Le long des lacs de Brienz et de Thoune
Interlaken, comme évoqué par son nom, se dresse fièrement entre les bras cristallins de deux lacs majestueux. Ce lieu, baigné d’un charme irrésistible, se révèle être un véritable enchantement pour quiconque pose les yeux sur son horizon. Nimbés dans une brume argentée, les lacs de Brienz et de Thoune embrassent la ville dans une étreinte aquatique, tandis que les sommets immaculés des montagnes, telles des sentinelles éternelles couvertes d’une neige éternelle, veillent sur elle. La raison de l’attraction magnétique d’Interlaken, en particulier auprès des visiteurs venus des lointains d’Asie et des sables d’Arabie, se révèle presque instinctivement à ceux qui arpentent ses paysages. Néanmoins, à l’image de nombreux sanctuaires de beauté naturelle, Interlaken s’est métamorphosée en un vaste théâtre commercial, où le tourisme tisse sa toile dense. Le cœur battant de cette entreprise se trouve sur la Höheweg, artère vitale de la cité, jalonnée de boutiques de luxe, d’horlogeries exquises et d’hôtels étoilés, tels des palais modernes. Certains établissements culinaires, dans un élan d’universalité, proposent des menus dans plus d’une dizaine de langues, dont trois dialectes asiatiques, accueillant avec la même aisance les voyageurs opulents du Qatar, du Koweït, d’Oman, d’Arabie Saoudite, des Émirats Arabes Unis, et même aujourd’hui de l’Inde. Les hôtels, en quête de satisfaire les moindres désirs de leurs hôtes, offrent des tapis de prière et équipent les chambres de boussoles, pour que la direction sacrée de la Mecque puisse être trouvée avec une facilité déconcertante. Les croisières sur le lac de Brienz, avec leur buffet halal, témoignent de cette volonté d’accueil, dans un écrin de plus de 5’000 lits prêts à accueillir le visiteur. L’Office de tourisme, avec plus de 100’000 nuitées enregistrées venant de la clientèle arabe, peint un tableau où, par moments, déambuler dans Interlaken revient à se promener dans les rues d’Abou Dabi. Les trains, dans une offre de générosité, circulent gratuitement pour les touristes logés, tissant un lien indéfectible entre les deux gares aux extrémités de la ville et offrant une connexion directe à Lucerne, autre joyau touristique de la contrée. Ce ballet incessant de locomotives rappelle, à ceux qui l’ont déjà emprunté, la facilité avec laquelle on peut se laisser transporter d’un lieu à un autre.
Cependant, pour l’âme en quête de tranquillité, un chemin s’offre, loin de l’agitation marchande : le Chemin de Compostelle. Ce chemin, qui longe l’Aar, s’aventure à peine dans les méandres de la ville et préfère caresser Unterseen, havre de paix moins altéré par le flot touristique, avant de se jeter dans les bras du lac de Thoune. Ce périple conduit le voyageur vers les grottes célèbres de Beatenberg, avant de plonger vers Meiringen, au bord du lac, là où le pèlerin, dans sa quête vers Santiago de Compostelle, se voit invité à traverser le lac vers Spiez.
Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du parcours (routes ou chemins). Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.
Pour ce chemin, voici le lien :
Difficulté du parcours : Les dénivelés de cette étape, avec une ascension de +469 mètres et une descente de -463 mètres, offrent un parcours qui, sans prétention, flirte avec la facilité, un avant-goût de plénitude jusqu’à Neuhaus. Puis, telles des montagnes russes éveillant les sens, les sentiers se font plus exigeants, spécialement aux abords des grottes de Beatenberg, où les pentes s’affirment avec véhémence.
État de la Via Jacobi : Dans cette étape, les parcours sur les chemins sont nettement plus nombreux que ceux qui suivent la route :
- Goudron : 4.5 km
- Chemins : 12.6 km
Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous trouvez sur Amazon un livre qui traite de ce parcours.
Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.
Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur sur ces parcours. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.
Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.
Pour les “vrais dénivelés ”et pour les passionnés de véritables défis altimétriques, consultez attentivement les informations sur le kilométrage au début du guide.
Section 1 : Quelques ondulations avant de gagner le fleuve et la ville
Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans grande difficulté.
Jour de pluie sur Ringgenberg et le lac de Brienz. Alors, on va faire comme pour l’étape précédente, vous narrer le début de l’étape en empruntant des images prises à une autre époque de l’année, au début du printemps, par un jour de grand beau temps. Immergez-vous dans cette fresque, baignée de la lumière éblouissante du début du printemps, alors que chaque gouttelette semble danser au rythme des premiers souffles de la saison renaissante.
Aux abords de l’église, la Via Jacobi émerge telle une sentinelle silencieuse de Ringgenberg, là où s’enfonce le Lucerne-Interlaken Express dans les entrailles sombres d’un tunnel, amorçant ainsi son périple à travers les méandres du paysage alpin.
La route, initialement solide sous les pas, se transforme en un sentier goudronné, serpentant avec audace et détermination vers les hauteurs du village, s’élevant abruptement à travers un bosquet où les hêtres semblent murmurer des secrets anciens au vent.
Le chemin passe au-dessus de la voie de chemin de fer, qui joue avec les tunnels un peu au-dessus du lac.
Il gagne alors le sommet de la colline, et là, une route s’en va à plat sur la colline.
Parmi les demeures cossues, les regards se perdent dans l’immensité du lac de Brienz et des montagnes alentour, dont les sommets enneigés se dressent comme des sentinelles vigilantes, veillant sur ce royaume naturel.
Plus loin, la route s’enfonce avec bravoure dans la forêt, suivant un parcours qui descend avec grâce vers les rives du lac, à l’ombre des grands arbres, où les hêtres se dressent en majesté, rivalisant avec la splendeur des chênes, tandis que les épicéas et les pins sylvestres s’inclinent respectueusement. La route serpente entre les troncs noueux, offrant un terrain propice à l’exploration et à la contemplation.
Puis, la pente devient raide sur un petit chemin ombragé par de grands arbres. Ici, les hêtres rivalisent avec les chênes et les épicéas ne sont pas en reste vis-à-vis des pins sylvestres.
Un instant de quiétude se présente, où le sentier s’étire langoureusement, invitant à une déambulation paisible au cœur d’une nature vibrante et resplendissante.
Plus bas, la pente reprend son caractère impérieux, s’enfonçant sous les falaises abruptes, où le sentier se faufile avec délicatesse. Les parois rocheuses, témoins du tumulte des éléments, offrent un spectacle grandiose, rappelant la puissance de la nature.
La voie ferrée réapparaît, escortée par la Via Jacobi, tandis que le regard s’égare vers l’horizon lointain, où le pont ferroviaire enjambe l’Aar, cette veine d’eau vitale, reliant les eaux du lac de Brienz à celles du lac de Thoune, avant de se fondre dans le puissant cours du Rhin.
A l’horizon se profile le pont où passe le train, en traversant l’Aar, la grande rivière bernoise qui ressort du lac de Brienz pour gagner le lac de Thoune et rejoindre le Rhin, bien plus loin.
Comme il a cessé de pleuvoir et que l’on peut refaire des images, retournons à une époque où il y a de la chlorophylle sur les arbres !
Le chemin serpente avec grâce le long de la voie ferrée, jusqu’à ce que celle-ci franchisse l’Aar, là où la rivière jaillit des profondeurs cristallines du lac de Brienz, comme une nymphe émergeant des eaux.
Descendant au bord de la rivière, le parcours borde les embarcations de plaisance, traversant de modestes lotissements appartenant au village de Goldswil, accroché aux flancs verdoyants du lac.
Le parcours passe bientôt sous les arches du grand pont où passe la route cantonale venant de Ringgenberg vers Interlaken-West.
C’est ici que sont rangés les grands bateaux de croisière sur le lac de Brienz, car en aval, l’Aar n’est plus navigable.
De l’autre côté de la rivière, les palaces se dressent avec fierté, témoins silencieux de l’opulence et du raffinement qui règnent en ces lieux. Interlaken, cité de 5 700 âmes, mais combien de voyageurs arpentent ses rues chaque jour ? Des milliers, sans doute bien plus, attirés par le charme irrésistible de cette ville touristique, prisée notamment par les visiteurs asiatiques et arabes. Vous pouvez vous y aventurer par simple curiosité, si l’envie vous prend d’explorer ses boutiques luxueuses et ses hôtels prestigieux. Mais au-delà des artères commerçantes, Interlaken révèle un paradis pour les randonneurs. Depuis la gare d’Interlaken-Ost, les trains s’évadent vers la région de la Jungfrau, desservant les stations renommées de Grindelwald, Lauterbrunnen et Wengen, théâtres de légendaires compétitions de ski, telles que la mythique descente du Lauberhorn. Et puis, il y a cette ascension vers la Petite Scheidegg, en face des majestueux sommets de l’Eiger, du Mönch et de la Jungfrau, culminant à 3’500 mètres, où un métro souterrain et un ascenseur vous hissent jusqu’au sommet du Sphinx, un observatoire céleste. Le terme “magique” semble alors bien faible pour décrire une telle expérience.
Le chemin longeant la rive droite de la rivière offre une échappée paisible, préservée du tumulte des touristes, laissant ces derniers s’affairer de l’autre côté, entre les luxueux établissements et les boutiques rutilantes. La voie ferrée, quant à elle, s’enfonce une nouvelle fois sur les flots, poursuivant sa course en direction d’Interlaken Est.
Un peu plus loin, un majestueux pont ouvre la voie vers Interlaken-Ost et ses échoppes tentatrices.
Depuis ce pont monumental, un modeste sentier goudronné longe la rive, frôlant la piscine, où un pont de bois permet le passage au-dessus des eaux vives.
La traversée d’Interlaken s’étire sur près de quatre kilomètres, mais le chemin persiste le long de la berge, tandis que la voie ferrée retrouve l’autre rive.
Section 2 : Du lac de Brienz au lac de Thoune
Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans acune difficulté.
La Via Jacobi, telle une voyageuse curieuse, approche lentement d’Unterseen, l’épicentre de la cité.
Arrivant alors au majestueux Pont de Goldey, elle marque le seuil délicat qui sépare les communes d’Interlaken-Ost et d’Unterseen, ces deux entités qui se confondent harmonieusement en une seule entité. Ici, au milieu d’une belle petite place se dresse l’ancien hôtel de ville.
À Interlaken, l’Aar, tel un fil d’argent tissé par les doigts de la nature, entrelace ses eaux avec plusieurs écluses. L’une de ces écluses, discrètement nichée près du Pont de Goldey, trône là comme un gardien attentif. Si vous traversez le pont sur Spielmatte, vous arriverez à la gare de Interlaken-West, terminus de la voie touristique Lucerne-Interlaken. Une autre ligne va plus loin, sur Spiez, puis Thoune, comme une promesse de découvertes infinies.
Cependant, la Via Jacobi, insatiable dans son périple, choisit la direction opposée, s’engageant résolument vers Unterseen, telle une flèche qui cherche sa cible.
D’abord confinée dans l’enceinte urbaine, elle s’aventure ensuite sur des chemins de campagne, serpentant avec grâce à travers la banlieue d’Unterseen, effleurant du regard l’imposante silhouette de l’hôpital qui veille silencieusement.
Puis, elle se détache des rues suburbaines pour s’engager sur une allée ombragée de marronniers, rejoignant ainsi le doux murmure de l’Aar près d’un modeste pont de bois, sans toutefois s’y attarder.
Ici, la Via Jacobi se métamorphose en une allée de contemplation, une promenade solennelle sur le sentier de terre battue qui suit fidèlement les méandres de l’Aar jusqu’aux rives du lac de Thoune. Les lacs de Brienz et de Thoune, tels des amants séparés par le destin, ne se touchent pas directement, seuls les bras de l’Aar les réunissent. Cependant, cette rivière, jonchée de ponts comme autant de promesses, demeure impassible à la navigation, offrant ainsi le choix entre les vagues du lac de Brienz ou les eaux calmes du lac de Thoune. À Interlaken-Ouest, les bateaux prennent leur envol vers les horizons du lac de Thoune, évitant habilement le cours de l’Aar. Un canal parallèle, baptisé Beatushöhlen-Interlaken Ouest, s’érige tel un fidèle compagnon de route, guidant les navires dans leur périple.
Presque à l’extrémité de cette longue ligne droite, où la poussière soulevée par les chevaux obscurcit le chemin, la route de terre se faufile avec modestie sous un axe routier où se croisent les chemins menant aux deux rives du lac. L’axe principal s’étire en direction de Spiez, puis de Thoune, tandis que l’axe secondaire, moins fréquenté mais tout aussi captivant, offre un itinéraire alternatif le long de l’autre rive. Ce sera votre lot.
À peine après cette rencontre avec la civilisation moderne, la voie de terre débouche sur les vestiges majestueux de Weissenau, fragments précieux d’une forteresse érigée au XIIIe siècle, témoins silencieux de l’histoire tumultueuse de la région.
Elle poursuit alors son périple, frôlant brièvement un terrain de golf endormi, avant de s’enfoncer résolument sur un sentier étroit au cœur des roseaux du lac, accompagnée par le chant mélodieux des canards sauvages, dans le sanctuaire préservé de Weissenau.
Dans ce havre de paix qu’est le parc naturel de Weissenau, la sérénité règne en maître absolu, où les petits ponts de bois se courbent gracieusement au-dessus des marais, invitant les voyageurs à une méditation silencieuse au cœur de la nature.
Section 3 : Flânerie au bord du lac avant l’effort
Aperçu général des difficultés du parcours : balade, puis quelques nouveaux canyons, et pente sévère pour monter aux grottes de Beatenberg.
La promenade s’offre dans toute sa splendeur parmi les roseaux et les buissons, un ballet de couleurs et de parfums. Au bord du lac, là où le sol s’efface pour laisser place à l’étreinte liquide du marais, de frêles ponts de bois tissent une toile fragile entre les roseaux. Les planches usées par le passage des années craquent sous le poids léger des pas, offrant une symphonie discrète à ceux qui osent s’aventurer sur leur fragile structure. Chaque pas est une découverte, chaque instant une invitation à contempler la beauté brute et sauvage de la nature.Sur le miroir du lac de Thoune, émergent fièrement des pins, leur présence inhabituelle piquant la curiosité du voyageur.
À la sortie du parc, s’étire devant vous l’horizon de Spiez, là-bas, de l’autre côté du lac, tandis que la majestueuse montagne de Beatenberg trône à votre droite, vous guidant dans votre périple.
Peu après, la Via Jacobi vous conduit à Neuhaus, aux abords d’un golf paisible, à proximité d’une coquette marina.
En ces lieux, point de risque de s’égarer, tant les panneaux jalonnant le chemin sont nombreux. À une heure de marche seulement se cachent les mystérieuses grottes de Beatenberg, tandis qu’à trois heures de là, Merligen attend, prête à vous accueillir pour une traversée lacustre jusqu’à Spiez.
De la marina, un chemin s’élève, menant à un tunnel secret sous la route côtière. Cette route peu fréquentée, se déroule paisiblement vers Thoune.
Ici, la Via Jacobi franchit le tumultueux Lombach, dont les digues semblent témoigner des caprices de ce cours d’eau.
Elle suit ensuite la rive du lac, épousant ses méandres avec grâce…
…avant de s’enfoncer dans un sous-bois charmant, dominant la route, où feuillus et pins se mêlent en une symphonie végétale envoûtante.
Au loin, le lac sinueux se dévoile, ponctué d’ouvrages architecturaux témoignant de la lutte millénaire de l’homme contre les éléments.
Plus loin encore, la Via Jacobi redescend vers la route, accompagnant son cours sur quelques centaines de mètres.
Cependant, elle ne s’attarde guère sur le trottoir, préférant bientôt une petite route, puis un sentier de terre battue, dévalant vers le lac.
Au bord des eaux calmes se love le hameau de Sundlauenen, où semblent prospérer maintes résidences secondaires, témoins d’une douce quiétude.
Dès lors, le chemin s’enfonce dans la forêt, s’élevant et plongeant tour à tour à travers les majestueux canyons de Sundgraben et Fitzligraben. Depuis le col du Brünig, ces gouffres naturels dévalent des hauteurs, tantôt torrents impétueux, tantôt témoins silencieux des caprices de la nature. Ce sont en fait plus que des ruisseaux potentiels, des canyons étroits, aux flancs parfois abrupts, où les grandes crues sont capables d’amonceler des quantités énormes de pierres ou de troncs d’arbres, ou des couloirs d’avalanche en hiver.
Peu après, le parcours nous conduit à l’autre extrémité de Sundlauenen, où l’on peut s’essayer à lire les signes du temps comme le faisaient nos ancêtres préhistoriques.
Sundlauenen, blottie au pied des grottes, respire la quiétude sous les tunnels routiers du lac, abritant une vie paisible et sereine.
Le Chemin de Compostelle s’est montré clément jusqu’ici, offrant un terrain presque plat au pèlerin. Mais voici venir les grottes de Beatenberg, annoncées par un panneau. À partir de là, l’itinéraire se fait plus exigeant, les pentes plus raides, mais ce ne sera que pour un temps…
D’abord, un sentier s’élève timidement à travers bois, retrouvant bientôt la route côtière, dominant le village.
Plus haut encore, le chemin se dérobe au-dessus de la route, taillant son chemin à flanc de falaise, offrant une vue vertigineuse sur les eaux tranquilles du lac.
Et là, ne demeure que le plaisir pur, des escaliers serpentant sous la roche, offrant un spectacle saisissant sur le lac scintillant
Section 4 : Sur les flancs du Lac de Thoune
Aperçu général des difficultés du parcours : parcours casse-pattes à souhait, en haut, en bas, avec souvent des pentes marquées.
Des assises ont été spécialement aménagées le long de ce parcours, offrant un répit bienvenu au marcheur épuisé, lui permettant de reprendre souffle et contempler l’immensité des horizons qui s’offrent à lui.
Par la suite, la pente s’adoucit légèrement, comme si la nature elle-même voulait faciliter l’accès à ces mystérieuses grottes. Un sentier pavé guide alors les pas du visiteur curieux vers ces cavernes enchâssées dans le flanc de la montagne.
Les récits légendaires des Saint Béat se mêlent aux murmures des vents millénaires, évoquant des temps où les hommes côtoyaient les dragons et les serpents. Ces histoires anciennes, entre le XIIème et le XVIème siècle, imprègnent les lieux de mystère et de fascination. Le Saint Béat français aurait jadis écrasé la tête d’un serpent dans les profondeurs d’une grotte, tandis que notre propre Saint Béat de Lungern aurait affronté et vaincu un redoutable dragon, faisant de ce lieu son sanctuaire.
Des sentiers illuminés serpentent à l’intérieur de la montagne sur près de mille mètres, dévoilant aux yeux ébahis des visiteurs les merveilles cachées des cascades souterraines, des stalagmites majestueuses et des stalactites scintillantes. Ces grottes recèlent également les vestiges d’un lointain passé préhistorique, ainsi que la légendaire cellule où aurait résidé Saint Béat. L’explorateur éclairé peut y trouver une source infinie de découvertes et d’émerveillements. Toutefois, l’accès à ces merveilles demande un certain effort, le parking se trouvant en contrebas. Mais pour le pèlerin, cette ascension n’est qu’une étape de plus sur le chemin sacré de la Via Jacobi, indifférent aux commodités modernes et tourné vers la contemplation des hauteurs.
Autour du site des grottes, des sentiers lisses et praticables invitent à la flânerie, offrant un contraste saisissant avec l’atmosphère mystique des cavernes. Loin des désagréments de la boue, le touriste conventionnel trouve ici un confort bienvenu pour ses pas fatigués.
Pour le pèlerin en quête d’authenticité, un modeste sentier dévale en pente raide de l’autre côté des grottes, traversant le tumulte apaisé du ruisseau Choltbach.
Ce chemin descend jusqu’à une vaste carrière, témoin silencieux de l’activité humaine passée, aujourd’hui engloutie par la nature. Bien que cet intermède puisse sembler monotone, il n’est qu’une brève parenthèse dans le récit envoûtant de cette étape, rythmée par la beauté saisissante des paysages environnants.
Au sommet de la carrière, une route de gravier entame sa descente parmi les frondaisons touffues des feuillus et des conifères, offrant au voyageur une symphonie de couleurs et de parfums.
Au creux de la courte descente, un modeste pont de bois enjambe le Budelbach, dont les eaux tranquilles murmurent à peine leur histoire millénaire. Le canyon qui s’ouvre devant eux semble n’être qu’une esquisse timide du spectacle grandiose qui les attend au bord du lac.
Mais bientôt, la pente se fait plus abrupte, et le sentier s’enfonce résolument vers les rives scintillantes du lac. À travers les silhouettes solitaires des pins, se dessine le tableau idyllique de quelques modestes demeures côtoyant les eaux paisibles.
Le chemin se faufile alors, tantôt en descente abrupte, à travers une forêt dense où les majestueux hêtres règnent en maîtres, conférant à l’atmosphère une touche de mystère et d’intemporalité. Les hêtres dominent, comme généralement dans les forêts suisses.
Peu après, le sentier débouche sur le lieu-dit Nastel, signe annonciateur de la proximité de Merligen, à une demi-heure de marche seulement. Des panneaux indicatifs invitent à l’ascension du Beatenberg, où se trouve une station d’altitude dominant le lac.
Pour un court instant, la pente s’apaise, laissant le marcheur reprendre son souffle, tandis que les murs de pierre ancestraux semblent murmurer d’antiques récits oubliés.
Un peu plus loin, le sentier surplombe la voie ferrée menant depuis Beatenbucht, où le petit train se fraie un chemin vers les hauteurs du Beatenberg.
Mais bientôt, la pente se fait à nouveau plus rude, propulsant le voyageur dans la nature dense et profonde.
Le chemin aboutit plus loin au lieu-dit Fischbalme, offrant un choix entre l’ascension vers le Beatenberg ou la descente vers les rives tranquilles du lac à Beatenbucht.
Ici, la Via Jacobi poursuit sa course imperturbable, renonçant aux hauteurs, offrant une vue imprenable sur le village endormi de Merligen, niché en contrebas.
Une modeste route descend alors gracieusement vers Merligen, offrant au regard curieux une vue panoramique sur les rives opposées, où se profile la silhouette familière de Spiez. Cheminant à travers la vallée, la route franchit le Grönbach, dont les eaux chantent le chant éternel du voyage.
Merligen, avec ses quelques commerces et son imposant hôtel Beatus, se dévoile alors au voyageur.
Mais pour le pèlerin, c’est surtout le petit débarcadère qui attire l’attention, offrant une porte ouverte vers Spiez, de l’autre côté du lac. Les eaux calmes du lac invitent à la traversée, ponctuée d’une halte à Faulensee, avant de rejoindre l’autre rive.
À l’arrivée au port de Spiez, le château majestueux se dresse devant le visiteur, tel un gardien des siècles passés. Des escaliers s’élèvent vers ses remparts, offrant une vue imprenable sur les eaux scintillantes du lac et les montagnes environnantes.
Le château de Spiez et son église adjacente forment un ensemble d’une inestimable valeur artistique. Érigée dès le VIIIème siècle, l’église fut reconstruite autour de l’an 1000 dans un style roman, puis embellie au XIIIème siècle de fresques murales. Elle demeura l’église paroissiale jusqu’aux premières lueurs du XXème siècle. Quant au château, vestige glorieux du passé, il mêle avec élégance les styles roman, gothique et baroque, témoignant de l’évolution des siècles qui l’ont vu naître. La ville elle-même, bien que modeste, s’étend en longueur et en hauteur, descendant des hauteurs de la colline jusqu’au centre névralgique que constitue la gare.
Logements sur la Via Jacobi
- Camping Interlaken, Brienzstrasse, Interlaken; 033 822 44 34 ; Camping, repas, petit déj.
- Jugendherberge, Untere Bönigstrasse 3, Interlaken ; 033 826 10 90 ; Auberge de jeunesse, repas, petit déj.
- Camping Manor Farm, Seestrasse, Neuhaus ; 033 822 22 64 ; Bungalow, petit déj.
- Neuhaus Golf und StrandHôtel, Seestrasse 121, Neuhaus; 033 822 82 82 : Hôtel***, repas, petit déj.
- B&B Gratwohl, Waldhaus 974, Sundlauenen; 033 251 15 34/079 555 92 10 ; Chambre d’hôte, petit déj.
- Hôtel Beatus, Staatstrasse 985A, Sundlauenen; 033 841 16 24 ; Hôtel**, repas, petit déj.
- Gasthaus Traube, Seestrasse 225, Merlingen; 033 251 15 34 ; Hôtel, repas, petit déj.
- Hôtel Beatus, Seestrasse300, Merlingen; 033 748 04 34 ; Hôtel****, repas, petit déj.
- B&B Eva Frei, Studweidstrasse 38, Spiez ; 033 655 05 66 ; Chambre d’hôte, petit déj.
- B&B Tschirren-Müller, Eigerweg 17, Spiez ; 033 654 53 93 ; Chsmbre d’hôte, petit déj.
- Susanne et Matthias Malbach, Lochmühleweg 3, Spiez ; 033 655 00 38/079 405 01 52 ; Chambre d’hôte, petit déj.
- B&B Kunz, Thunstrasse 98, Spiez ; 033 654 14 92/078 657 89 10 ; Chambre d’hôte, repas, petit déj.
- Gasthaus Seeblick, Schachenstrasse 43, Spiez ; 033 650 81 81 ; Hôtel, petit déj.
- Hôtel Seegaten. Schachemstrasse 3, Spiez ; 033 655 67 67 ; Hôtel**, repas, petit déj.
- Hôtel Bellevue, Seestrase 36, Spiez ; 033 654 84 64 ; Hôtel**, repas, petit déj.
Il n’y a pas de grandes difficultés de trouver un logement sur cette étape. Vous trouverez sans aucune difficulté une kyrielle de logements à Interlaken, mais il faut réserver si grande affluence, Renseignez-vous auprès de l’Office de tourisme. En fin d’étape, vous êtes en ville, avec tous les commerces. Réservez tout de même par sécurité.