de 250 mètres de dénivelé sur 2 kilomètres, puis balade au bord du lac.

La Via Jacobi, se fraie un chemin à travers la plaine, longeant sans grâce le Giswilwr Aa, retrouvé ici comme un vieux compagnon de route, avant de s’aventurer, audacieuse, vers l’ombre tutélaire de la forêt. Là-haut, le train, tel un souffle métallique, glisse au-dessus, insouciant.

Dès lors, le marcheur est invité à escalader, du lac de Sarnen au lac de Lungern, sur les pas de la route du Brünig et de son fidèle compagnon, le chemin de fer. La montée, capricieuse et exigeante, défie souvent avec ses pentes audacieusement inclinées de plus de 15%.

 C’est ici qu’une modeste route abandonne la plénitude de la plaine, cédant sa place à un sentier étroit qui, tel un ascète, s’élève abruptement dans le sanctuaire du sous-bois. Il s’insinue sous la route du Brünig, qui, de grande voie, s’est muée en une semi-autoroute, où le bourdonnement des civilisations transparaît nettement.

Le chemin, bravant la caillasse, s’élève au sein du sous-bois, au-dessus de cette artère semi-autoroute. Ce tronçon, d’un ennui presque mélancolique, se révèle un défi avec sa pente impitoyable et sa forêt d’une beauté austère, peu accueillante, poussant le voyageur à chercher une échappatoire. En contrebas, les camionneurs marquent une pause, oasis de vie, à l’auberge.

Sous un dais de hêtres majestueux, entrecoupés de quelques chênes et érables, le chemin poursuit sa quête. Les frênes en lisière offrent un répit pour l’œil, lassé de la pierre, plongeant vers la plaine en contrebas, plus accueillante.

Graduellement, le chemin se fait complice de la voie ferrée, se fraye un chemin à travers broussailles et herbes folles. Le promeneur est sur le point de quitter la mélancolie de ce sous-bois exigeant, où chaque pas requiert un effort soutenu.

Lorsque le sentier rejoint la voie ferrée, la pente se fait moins tyrannique, offrant un bref répit.

Pourtant, cette clémence est éphémère, et bientôt, le chemin reprend son ascension. Longeant la voie ferrée, il s’en écarte pour flirter avec les fermes de Sommerweid. Ici, le panorama s’élargit, et la route du col se dévoile à nouveau, telle une révélation. 

Depuis cet observatoire privilégié, le regard peut glisser une dernière fois sur Giswil jusqu’au lac de Sarnen, embrassant Zollhaus dans son étreinte.

Au-delà des dernières sentinelles de Sommerweid, une route asphaltée avec humilité franchit le sommet de la colline, comme pour saluer le ciel. 

Cette voie s’achemine vers Kaiserstuhl, gardien du lac de Lungern, où le train et les automobiles partagent leur ballet incessant. Point de buffet de gare pour accueillir le voyageur, mais un hôtel se dresse, tel un phare. Les voyageurs d’horizons lointains, asiatiques et arabes, ne s’y arrêtent pas, leur regard fixé vers Interlaken.

Dans le lointain, le Finsteraarhorn se dresse, majestueux, gardien des Alpes bernoises, son pic atteignant 4274 mètres, offrant un spectacle sublime. Sous cette sentinelle, le lac de Lungern s’étend, écrin de tranquillité.

Le lac de Lungern, miroir d’émeraude et d’azur, abrite en son sein perches, féras, truites, brochets et silures, dansant une symphonie aquatique. La pêche, activité princière en ces lieux, est célébrée par les commerces d’articles de pêche riverains. La clarté des eaux invite à la contemplation, protégeant ses habitants par des restrictions de pêche bienvenues.

Ici, deux voies se dessinent : celle des automobilistes, épris de vitesse, à gauche du lac, et celle des randonneurs, poètes de la nature, à droite. Des criques secrètes offrent refuge pour la pêche, des jeux aquatiques, ou simplement pour ancrer son bateau, témoignages de moments de pur bonheur, à l’image de l’eau cristalline du lac. À l’horizon, Lungern se profile.

La petite route, fidèle compagne de la rive, mène sans tarder à Bürglen, avec sa modeste église et ses maisons éparpillées, témoins muets de vies simples et pleines.

Plus loin, la route s’éloigne momentanément de la caresse du lac… 

…pour y revenir, comme attirée par son charme, près des demeures de Margel.

Ici, de modestes ruisseaux, sans nom mais pleins de vie, descendent de la montagne, comme pour se confier au lacs.

Bientôt, une voie de terre battue prend le relais de l’asphalte, dans un geste de retour aux origines. De l’autre côté du lac, la route du Brünig veille, tandis que l’eau du lac garde son éclat de jade.

Section 4 : Encore un peu de répit avant le col

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans difficulté.

La Via Jacobi se déploie le long d’un chemin de terre battue qui serpente majestueusement au sommet de la rive, là où la canopée des feuillus, dans une dominance écrasante sur les conifères, tisse un écrin de verdure. Parmi cette végétation, le hêtre, souverain incontesté de ces contrées, partage son royaume avec un cortège d’érables opulents, quelques chênes séculaires, ainsi que des frênes et des épicéas, ponctuant le paysage de leur noble présence.

Au gré du chemin, la terre battue se mue en un ruban sinueux, parsemé ici et là de virages plus marqués. Çà et là, une grange solitaire ou un ruisseau mystérieux, dont les origines vous échappent, jalonnent votre parcours.

De l’autre côté, au loin, Lungern semble s’épanouir sous vos yeux, grandissant à mesure que notre regard s’y attarde, tel un tableau vivant se déployant à l’horizon.

Poursuivant votre avancée, quelques centaines de mètres encore, et la Via Jacobi délaisse les rives du lac pour embrasser de nouveaux horizons.

La route vous mène alors à Disselbach, un faubourg de Lungern, où elle franchit le Dundelbach. Ce dernier, dans un élan sauvage, se jette en cascade au-dessus du village, tel un voile d’écume célébrant la puissance et la beauté de la nature.

La route, poursuivant son chemin à travers Disselbach, se dirige vers Obsee, un village niché près du lac, où la densité de la vie se fait l’écho d’un passé préservé et d’un présent bâti avec discernement.

Un téléphérique, telle une artère reliant la terre au ciel, s’élève vers le domaine skiable de Turren/Schönbüel, offrant une échappée vers les cimes enneigées.

La route, continuant son périple, atteint Obsee et traverse le Lauibach, dans une région où l’homme a apprivoisé les cours d’eau, canalisation témoignant de la richesse de la Suisse et de sa prévoyance face aux caprices de la nature.

Bientôt, la route serpente à travers Obsee, village où les chalets de bois, alignés et ornés de géraniums, flirtent avec les rives du lac, offrant une image de sérénité et de douceur de vivre.

Peu après, la route se redirige vers Lungern, croisant sur son passage la chapelle St Béat, joyau baroque du XVIème siècle, dont la restauration récente a ravivé l’éclat et la spiritualité.

La Via Jacobi, bien qu’elle n’atteigne pas Lungern, sert de guide aux pèlerins désireux de rejoindre le train montant au Brünig. Le col, malgré son évocation intimidante, ne représente qu’une faible épreuve au sein du relief suisse, avec son altitude modeste de 1000 mètres. En effet, lors de votre passage au-dessus de Schwyz, vous aviez affronté des altitudes supérieures, dépassant les 1’400 mètres. Ce col, bien qu’il présente des dénivelés de plus de 300 mètres et des pentes parfois vertigineuses, ne constitue qu’un défi mineur dans le grand théâtre des montagnes suisses.

Le chemin s’élevant vers le col débute derrière une imposante enseigne de commerce de bois, marquant l’entrée de la route du Brünig.

Après une ascension sur un sentier jalonné de cailloux, la Via Jacobi rejoint une route discrète, s’enfonçant sous l’ombre protectrice de la falaise, comme un secret bien gardé.

Section 5 : Une longue montée vers le col du Brünig

Aperçu général des difficultés du parcours : montée sévère, avec une descente intermédiaire, juste pour le plaisir de remonter après.

Aussitôt franchi le seuil de ce petit plateau, un sentier parsemé de cailloux s’élève avec audace dans l’ombre d’un sous-bois, adossé à une falaise, escorté par un chemin de croix qui semble veiller sur chaque pas égaré.

Quelle que soit l’intensité de vos supplications célestes pour une pente moins abrupte, elles se heurtent à l’indifférence des falaises, polies par l’éclat du schiste, et aux pierres imperturbables jalonnant le parcours.

Dans ce théâtre naturel, les hêtres majestueux refusent de céder la scène aux érables et aux chênes, ces solitaires éparpillés.

Une fois la falaise conquise, la pente consent enfin à s’adoucir, bien que demeurant à une inclinaison frôlant les 15%, où le chemin rejoint la route, animée par le ballet incessant de la circulation vers le col.

Le petit chemin persiste dans son ascension à travers le bois, dominant la route du col. La danse des pierres sous vos pieds et le voile de mousse recouvrant les roches témoignent d’une humidité omniprésente, sous un soleil qui joue à cache-cache.

Ici, l’exigence se mêle à la beauté sauvage d’une forêt clairsemée, où le sentier frôle une nouvelle falaise, s’immisçant parmi les rochers drapés de mousse, dans un cortège de hêtres, d’érables et de bouleaux. Parfois, les roches se parent de gravures mystérieuses, telles des fresques guerrières ancestrales. La pente, toujours aussi impérieuse, tisse son chemin parmi les cailloux et les racines entrelacées.

Une clairière vous offre soudain la vision de la route du col, s’étirant non loin de là. Le rugissement des moteurs, tel un murmure constant, accompagne l’ascension à travers de nombreux points de cette montée.

Plus haut, le chemin s’engouffre dans un canyon, étreint par une végétation dense. L’écho des moteurs vous rappelle la proximité renouvelée avec la route, fréquentée par une cohorte plus dense de motocyclistes que de camionneurs.

Bientôt, vous atteignez le lieu-dit Letzi, perché à 950 mètres d’altitude, où le granite a été façonné pour offrir un havre de repos.

L’odeur de la bière flotte dans l’air, promesse d’un réconfort proche, peut-être destiné aux voyageurs plutôt qu’aux automobilistes. À cette altitude, l’illusion d’une ascension presque achevée vous berce, avant de dévoiler la ruse du chemin : une descente de plus de 60 mètres vous attend, avant de remonter. Le chemin de Compostelle esquive avec malice les artères trop fréquentées.

Ainsi, la route se dérobe brusquement sous vos pieds, plongeant d’abord dans le sous-bois, puis à travers les prés.

Plus bas, le sillage de la voie ferrée traverse le paysage.

Au creux de cette descente, c’est le lieu-dit Cholhüttliwald. Le col du Brünig n’est plus qu’à une courte marche.

Bientôt, le chemin se redresse, retrouvant avec promptitude les rails du chemin de fer.

Vous voilà alors sur un joli sentier qui longe la voie, bordé de quelques granges et de chalets d’alpage, témoins silencieux de la vie montagnarde.

Peu après, il vous fait traverser de l’autre côté des voies, mais le spectacle reste inchangé, d’une beauté saisissante.

Un peu plus haut, les réclames pour la bière côtoient celles de la ligue de protection de la nature, propriétaire d’un chalet non loin de là.

Aux abords du col, le chemin délaisse enfin le chemin de fer pour retrouver la route du col.

La gare trône au cœur du col. Peu d’âmes y résident, mais non loin, Hasliberg, une petite station d’altitude, abrite de nombreux chalets.

Le Brünig, col animé le jour et havre de paix le soir, offre gîte et couvert. Une brocante prisée étale ses trésors à proximité de la gare, attirant les curieux en quête d’un souffle de l’ancienne Helvétie.

Logements sur la Via Jacobi

  • Landgasthof Hotel Zollhaus, Zollhaus; 041 675 11 72 ; Hôtel, repas, petit déj.
  • Luisia Enz-Frezza, Gerbiplätz 4, Giswil ; 041 675 11 61 ; Chambre d’hôte, petit déj.
  • Johanna & Martin Rohrer, Brüngstrasse 10, Giswil ; 041 675 28 67/079 152 76 06 ; Chanbre d’hôte, petit déj.
  • Camp Obsee, Campingstrasse 1, Giswil ; 041 675 23 55 ; Camping, repas, petit déj.
  • Luisia Enz-Frezza, Gerbiplätz 4, Giswil ; Hôtel Bahnhof, Brünigstrasse 48 ; Hôtel, repas, petit déj.
  • Biohof Ennetmatt, Bürglen; 041 678 13 02 ; Chambre d’hôte, repas, petit déj.
  • Anne & Paul Knüsel. Hinterssestrasse 127, Bürglen ; 079 272 09 58 ; Chambre d’hôte, repas, petit déj.
  • B&B Ming, Brünigstrasse 49, Lungern ; 041 678 12 86/079 259 19 86 ; Chambre d’hôte (paille), repas, petit déj.
  • Marianne Furrer-Bucheli, Lengasse 12, Lungern ; 041 678 12 38/079 928 14 11 ; Chambre d’hôte, repas, petit déj.
  • Theres Gasser, Badmattweg 31, Lungern ; 041 666 16 63/077 401 20 08 ; Chambre d’hôte, petit déj.
  • Brigitt Steiger, Röhrligasse 44, Lungern ; 079 641 86 74 ; Chambre d’hôte, petit déj.
  • Szilvia Herzog, Röhrligasse 45, Lungern ; 076 778 46 46/076 277 04 54 ; Chambre d’hôte, repas, petit déj.
  • Hôtel Restaurant Waldegg, Brünigpass; 033 971 11 33 ; Hôtel, repas, petit déj.
  • Hôtel Restaurant Silvana, Brünigpass; 033 971 17 08 ; Hôtel, repas, petit déj.
  • Hôtel Restaurant Kulm, Brünigpass; 033 971 00 40 ; Hôtel, repas, petit déj.

Il n’y a pas de grandes difficultés de trouver un logement sur cette étape. Mais, cela peut être dense au col en saison. Réservez tout de même par sécurité.

N’hésitez pas à ajouter des commentaires. C’est souvent ainsi que l’on monte dans la hiérarchie de Google, et que de plus nombreux pèlerins auront accès au site.

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