Lucerne, le haut lieu du tourisme helvétique
Le canton de Lucerne, telle une sentinelle de l’histoire suisse, a dès l’aube de 1332 tissé ses racines profondément dans le sol fertile de la Confédération naissante, composée alors des cantons frères de Schwyz, Uri et Unterwald. Le lac des Quatre Cantons, tel un écrin célébrant l’unité naissante, s’est imposé comme le berceau de la nation suisse, tandis que l’ouverture de l’axe du Gothard, véritable artère pour le transit des marchandises, a propulsé Lucerne au rang de carrefour vital entre le nord et le sud de l’Europe. Au fil des siècles, avec le ralliement progressif d’autres cantons, Lucerne a aspiré au titre de « capitale helvétique », un rêve réalisé sans grande peine grâce à sa position centrale et le soutien indéfectible des cantons pionniers de la confédération. Cependant, durant ces époques tumultueuses, la Suisse flottait sans capitale officielle. Puis vint la Réforme, semant les graines du changement par la main d’Ulrich Zwingli en 1523. Certains cantons, séduits, embrassèrent cette nouvelle foi, avec Zurich en proue de ce mouvement réformateur. La tension entre catholiques et protestants dégénéra alors en un conflit ouvert, incarné par les guerres de Kappel qui virent la chute de Zwingli au combat. La paix, bien que signée, n’a fait que sceller une division, favorisant subtilement les catholiques tout en laissant la porte ouverte à une lutte idéologique incessante, où les protestants, prônant une centralisation du pouvoir, gagnèrent progressivement du terrain.
Lucerne, fidèle à son héritage catholique, le préserve encore aujourd’hui comme un trésor. Entre 1845 et 1847, elle s’éleva à la tête d’une coalition sécessionniste, le Sonderbund, rassemblant sept cantons catholiques conservateurs déterminés à protéger leurs intérêts face à la marée montante de la centralisation. Cette fraternité fut une réponse à l’ascension du Parti radical, porteur d’un agenda résolument anticatholique. Dans une campagne éclair de 27 jours, les forces du Sonderbund, bien que surpassées en nombre et en armement, furent défaites par les troupes du général Dufour, figure précurseure de la Croix-Rouge, dans un affrontement épargnant moins d’une centaine d’âmes. Les radicaux, victorieux, instaurèrent leur règne sur tous les cantons. Lucerne vit alors ses couvents interdits et pillés, ses maisons saccagées, tandis que le général Dufour, tel un phare dans la tempête, réussit à contenir l’anarchie. En 1848, tandis que la Révolution embrasait l’Europe, la Suisse, tel le phénix, renaissait sous une nouvelle constitution qui forgea l’État fédéral, sonnant le glas de l’autonomie cantonale. Les Jésuites, notamment ceux de Lucerne, furent relégués aux marges de la société, puis expulsés. Lucerne, la magnifique, dut alors céder ses insignes de prestige, laissant à Berne le rôle de capitale politique et à Zürich celui de capitale économique. Restait le tourisme, domaine dans lequel les Lucernois, loin de se résigner, excellèrent. De somptueux palaces jaillirent sur les rives du lac, tandis que les bateaux à vapeur, dans une chorégraphie élégante, glissaient majestueusement sous le regard bienveillant du Rigi et du Pilatus, annonçant l’ère du tourisme de masse bien avant l’arrivée des voyageurs du monde entier.
Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du parcours (routes ou chemins). Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.
Pour ce chemin, voici le lien :
Difficulté du parcours : L’étape du jour se distingue par ses dénivelés modérés (+373 mètres/-366 mètres), offrant un parcours majoritairement clément, si ce n’est la présence d’une bosse significative dans sa première moitié, où l’on peut rencontrer quelques pentes de caractère. Une fois atteint le lac à Meggen, le chemin se fait balade, une invitation à la contemplation.
État de la Via Jacobi : Dans cette étape, vous marcherez un peu plus sur les routes que sur les chemins, mais peu, ce qui est souvent la règle :
- Goudron : 9.3. km
- Chemins : 8.3 km
Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous trouverez sur Amazon un livre qui traite de ce parcours.
Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.
Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur sur ces parcours. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.
Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.
Pour les “vrais dénivelés ”et pour les passionnés de véritables défis altimétriques, consultez attentivement les informations sur le kilométrage au début du guide.
Section 1 : Dans les prés au-dessus de Küssnacht
Aperçu général des difficultés du parcours : parcours avec des pentes marquées.
Sur le Lac de Quatre-Cantons, la journée aujourd’hui est à la pluie. C’est assez courant dans la région. La pluie perpétuelle tisse sa trame grise, enroulant les eaux et les montagnes dans une étreinte mélancolique. La Via Jacobi 98 s’élance, telle une sentinelle, à travers le tissu urbain, se frayant un chemin vers le lac, aspirant à la proximité de la gare avec grande détermination.
Cette route, veine vivante de la ville, sinue à travers un parc enlaçant la berge, près de l’église. Les gouttes de pluie rivalisent avec le scintillement argenté du lac.
Au-delà du port de plaisance, où les bateaux ne se bercent que rarement au rythme des vagues, la Via Jacobi s’engouffre dans l’obscurité d’un tunnel, comme pour plonger dans le ventre de la terre, avant de rejaillir vers son objectif ultime : la gare.
En ces lieux, la route se mue en un espiègle serpent de pierre, se livrant à un jeu de cache-cache avec les voyageurs. Elle ondule de tunnel en tunnel, de rampe en rampe, dans un ballet complexe et fascinant, cherchant à émerger triomphalement de l’autre côté de la gare, comme pour révéler sa victoire contre les entraves du monde construit par l’homme.
A peine la gare s’éloigne-t-elle dans votre dos que s’élève devant nous une route étroite, semblable à un ruban délicat qui se déroule audacieusement à travers prés et fermes. Elle grimpe, ambitieuse, vers les cieux, s’enroulant autour de la colline avec une grâce insoupçonnée, comme si elle aspirait à rejoindre les nuages.
Sur cette route désossée, l’herbe verte, d’un vert presque irréel, n’est pas seule. De temps à autre, quelques arbres fruitiers se dressent, isolés mais fiers, comme des veilleurs solitaires au milieu d’un océan de verdure, leurs branches chargées de promesses.
Les fermes, telles des sentinelles de pierre et de bois, se hissent audacieusement le long de la pente, défiant la gravité. Depuis cette ascension, le regard peut glisser vers Küssnacht et son lac, capturant aussi dans un instant éphémère l’arrivée triomphante d’un train sur le Rigi, là-haut au sommet de la montagne, dans un monde paisible.
Au fur et à mesure que l’on monte, la pente se fait moins ardente, offrant un répit aux voyageurs et aux bâtisses qui, désormais plus proches les unes des autres, semblent se rassembler pour partager contes et légendes du paysage. Étrangement, le bétail, acteur incontournable de ces contrées, demeure absent, comme si, pour un moment, la terre avait décidé de retenir son souffle.
Un signe majestueux, une croix grande et imposante, se dresse au bord de la route, telle un phare guidant les âmes égarées, chamarrée un peu comme un totem indien. Elle proclame un changement de cap : Almig n’est pas votre destination, bien que vous soyez entourés par l’essence même de ce hameau, incarnée par les fermes dispersées dans le paysages.
Vous voilà encore dans le canton de Schwyz, où les fermes arborent une simplicité noble, sans prétention de grandeur ou de décoration extravagante. Pourtant, les géraniums, éclats de couleur et de vie, témoignent d’une joie discrète, typique de cette Suisse alémanique où la beauté réside dans l’authenticité et la retenue.
À mesure que vous progressez, la pente reprend de sa superbe, se redressant avec une vigueur renouvelée sous vos pieds. La route, telle une compagne fidèle, continue de flirter avec les contours des fermes, épousant le relief avec une aisance naturelle.
Bientôt, elle effleure les lisières d’une forêt peuplée d’épicéas, où le temps semble suspendre son vol. Ces sentinelles de bois, dressées vers le ciel, veillent sur la route avec une dignité silencieuse, gardiens d’un monde oublié. Là-bas, dans les prés, un tas de foin est dressé comme un une tente indienne.
Alors, l’espace s’ouvre, dévoilant une étendue où la beauté de l’herbe, dans sa simplicité, frappe l’esprit avec la force d’un coup de pinceau maître sur une toile vierge. L’harmonie règne en maîtresse absolue, dans un tableau où chaque brin d’herbe contribue à la majesté de l’ensemble.
La route, dans sa quête incessante d’horizons nouveaux, vous conduit bientôt au cœur de la forêt. Ici, un choix se présente : rester sur le chemin battu ou s’aventurer sur un sentier qui serpente à travers le sous-bois dense et les clairières invitant à la contemplation. Les organisateurs, avec un brin de malice, vous encouragent à choisir l’aventure du chemin moins fréquenté.
Au sein de cette cathédrale naturelle, la végétation explose de vie, un feu d’artifice de verdure. Les fougères, dans un élan de liberté, s’étalent sous le regard bienveillant des hêtres, qui se dressent fièrement, tels des mâts de navire conquérant les flots d’un océan vert.
Et là, dans une clairière comme baignée d’une lumière surnaturelle, un banc de pique-nique vous invite à marquer une pause, à vous asseoir et à respirer l’instant, offrant une parenthèse de paix au voyageur épris de nature.
Section 2 : La Via Jacobi redescend progressivement vers le lac
Aperçu général des difficultés du parcours : parcours avec des pentes marquées.
Descendant de la clairière, là où les pensées se mêlent à l’air frais, le chemin forestier retrouve sa compagne d’antan, la route que vous aviez laissée auparavant. La descente est clémente, embrassée par la douceur de la pente. La forêt se révèle dans toute sa diversité, un tissu vivant composé de hêtres, d’érables, de châtaigniers, et parsemé d’épicéas, dans une harmonie qui souligne la rareté des chênes en ces terres, en contraste marqué avec les forêts françaises.
En émergeant de l’étreinte ombragée du sous-bois, le chemin se métamorphose, la terre battue prenant le pas sur le goudron, épousant les contours d’un mamelon couronné par une ferme. Les prés alentour, d’une telle perfection qu’on les croirait taillés en pelouse, déploient un tapis verdoyant sous vos pieds.
Là, le chemin de gravier semble jouer avec les ombres et les lumières, dansant entre sous-bois et clairières, dans un éternel balancement qui captive l’âme.
Il vous guide ensuite vers le havre de Wagemoos, un sanctuaire de tranquillité où l’on rêverait de planter sa tente, de s’immerger dans ce cocon de sérénité, loin du tumulte du monde.
Et là, au cœur de ce tableau pastoral, près d’un étang somnolent, se découvre un parcours sportif, héritier des parcours VITA d’antan, ces sentiers qui jalonnent la Suisse, rappelant l’engagement du pays envers la santé et le bien-être. On ne peut vous dire comment on arrive ici depuis la civilisation, pour profiter de ce parcours sportif.
Dans une échappée verte, dissimulé par un voile d’herbes hautes et de fleurs sauvages, repose un petit étang, un joyau d’eau et de calme, semblant échappé d’un conte. Autour de lui, un espace dédié au barbecue, agencé avec ce sens du détail et de l’accueil chaleureux qui caractérise si bien les suisses allemands. Cependant, dans un oubli surprenant, les allumettes n’ont pas été fournies, invitant les visiteurs à emprunter les voies de l’ingéniosité pour embraser leur feu.
Ce havre, dans un tableau de tranquillité et de nature, se trouve à une toile de fond de 2 heures et 30 minutes de Lucerne, un trajet qui, pas à pas, vous rapprochera de l’effervescence urbaine.
Poursuivant son périple, le chemin, tel un serpent de terre et de feuilles, serpente avec audace entre clairières baignées de lumière et sous-bois de feuillus, où chaque pas vous plonge dans une ambiance tantôt lumineuse, tantôt mystérieusement ombragée, dans une oscillation de pentes et de douceurs.
Bientôt, les forêts s’estompent dans votre sillage, laissant place à une vaste étendue de liberté. Les prés s’ouvrent devant vous, parsemés de bosquets solitaires qui se détachent sur l’arrière-plan, comme des notes douces sur une partition de verdure.
Alors, le chemin entame une descente plus marquée, glissant vers les premières empreintes de civilisation. En contrebas, le lac se déploie, un miroir liquide sous les ombres majestueuses de la montagne du Rigi, dans un dialogue silencieux entre l’eau et la pierre.
Et voilà que se dessinent les premières silhouettes des maisons, avec leurs façades revêtues de bardeaux et leurs toits de tuiles, un retour au monde des hommes, où chaque bâtisse raconte une histoire, un retour au nid.
Là, vous pouvez avancer sur la bande de goudron ou sur l’herbe. Le panorama s’élargit, embrassant le lac dans son immensité, offrant une vue qui s’étire jusqu’à Vitznau, là où les eaux rencontrent l’escarpement de Ober Nas. Cette ligne de crête, autrefois bastion de l’armée suisse pendant les tumultes de la dernière guerre, se dresse comme un témoin silencieux de l’histoire, veillant sur les eaux paisibles du lac.
Plus bas, c’est une petite route dévalant avec une pente audacieuse vers le village de Tchädigen. C’est un tissage de nature et de civilisation, au milieu des fermes de bois rustiques dressées sur les collines.
En ce lieu, les chemins se multiplient, offrant des choix à l’âme vagabonde. Par la Via Jacobi 98, le cœur de Lucerne demeure à un souffle de 2 heures et 30 minutes, un lien invisible qui vous rattache à l’effervescence urbaine. Ici, vous vous trouvez à la limite des cantons de Schwyz et de Lucerne.
D’ici, le périple se poursuit sur le trottoir, compagnon de la route asphaltée qui serpente vers le lac, un fil d’Ariane posé sur les rives du temps.
Plus loin, la route épouse les méandres d’un petit ruisseau, compagnie murmureuse pour le voyageur, guide liquide qui accompagne la descente vers des horizons plus intimes
La Via Jacobi s’en va quérir la route cantonale Küssnacht-Lucerne, au cœur du village de Gottlieben. Là, l’église du village se profile, silhouette fière et accueillante, marquant la fin de la descente, près du lac.
Section 3: La longue traversée de Meggen
Aperçu général des difficultés du parcours : c’est loin d’être plat, bien que vous marchiez au bord du lac.
Après avoir franchi la route cantonale d’un pas déterminé, le parcours plonge dans la descente, traversant Gottlieben avec une élégance fluide, comme une danseuse descendrait un escalier en spirale.
Derrière l’église et quelques belles maisons paysannes, un sentier se dévoile, une invitation silencieuse à suivre le fil d’argent de la voie ferrée vers l’inconnu. Le chemin, fidèle compagnon du voyageur, se glisse entre les rails, caressant du regard le trajet métallique qui file droit devant lui.
Il longe un moment les voies, captant le rythme régulier des trains qui filent vers l’horizon, avant de bifurquer de l’autre côté, un mouvement subtil qui le rapproche un peu plus du lac, comme un amant s’approchant de sa bien-aimée.
Puis, à l’approche d’une intersection, un choix se dessine. Là où l’on pourrait suivre le chemin menant à la gare de Meggen, la Via Jacobi poursuit son chemin sans se détourner vers le centre de cette ville de 7 500 âmes, gardant le cap sur son destin tracé.
Ainsi poursuivant son cours, la Via Jacobi se trouve bientôt enveloppée dans un écrin de villas luxueuses, où les allées sinueuses et les petits parcs se mêlent dans une valse de secrets. On se demande alors si ces espaces sont réservés à une élite fortunée ou s’ils s’offrent généreusement au voyageur de passage. C’est le mystère du Parc de Buhl qui s’offre à vos pas, une oasis de verdure au cœur de la splendeur semi-urbaine.
Au bout de ces allées majestueuses, dans le secret d’un monde qui se partage entre le public et le privé, le chemin débouche enfin au bord du lac, où les eaux s’étendent à perte de vue, tels un miroir reflétant le ciel infini.
Progressivement, le chemin s’éloigne du Parc de Buhl, où l’opulence se révèle dans les silhouettes imposantes des bâtisses surplombant les eaux tranquilles du lac, comme des gardiens veillant sur un trésor précieux.
Peu après, une rencontre inattendue : un filet d’eau qui cascade avec vigueur, emplissant l’air de son chant cristallin. Ici, dans ce coin de nature préservée, se niche le Mülital, un vallon secret où le murmure de la vie sauvage se fait plus intense.
Et là, presque miraculeusement, quelques vignes poussent comme étrangères face à la beauté sauvage.
Le chemin poursuit alors sa route à travers une zone peu habitée, perchée légèrement au-dessus des eaux scintillantes du lac, dans un dédale de haies luxuriantes.
Peu après, la Via Jacobi emprunte une petite route, une descente délicate vers les rives accueillantes du lac, où le murmure des vagues vient caresser les rivages avec une tendre promesse d’aventure. Les maisons, souvent luxueuses, se dressent discrètes sur les collines qui plongent vers le lac. En passant par ici, on devine que le canton de Lucerne dispose sans doute de grandes fortunes.
La route passe alors au port de Meggen, à 1h 50 de Lucerne, avec un St Jacques qui vous montre le chemin, tel un guide bienveillant dans cette odyssée terrestre.
Une agréable petite marina émerge ici, un havre de tranquillité où les voiliers se balancent doucement au rythme des flots, rarement disposés à prendre le large.
Peu après, c’est le port proprement dit qui se déploie devant vous, avec ses quais accueillants qui invitent à une pause, à un moment de contemplation face à la beauté du lac.
Le parcours suit alors la Seestrasse, la route paisible du lac, où les anciennes maisons se parent parfois de bardeaux de faïence, témoins silencieux d’une histoire ancienne. Les pans de bois et les colombages s’entremêlent dans une danse architecturale, rappelant les époques révolues où le temps semblait s’étirer dans une douceur infinie.
D’ici, il est possible de rejoindre le centre de Meggen, là où bat le cœur de la vie locale, mais la Via Jacobi n’y va pas.
Plus loin, la Via Jacobi quitte Meggen sur une route qui s’éloigne du lac, comme une sylphide s’écartant des rives pour explorer de nouveaux horizons. En Suisse, il est vrai que généralement, toutes les régions bordant les lacs sont l’apanage des riches.
Cependant, ici, c’est aussi une région où les vieilles demeures en bois, les fermes traditionnelles et les maisons modernes se mélangent harmonieusement, suggérant une mixité sociale enrichissante. Les paysans n’ont pas encore totalement dispersé leur patrimoine, attachés qu’ils sont encore à la terre nourricière qui les a vu naître et prospérer.
Vous marchez alors plus loin en plein cœur de la campagne, où même la route se fraye un chemin à travers une ferme, illustrant cette particularité suisse où le privé et le public cohabitent harmonieusement.
La route descend alors en une légère pente vers Neumatt, où les villas se succèdent fièrement sur les hauteurs dominant le lac, telles des sentinelles veillant sur ces eaux tranquilles.
À la sortie de Neumatt, la terre battue prend le relais du goudron, guidant vos pas sur un chemin qui oscille au-dessus du lac, offrant des panoramas envoûtants à qui sait les apprécier.
Le chemin débouche alors au château de Meggenhorn, posé là.haut comme un bombon de sucre sur la colline. Les premières mentions de l’imposante demeure remontent au XIIIe siècle. Transformé en une maison seigneuriale et un manoir au XVIIe siècle, il fut ensuite remanié dans un style romantique, évoquant les châteaux de la Loire. Le parc, enrichi d’une chapelle néogothique, complète ce tableau de féérie. Aujourd’hui, toujours entre des mains privées, le château et sa chapelle sont classés comme biens culturels d’importance nationale, offrant leurs espaces pour des événements uniques et permettant aux visiteurs d’acquérir le vin, la renommée de cette demeure d’exception.
Section 4 : Promenade au bord du lac
Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.
Devant vous, se dresse toujours majestueuse la montagne du Pilate, un incontournable de Lucerne, avec son célèbre train à crémaillère grimpant vers les sommets. À Lucerne, les touristes ont le choix entre le Pilate et le Rigi, ou même les deux, pour s’immerger dans la splendeur des panoramas alpins. Partis sous la pluie, nous voilà maintenant sous un ciel d’un bleu éclatant, où chaque rayon de soleil révèle un paysage empreint de magie.
Depuis le château, le chemin ondule doucement, tel un serpent d’herbe et de pierre, entre les prairies verdoyantes et les habitations qui ponctuent le paysage.
Peu après, le sentier étroit se faufile en direction de la voie ferrée, toujours accompagné par les fermes alentour. La Suisse allemande conserve son âme agricole, même à proximité des villes, où les traditions séculaires se mêlent à l’effervescence de la vie moderne. Mais les collines arborent le plus souvent de gracieuses maisons patriciennes, cachées derrière leurs grilles, au cœur de parcs somptueux où la nature se marie à l’élégance de l’architecture, offrant un tableau digne des contes de fées.
De la voie ferrée, le chemin amorce sa descente vers le lac, s’insinuant entre les maisons patriciennes aux allures grandioses. De là, s’ouvre à vos yeux une partie de la banlieue de Lucerne, où les demeures cossues se fondent dans un tableau urbain empreint de quiétude.
Peu après, le parcours se fraie un chemin à travers un sous-bois touffu, où les rayons du soleil filtrent à travers les frondaisons, dessinant des jeux d’ombres et de lumière.
Et voilà l’hôtel Hermitage qui se dresse devant vous, un établissement renommé dans la région, dont la réputation transcende même les frontières, inscrit comme un repère essentiel dans les cartes topographiques.
Peu après, la Via Jacobi épouse la route, accompagnant les pas des voyageurs le long du chemin, le long des hôtels de la banlieue discrète mais luxueuse.
Bientôt se dessine devant vous le débarcadère de Seeburg, comme un joyau du vieux temps niché au cœur de la longue rade de Lucerne, telle une invitation à la découverte des merveilles lacustres.
Ici, devant vous s’érige majestueux le Pilate, dominant fièrement le lac de ses hauteurs vertigineuses. Au loin, au fond de la rade, se dessine en filigrane le centre-ville, tel un joyau niché au creux de la vallée.
Plus loin, la Via Jacobi traverse sous les grands arbres un parc paisible en bordure de l’eau, où trône le yacht club, témoignant de la passion des habitants pour les plaisirs nautiques. Dès cet instant, vous ne ferez que suivre les méandres du lac, vous laissant bercer par sa tranquillité infinie.
Ici, la berge s’étire largement, bordée par une succession de parcs verdoyants où règne une impression d’espace et de liberté, où il fait bon y flâner.
Rapidement, votre regard sera captivé par l’immense Centre des congrès qui se dresse majestueux, perdu dans un grand parc.
Plus loin encore, s’étend le vaste parc abritant le Musée suisse des Transports, une institution remarquable applaudie par les Suisses, où l’histoire et l’innovation des moyens de locomotion se mêlent dans un tableau captivant.
Devant vous, la rade s’enfonce légèrement dans l’arrière-pays, comme un souffle de nature qui pénètre dans les terres, offrant un spectacle apaisant et envoûtant.
Et le ballet des parcs se poursuit avec une énergie renouvelée, d’un espace vert à l’autre, dans une symphonie de couleurs et de senteurs. Cette promenade au bord du lac par beau temps est véritablement revigorante et sublime. Tout ici respire la grandeur et la propreté. Aucun papier ne vient ternir la splendeur de ce tableau idyllique.
Plus loin, vous distinguez déjà la silhouette imposante de la gare et les flèches élancées de la cathédrale qui se dressent fièrement devant vous, témoignant de la grandeur de la ville et de son histoire millénaire.
Section 5 : En route pour la belle ville de Lucerne
Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.
Il y a également une marina gracieusement amarrée le long de la berge. Aujourd’hui, le lac est d’un calme absolu, comme une toile d’huile parfaitement lisse. On comprend aisément pourquoi, avec une telle grâce, tant de visiteurs étrangers viennent découvrir Lucerne, attirés non seulement par son horlogerie réputée, mais aussi par la sérénité envoûtante de ses paysages lacustres.
La jetée se prolonge paisiblement à l’ombre des arbres séculaires, offrant un havre de fraîcheur aux promeneurs émerveillés par la beauté paisible qui les entoure.
Peu après, vous foulez le sol du Lido, longeant les rives du lac en passant à proximité du Seebad, ces bains publics où le plaisir de la baignade se marie harmonieusement avec la quiétude des eaux scintillantes. Ici, se dresse nettement le KKL, le grand complexe moderne près de la gare, symbole de la vitalité et de la modernité de la ville.
Plus loin, se profile le port, animé par le va-et-vient incessant des navires de croisière et des embarcations publiques qui desservent avec diligence toutes les petites villes nichées autour du lac, offrant ainsi un moyen idéal de découvrir la région sous un nouveau jour.
Devant vous se déploie alors majestueusement le grand pont qui enjambe la Reuss, offrant une vue imprenable sur la tour emblématique du célèbre pont piétonnier, le Kappelbrücke, symbole intemporel de l’histoire et de la beauté de Lucerne.
Ici, vous êtes au cœur même du centre-ville, à proximité du prestigieux Schweizerhof, à deux pas de la Schwanenplatz, haut lieu de l’horlogerie de luxe en Suisse, où le temps semble se suspendre devant la splendeur des vitrines étincelantes.
Vous atteindrez bientôt le grand pont, souvent pris d’assaut par les touristes et les véhicules, qui relie les deux rives de la rivière se jetant majestueusement dans le lac. C’est également ici que s’alignent les débarcadères des croisières, offrant un point de départ idéal pour partir à la découverte des merveilles lacustres.
De l’autre côté du pont, s’étire la gare et l’incroyable Centre Culturel et de Congrès Lucerne (KKL Luzern), ainsi que la gare en cul-de-sac de Lucerne, autant de joyaux que nous aurons le plaisir de visiter demain, pour explorer davantage les trésors que recèle cette ville fascinante.
Logements sur la Via Jacobi
- Gasthaus Kreuz, Gotthardstrasse 1, Meggen; 041 377 11 14 ; Hôtel, repas, petit déj.
- Hotel Balm***, Balmstrasse 3, Meggen; 041 377 11 35 ; Hôtel, repas, petit déj.
- Hotel**-restaurant Schlössli, Luzernstrasse 4, Meggen; 041 377 14 72 ; Hôtel, repas, petit déj.
- Jugendherberghe, Sedelstrasse 12, Lucerne ; 041 420 88 00 ; Auberge de jeunesse
- Campingplatz Lido, Lidostrasse 19, Lucerne ; 041 370 21 46 ; Camping
- Backpapers, Alpenquai 42, Lucerne ; 041 360 14 20 ; Auberge de jeunesse
- Luzern Youth hostel, Sedelstrassse 12, Lucerne ; 041 360 14 20 ; Auberge de jeunesse
- Hotel*** Ibis Budget, Kellerstrasse 6, Lucerne ; 041 367 80 80 ; Hôtel, petit déj.
- Hotel*** Lestelle, Hirschenplatz 3, Lucerne ; 078 859 27 17 ; Hôtel, petit déj.
- Hotel Spatz, Obergrundstrasse 103, Lucerne ; 041 310 63 84 ; Hôtel, petit déj.
Cette région est hautement prisée des touristes, regorgeant de nombreux appartements de vacances et de locations Airbnb, dont les adresses restent toujours mystérieuses. Nous avons uniquement mentionné les hôtels de moyenne catégorie, qui affichent déjà des tarifs assez élevés. En Suisse, les hôtels de basse catégorie sont rares. Quelques établissements hôteliers de grand luxe parsèment également la région, mais ils sont peu fréquentés par les pèlerins. Sur le parcours, vous trouverez de rares établissements pour boire un verre ou manger quelque chose, notamment à Meggen, hors du parcours. En haute saison, il est impératif de réserver à tout prix, car les hébergements sont très sollicités.