Etape 04: De Steg im Tösstal à Rapperswil

Dans l’Oberland zurichois

Le canton de Zurich est un fascinant kaléidoscope de paysages urbains et campagnards, tissé d’une multitude de contrastes. À une extrémité, il y a Zurich, la métropole vibrante, véritable creuset de diversité. Ses quartiers branchés, ses institutions financières prestigieuses, et son effervescence culturelle en font un pôle d’attraction où se côtoient art et finance. Et puis, il y a la Goldküste, ou « Côte dorée », où s’élèvent au-dessus des eaux du lac des demeures somptueuses, témoignant d’un luxe où les prix se chiffrent en dizaines de millions. Mais cette région abrite également des résidences plus modestes, témoignant des temps anciens où des Zurichois vivaient ici avant l’arrivée des millionnaires. Et oui, la campagne a aussi sa place à Zurich. L’Oberland zurichois, une vaste étendue du canton entre Thurgovie et Saint-Gall, offre un visage plus rural et paisible.

Aujourd’hui, votre parcours vous conduira à travers la vallée de la Töss, où les collines verdoyantes sont recouvertes de forêts denses, et les vallées escarpées sont entrecoupées de ruisseaux qui se déversent dans la rivière Töss, donnant son nom à cette région. L’abondance en eau et les fortes pentes ont favorisé l’exploitation de l’énergie hydraulique, entraînant le développement des usines textiles qui, bien que désormais disparues du paysage, ont laissé leur empreinte historique. À Winterthour, ancienne place forte du textile, seul un musée reste pour témoigner de cet héritage industriel perdu. Une autre curiosité de cette région est l’art de la sculpture sur bois. Les agriculteurs, confrontés aux rigueurs des hivers, sculptaient des cuillères en bois pour assurer leur survie, et ces objets d’artisanat ont marqué la culture locale. Dans cette vallée étroite, aux sommets boisés et aux pentes abruptes de molasse, les vallées latérales se transforment souvent en ravins sauvages et impressionnants. Plus loin, après Gibswil, le parcours change de direction pour affronter la Jona. Vous changerez de décor pour franchir le Jonatal. Le paysage s’ouvre alors, offrant une vue panoramique sur les chaînes alpines, avant d’arriver à l’extrémité du canton de Saint-Gall, à Rapperswil, situé au bord du lac de Zurich.

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du parcours (routes ou chemins). Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.

Pour ce chemin, voici le lien :

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/de-steg-im-tosstal-a-rapperswil-par-la-via-jacobi-4-153191022

Difficulté du parcours : Le parcours du jour propose des dénivelés raisonnables, voire faibles (+245 mètres/-532 mètres). Il y a bien sûr quelques montées. La seule qui restera peut-être dans votre souvenir et en début d’étape, après Gibswil. Mais le parcours du jour, c’est avant tout une descente assez régulière vers le Lac de Zurich.

État de la Via Jacobi : Dans cette étape, les parcours sur le goudron dépassent les parcours sur les chemins :

  • Goudron : 12.1 km
  • Chemins : 9.0 km

Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous trouverez sur Amazon un livre qui traite de ce parcours.

 

 

 

 

 

 

 

Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.

Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur sur ces parcours. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.

Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.

Pour les “vrais dénivelés ”et pour les passionnés de véritables défis altimétriques, consultez attentivement les informations sur le kilométrage au début du guide.

Section 1 : Dans la vallée du Tösstal

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans aucune difficulté.

La Via Jacobi s’élance depuis Steg im Tösstal, un village où le temps semble s’étirer, enveloppant le voyageur dans une quiétude presque intemporelle, tandis que les maisons se succèdent avec une douce persistance le long de la route.

Puis, délaissant le tracé rectiligne de la route, la Via Jacobi s’échappe, traverse le Töss, un cours d’eau modeste mais charmant, dont les flots clairs murmurent en s’écoulant doucement sur les pierres polies par le temps. Cette petite rivière, telle une mélodie apaisante, accompagne le pèlerin dans son voyage, ses eaux scintillantes jouant avec les rayons du soleil, éclaboussant de lumière les pierres moussues qu’elle frôle délicatement.

La route se faufile ensuite entre les prés verdoyants et les lotissements périphériques, flirtant avec le murmure discret du ruisseau de Mühlebach. L’Oberland zurichois est une terre de contrastes, où des ruisseaux argentés descendent en cascade des collines douces ou des petites montagnes, animant le paysage d’une vie souterraine, invisible mais bien présente, qui murmure des secrets à l’oreille attentive du marcheur.

Et soudain, un chemin de terre battue s’offre à vous, grimpant avec une insistance implacable sur une petite colline, à la pente aussi forte qu’inattendue. Ici, un ski lift émerge du paysage, une présence inattendue qui rappelle que, malgré la modestie des montagnes environnantes, cette région abrite un domaine skiable où se sont forgés des athlètes olympiques suisses, héritiers d’une tradition sportive ancrée dans ces terres.

Au sommet de cette butte, brève mais exigeante, un banc solitaire invite à la pause, à l’arrêt contemplatif. De ce perchoir, le regard embrasse un panorama qui, sans être grandiose, respire la sérénité d’une nature préservée. Un sentier étroit s’échappe alors, serpentant dans l’herbe, et redescend avec douceur en surplomb du chemin de fer, comme une transition entre deux mondes, celui de la terre et celui du rail.

Le parcours franchit les rails, fil de fer tendu qui semble vouloir tracer une limite, mais que la Via Jacobi franchit avec une certaine désinvolture, pour retrouver le Mühlebach, ce compagnon fidèle qui ne cesse de réapparaître, discret mais constant, dans ce ballet naturel.

Après avoir traversé un quartier de belles demeures, le chemin bifurque à nouveau, retournant de l’autre côté des rails, poursuivant ce dialogue incessant entre la voie ferrée et les ruisseaux qui sillonnent la région. Ici, le trajet devient une conversation continue, une alternance rythmée entre le murmure de l’eau et le grondement lointain des trains, qui semblent eux aussi suivre leur propre pèlerinage, mais d’acier et de bruit sourd.

Là, une nouvelle fois, la rivière se retrouve sur le chemin, comme une vieille amie que l’on ne cesse de croiser au détour d’un sentier. La Via Jacobi la traverse à nouveau, une danse tranquille entre deux rives qui semblent se jouer de la géographie.

Mais la paix apparente de ce parcours est trompeuse, car le chemin qui longe la rivière ne s’attarde jamais longtemps, refusant de se laisser capturer par une quelconque monotonie. Il franchit une nouvelle fois le cours d’eau, chaque passage étant comme un retour à un point de départ qui n’existe que dans l’instant, un jeu de piste où le Mühlebach semble mener la danse.

Ici, la Via Jacobi poursuit son flirt avec la rivière, pour la traverser encore, dans une série de passages qui, à force, deviennent un rituel, une sorte de refrain paisible dans cette symphonie de la nature.

Alors, le chemin s’élargit, s’étirant paresseusement en direction de Fischenthal, comme un ruban qui ondule au gré des collines. La voie serpente doucement, s’éloignant des rails pour mieux épouser la courbe du paysage, invitant le voyageur à une flânerie contemplative. Ici, la nature semble avoir pris le temps de respirer, offrant un spectacle tranquille mais non moins captivant. Le chemin, d’abord large et généreux, se rétrécit peu à peu, comme si il cherchait à s’éclipser, à se fondre dans le murmure des bois et des prés.

Pour quelques centaines de mètres, le chemin, devenu plus intime, s’éloigne des rails. Loin du cliquetis métallique des trains, la solitude du marcheur est bercée par le chant discret du vent dans les feuillages. On pourrait croire à une parenthèse, une pause dans le voyage, où chaque pas devient une méditation, une contemplation silencieuse des environs.

Puis, presque par caprice, le chemin revient flirter avec les rails, comme s’il hésitait à les quitter définitivement. Il passe ainsi par la gare de Fischenthal, qui, est le témoin discret d’une activité humaine peu soutenue. La Via Jacobi, quant à elle, contourne le cœur du village, préférant la périphérie à l’agitation, comme si elle souhaitait préserver la quiétude de ce lieu. Fischenthal, bien que le plus peuplé du Tösstal, semble retenir son souffle, comme si la vie y coulait plus lentement, à l’abri des regards pressés. 

Le chemin continue de longer la voie ferrée, fidèle à son parcours, avant de s’en écarter à nouveau pour offrir une dernière révérence au Mühlebach. Ce ruisseau, bien plus qu’une simple présence aquatique, est un compagnon de route. Il chuchote à l’oreille du voyageur, accompagne ses pensées, les emporte avec lui dans son cours tranquille. Qui pourrait s’en lasser, alors que la promenade le long de cette rivière a quelque chose de magique, de suspendu hors du temps ? 

Bientôt, le chemin revient tutoyer la voie de chemin de fer, comme un vieil ami que l’on retrouve après une longue absence. De l’autre côté des voies, l’église de Fischenthal se dresse, discrète mais solide, comme un repère dans ce paysage étendu le long de la route départementale. Elle semble veiller sur le village, lui offrant une présence rassurante, immuable au fil des saisons. 

Le chemin, désormais étroit, reste sagement au bord de la voie ferrée. Il semble hésiter à la quitter, comme si chaque mètre parcouru le rapprochait un peu plus d’une destination encore incertaine. 

Puis, soudain, il franchit un nouveau ruisseau, le Zumbach. Ce dernier sautille sur les pierres, joyeux, presque espiègle, offrant au marcheur une scène simple mais vivifiante. 

Un escalier vous hisse alors sur la route au-dessus, à deux pas de Fistel. Cette montée, comme une transition, vous fait passer d’un univers à l’autre, du repli paisible des sous-bois à l’ouverture des champs.

La petite route qui s’ensuit vous guide doucement vers le village.

À Fistel, vous n’êtes plus qu’à une demi-heure de Gibswil, dernier village de la commune de Fischenthal.

La route, rectiligne, fend les prés avec assurance, suivant inlassablement la ligne de chemin de fer. Ici, le paysage se fait plus simple, plus rural. Les prairies dominent, vastes étendues verdoyantes ponctuées de quelques rares champs cultivés. C’est une région où la terre semble murmurer son histoire, celle des troupeaux laitiers et des saisons qui passent sans hâte.

Section 2 : Au bout du Haut-Tösstal

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans difficulté, si ce n’est une butte importante.

Au bout de la ligne droite, la Via Jacobi abandonne la route, franchissant la voie ferrée avec une décision tranquille. De l’autre côté, un chemin de terre s’étire à plat dans les prés, s’évanouissant dans la verdure comme une empreinte éphémère laissée par un voyageur solitaire. 

De l’autre côté, un chemin de terre s’étire à plat dans les prés, s’évanouissant dans la verdure comme une empreinte éphémère laissée par un voyageur solitaire.

En se dirigeant vers Gibswil, le chemin se trouve à croiser trois ruisselets dont les noms, presque imprononçables pour ceux qui ne sont pas germanophones, cachent à peine leur modestie. Ces petites courbes d’eau, discrètes et parfois à peine visibles, apportent une touche de fraîcheur et de mystère à ce paysage pastoral.

Le chemin, sans faire de détour, se rapproche rapidement de la périphérie de Gibswil.

À cet endroit, la route prend le relais, menant à un centre de vol à voile, qui trône comme une curiosité moderne dans ce cadre bucolique. 

Dans ce village, vous trouverez non seulement une gare mais également une épicerie et un hôtel-restaurant de bonne réputation, un luxe rare dans cette région peu fréquentée par les touristes étrangers. Les randonneurs locaux, eux, sont nombreux, mais leur goût pour les hôtels reste limité. Les restaurants, en revanche, connaissent une fréquentation soutenue, preuve de l’attractivité de leur offre gastronomique.

À cet instant, vous vous trouvez à environ quatre heures vingt de Rapperswil, avec Büel en ligne de mire, à seulement trente minutes de marche.

La Via Jacobi quitte alors Gibswil par la route principale, traversant le Haut-Tösstal où les villages, éparpillés, se déploient le long de l’axe routier presque sans interruption.

Peu après, la route traverse Ried, un quartier de Wald, la plus grande ville de la région. Située dans le Jonatal, haute vallée de la Jona et à la limite du Tösstal, Wald se trouve dans la partie la plus élevée du Tössbergland, une région préalpine qui flirte avec les frontières de Saint-Gall.

Les maisons patriciennes, rares mais élégantes, se côtoient avec les grandes exploitations agricoles qui dominent le paysage, témoignant de la richesse agraire qui caractérise cette région.

À l’angle d’une maison aux contours curieux, coiffée d’un clocheton pittoresque, la Via Jacobi se détache des lignes sinueuses de la vallée pour embrasser les hauteurs des collines.

La montée se dessine en une pente prononcée qui serpente le flanc de la colline, laissant derrière elle un paysage exclusivement constitué de prés verdoyants, sans aucune culture en vue.  

Une grande ferme se déploie en bordure de la route, ornée des éléments typiques des fermes helvétiques : le drapeau suisse, véritable symbole de fierté nationale, flotte avec dignité, tandis que des géraniums éclatants embellissent les rebords des fenêtres.

Depuis cette ferme, un chemin s’épanouit à travers l’herbe épaisse, montant avec une inclinaison marquée. La prairie, dépouillée d’arbres, résonne du chant harmonieux de la nature.

Au sommet de cette ascension, la plus longue et ardue du parcours de la journée, le chemin mène au hameau de Büel.

Ici, les fermes se dressent avec une majesté imposante. Contrairement à celles des cantons de Berne ou de Suisse orientale, les fermes du canton de Zurich ne se distinguent pas par une élégance raffinée, mais par une sobriété fonctionnelle.

Vous pourriez imaginer, à tort, que le riche canton de Zurich n’abrite que des banques et des maisons de maître. En réalité, aujourd’hui, vous découvrirez plutôt des fermes imposantes et une abondance de bétail, dont ces superbes vaches grises de la race Braunvieh ou des chèvres à l’allure vive.

Derrière ces grandes fermes, la route traverse le hameau et amorce une descente dans un petit vallon paisible.

Peu après, elle passe devant un restaurant dont les horaires d’ouverture restent incertains. Dans cette région, même les réservoirs ou les installations électriques sont ornés de clochetons, ajoutant une touche pittoresque au quotidien rural.

La route amorce alors une descente douce, toujours flanquée de prés verdoyants. La nature ici dévoile un charme serein, agrémenté par la présence de nombreux noyers, leurs branches s’étirant avec élégance. À l’horizon, les silhouettes imposantes des montagnes de Suisse orientale se profilent, élevant le paysage de leur majesté silencieuse.

En contrebas, à Hueb, le panorama se transforme : de magnifiques maisons patriciennes se dressent fièrement au milieu des fermes, suggérant que les habitants de ce lieu ne se limitent pas uniquement aux paysans. La proximité de Zurich n’est pas étrangère à cette coexistence de l’urbain et du rural.

Au cœur du village, le Huebbach serpente paisiblement, canalisé avec soin, ajoutant une note de tranquillité aquatique au tableau bucolique.

La route reprend ensuite sa descente en pente douce, croisant à deux reprises le ruisseau de Landwichbach, qui s’évanouit parmi les hautes herbes.

Plus bas, non loin d’une grande ferme, la Via Jacobi se détache de la route principale pour s’engager sur un chemin de terre en direction de Dieterswil..

Section 3 : Une longue descente dans la campagne zurichoise

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours très vallonné, mais c’est en descente.

Le chemin serpente avec une douceur tranquille à travers les prés verdoyants, s’engageant dans un sous-bois éthéré avant de parvenir à Dieterwil. À l’horizon, les majestueuses Alpes de Suisse orientale se dessinent comme une toile de maître, leurs cimes effleurant le ciel avec une dignité silencieuse.

Dieterwil, un hameau aux charmes authentiques, émerge tel un écrin enchâssé dans le paysage. Les fermes, traditionnelles dans leur essence, côtoient des constructions rénovées avec un soin méticuleux. On se demande si ces dernières, bien que transformées, conservent encore l’âme rustique de leur passé agricole.

Au pied du hameau, la Via Jacobi rejoint une petite route de campagne presque déserte, où le passage des véhicules est aussi rare qu’un mirage dans le désert.

Cette tranquillité routière contraste avec d’autres contrées, rappelant que même dans les lieux les plus reculés de Suisse, le réseau de bus assure un service régulier et fiable, loin des lacunes souvent rencontrées ailleurs, que l’on ne citera pas pour ne pas jeter de l’huile sur le feu. Mais, les pèlerins connaissent ces pays-là. 

La nature environnante conserve toute sa splendeur, tandis que la route descend en pente douce à travers les prés, frôlant la crête au-dessus de Wald. Cette descente est un véritable ballet de paysages paisibles, où les fermes s’éparpillent le long du chemin, parsemées de troupeaux de vaches tranquilles ou de chèvres curieuses.

Une bifurcation en cours de route offre la possibilité d’accéder à Wald, situé en contrebas. Ce détour est particulièrement bienvenu pour les randonneurs ou pèlerins en quête d’un lieu d’hébergement, Wald étant une ville de 9’000 âmes, regorgeant de commerces et de diverses options d’hébergement.

La route reprend son tracé tranquille, offrant des vues admirables sur les vaches Simmental, qui dominent le panorama en contrebas avec une fierté silencieuse.

Un bosquet rare, composé de hêtres majestueux et d’érables séculaires, se dresse comme un rempart vivant, apportant une touche d’élégance à ce tableau naturel.

La route continue son cheminement paisible, liant les maisons patriciennes à d’autres fermes plus modestes, dans un enchaînement harmonieux où la nature exhale toujours son charme. La marche y est d’une aisance sereine, invitant à la contemplation et à la détente.

En contrebas, la pente se fait plus marquée à l’approche du lieu-dit Tänler, où le bus fait une halte également, ajoutant un dernier trait de confort à cette traversée champêtre.

Au tournant de cette étape, le parcours, comme pour se réinventer, abandonne le bitume pour se lancer dans une exploration plus authentique de la nature. 

Un chemin se fraie un passage à travers une herbe touffue, se faufilant avec une délicatesse presque imperceptible vers un sous-bois discret.

Ce sous-bois, enveloppé d’une obscurité profonde, défie la descente pour atteindre les hauteurs de Blattenbach.

Au pied de cette descente marquée, le chemin fait une pause, débouchant sur une petite route tranquille. 

Cependant, le parcours ne tarde pas à se réinventer à nouveau : il emprunte une allée bétonnée, plongeant abruptement entre deux haies de buissons soigneusement taillés.

L’allée se termine en rejoignant la route de Blattenbach, où elle rencontre le Blattenbach lui-même, dont le murmure discret se mêle aux herbes folles qui bordent le rivage. La région semble abondante en eaux, à en juger par les multiples ruisseaux et rivières qui serpentent à travers ce paysage verdoyant. 

Blattenbach, ce village élégant, s’illustre par ses demeures patriciennes d’un autre temps, alignées avec une majesté tranquille le long de la route.

À partir du village, la route descend doucement vers la campagne environnante, dominée par des prés verdoyants parsemés de fermes pittoresques et de chalets raffinés. Le long du parcours, un vieux pressoir à moût de raisin rappelle un passé viticole désormais révolu.

Plus bas, le goudron fait place à un chemin de terre battue qui serpente avec élégance vers le ruisseau de Toblibach.

Au bas de cette descente, le chemin pénètre dans un sous-bois ombragé où le ruisseau, d’une fraîcheur vivifiante, danse et cascade dans une nature encore sauvage, sous un pont désormais inutilisé. 

Le chemin reprend son ascension, rude mais brève, avant de retrouver à nouveau le goudron.

La route descend alors pour traverser le hameau de Tobeli, un véritable joyau de belles demeures qui s’épanouissent dans la luxuriance de la verdure environnante. 

La route, serpentant avec une fluidité presque méditative, s’engage dans une descente douce mais persistante, frôlant le talus qui surplombe une voie de chemin de fer solitaire. La campagne environnante se déploie dans toute sa sobriété, où les prairies ondulent comme des vagues d’émeraude, entrecoupées de bosquets discrets mais charmants.

Des frênes majestueux, aux branches étendues comme des bras protecteurs, bordent cette voie. Par endroits, des hêtres et des érables se mêlent à ce tableau d’une rare élégance, offrant leurs feuillages variés à la brise légère. Les chênes et les châtaigniers, pourtant emblématiques, sont ici des exceptions précieuses, presque des reliques parmi les arbres dominants.

À mesure que l’on progresse, la route se redresse avec une inclinaison marquée, menant aux belles demeures de Frohberg, dont les façades raffinées se dévoilent avec grâce le long de l’itinéraire.

Dans cette région pittoresque, il n’est pas rare que les paysans, dans un geste de générosité sincère, proposent leurs produits frais à la vente dans de modestes cabanes en bois, bâties avec une simplicité fonctionnelle qui contraste avec l’élégance des habitations voisines. 

Depuis cet endroit, votre regard peut vagabonder au-delà des prairies et des arbres pour se perdre dans l’immensité d’un horizon où scintille, dans une lueur presque irréelle, le lac de Zurich, éblouissant de ses reflets argentés sous le soleil.

La route, toujours en ascension, continue de serpenter à travers la campagne, s’acheminant vers Chäseren, une contrée où l’agriculture et la vie rurale sont les véritables maîtres d’œuvre.

Puis, brusque changement de décor. La Via Jacobi abandonne la route principale pour tourner à angle droit, empruntant un chemin étroit qui plonge dans l’herbe épaisse et la terre battue de la campagne. Ici, les champs cultivés, principalement de maïs, s’étendent comme une mer d’or vert au rythme des saisons.

Cependant, la campagne cède rapidement la place à un sous-bois dense, où le chemin, devenu plus raide, se faufile à travers la nature sauvage. Les arbres, serrés comme des sentinelles, offrent une protection ombragée à la route qui descend abruptement vers des profondeurs mystérieuses.

Au bas de cette pente, le chemin débouche sur une voie très fréquentée, la Pilgerstegstrasse, dont le nom, évocateur des passages de pèlerins, suggère que cet endroit a longtemps été un lieu de passage et de rencontre pour les voyageurs en quête de spiritualité.

Section 4 : Dans la campagne zurichoise

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours avec parfois des bosses marquées, en montée comme en descente.

La Via Jacobi s’éloigne de la route et plonge dans un monde plus intime, où la voie de chemin de fer marque le début d’une aventure moins tranquille.

Elle emprunte ensuite une raide rampe d’escaliers, un véritable défi pour les marcheurs, qui decend jusqu’à la rivière, semblant presque promettre une récompense pour l’effort consenti.

Pilgersteg se dresse comme un témoin du passé, un imposant bâtiment artisanal avec un musée éclectique. Cet espace, est plus brocante que véritable musée.

La Via Jacobi se marie ici avec la majestueuse rivière Jona, qui serpente à travers l’Oberland zurichois avant de se frayer un chemin jusqu’à Rapperswil, désormais connue sous le nom de Rapperswil-Jona depuis quelques années.

Il est crucial de ne pas manquer le subtil panneau de direction qui vous invite à quitter la route principale.

Le parcours vous propose alors une nouvelle épreuve : une rampe d’escaliers austères, nichée dans le sous-bois. Bien que cette montée soit courte, elle est loin d’être facile.

Une fois au sommet, le chemin se déploie à l’horizontale, serpentant à travers des prés verdoyants bordés de champs de maïs. 

Le chemin continue, paresseux et détendu, en direction des fermes d’Ober Flägswil. Dans cette région du pays zurichois, les fermes se distinguent par leur simplicité rustique, loin des ornements superflus. Quelques maisons plus élégantes se dissimulent discrètement parmi les fermes, ajoutant une touche de diversité au paysage rural.

Peu après, une transition en douceur vous conduit sur un court tronçon de route goudronnée vers Platten.

Le décor qui s’offre à vous est celui d’une campagne paisible, parsemée de petits hameaux qui se fondent harmonieusement dans la nature environnante, avec en toile de fond le bourg de Rüti, le centre névralgique de la région. 

Entre terre battue et goudron, la Via Jacobi traverse Platten, un territoire dominé par l’agriculture.

Ici, la vache est la vedette incontestée, et le paysage semble l’honorer avec une ferveur presque rituelle. 

Une route dénudée serpente à travers les prés, où les vaches grises paissent tranquillement. Bientôt, elle s’enfonce dans un sous-bois modeste, frôlant des lotissements récents de Rüti. Ces constructions modernes, malgré leur proximité avec la nature, détonnent dans ce cadre champêtre, se dérobant à l’esprit des demeures traditionnelles. L’ombre de Zurich n’est pas loin. 

La route continue par une traversée éphémère d’une petite plaine, où les paysans ont établi leurs jardins à l’écart du village, une oasis de verdure en marge de l’habitat collectif.

Plus loin, un chemin rocailleux succède au goudron lisse, montant en pente douce vers la forêt.

Au sommet de la butte, une aire de pique-nique offre une vue panoramique sur la région. Équipée d’un barbecue, de bois, de journaux et d’allume-feux, elle attend les visiteurs, bien que les allumettes semblent faire défaut dans un pays où l’hospitalité est une règle d’or.

Un chemin plonge ensuite dans la forêt, croisant le Weierbächli, un ruisseau qui, comme le Feienbÿchli plus bas, est souvent à sec.

Cette forêt zurichoise, composée de majestueux érables, de robustes hêtres et de graciles frênes, offre un refuge d’ombre et de grâce, un véritable écrin pour les marcheurs. 

Le chemin descend alors, sinueux, sur près d’un kilomètre, avec une pente parfois marquée.

Cette forêt, dense et enchâssée dans son mystère, est soigneusement entretenue, et le sentier, relativement lisse, invite à une promenade reposante et agréable. 

En bas, le chemin rencontre le Dachseggbächli, un ruisseau dont le lit de pierres polies trahit l’absence d’eau par temps sec.

À la sortie de ce magnifique bois, le chemin débouche sur Weier, où le calme de la campagne reprend ses droits.

Weier se révèle être un village paisible, où des maisons solides, parmi lesquelles se distinguent de nombreux chalets, ne semblent pas toutes s’inscrire dans le registre agricole traditionnel. Le monde citadin, en quête de sérénité, s’y réfugie volontiers pour goûter à la quiétude de la campagne.

À la sortie de Weier, un panneau de signalisation annonce Rapperswil, situé à une heure et demie de marche.

Le parcours s’engouffre alors dans des haies étroites, se frayant un chemin entre les maisons avant de déboucher sur une route animée. Le grand Zurich, fort de près d’un million d’habitants, n’est qu’à une courte distance, contrastant vivement avec l’univers agricole que vous avez côtoyé jusque-là dans la partie haute du canton.

En traversant cette route, la Via Jacobi retrouve bientôt un large chemin de terre qui s’ouvre devant vous. 

Ce chemin, vaste et accueillant, descend d’abord avec une pente marquée à travers des champs de maïs et des prairies dénudées, offrant une vue dégagée sur les alentours.

Il continue ensuite à serpenter à travers les prés, sa course se faisant plus douce et sinueuse, flanquée de petits bosquets qui, bien que distants, ajoutent une touche de verdure au paysage.

Plus loin, le chemin vous ramène à la rencontre des fermes et du bétail, dans l’étendue rurale de Ober Moos.

À la base de la descente, le goudron devient la norme, et la voie de chemin de fer se croise également, rappelant que, même en milieu rural, la modernité n’est jamais bien loin.

Section 5 : Au bout du Lac de Zurich

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans problème.

La route s’oriente alors vers un pont qui se déploie au-dessus de la voie ferrée, marquant le passage d’un monde à un autre.

En franchissant ce seuil, la route descend doucement vers Unter Moos, un paysage où les maigres cultures de maïs se mêlent aux vastes prairies, dessinant un tableau de tranquillité champêtre.

À l’entrée de Unter Moos, un centre de collecte du lait, visiblement désuet, se dresse comme un vestige d’un passé agricole révolu. Il laisse entrevoir que, loin des champs et du bétail, d’autres réalités s’ancrent dans ce coin de campagne.

Unter Moos, à l’instar des autres villages traversés aujourd’hui, présente un visage familier : des fermes modestes, des maisons modernisées, et surtout des chalets cossus qui ajoutent une touche de confort à l’environnement rural. Une petite épicerie, logée dans une baraque, propose des produits locaux, ainsi que des provisions pour les randonneurs de passage.

Depuis le village, la route, bientôt suivie d’un large chemin de terre battue, s’engage à plat dans la forêt. 

Au cœur du bois, le chemin traverse une nouvelle fois la Jona, cette rivière tranquille qui serpente paresseusement sous les frondaisons avant de se jeter dans le lac de Zurich, à deux pas de Rapperswil.

Le chemin, toujours en pleine forêt, vous conduit au Moosbrugg. 

Là, le pont de Moos surplombe la bruyante départementale A15, artère animée de la partie est du grand Zurich. Vous êtes encore à plus d’une heure du centre de Rapperswil, et le parcours vous mène désormais dans le canton de Saint-Gall.

Le chemin, maintenant une longue balade à l’ombre des grands feuillus, s’étire sans effort pendant un bon kilomètre.

Il est agréable et relativement lisse, alternant entre le sous-bois et de courtes prairies. En chemin, vous découvrirez une place de pique-nique équipée d’un barbecue, nichée à l’ombre des arbres majestueux.

La traversée du bois se poursuit le long d’une piste Santé, prisée par les sportifs du week-end.

À la sortie de la forêt, le sentier rencontre une vaste exploitation de bois dans une grande clairière, une véritable école de métiers du bois, en contrebas du chemin. 

Vous vous trouvez ici au lieudit Gruenau Forsthof.

Vous découvrirez ici une grande aire de pique-nique aménagée, véritable havre de repos où se fait sentir le murmure tranquille de la rivière de la Jona, que vous allez traverser à nouveau avec un sentiment de sérénité et de communion avec la nature. 

Depuis l’exploitation forestière voisine, une route goudronnée serpente à travers une vaste clairière, offrant un parcours apaisant et sans embûches, un refuge de calme dans un monde agité.

Plus loin, la route se faufile délicatement à travers le sous-bois, tel un fil d’argent enchevêtré dans un écrin de verdure.

Elle mène ensuite au grand parc d’Usserwald, point de départ des promenades à pied ou à vélo dans cette grande forêt, le véritable poumon de Rapperswil, si prisé lors des week-ends ensoleillés, où se mêlent les rires et le chant des oiseaux.

À la sortie de ce havre de verdure, la route franchit la voie de chemin de fer et se dirige vers le quartier tranquille de Schafweid, situé en périphérie de la ville.

Là, elle se contorsionne habilement pour traverser une ultime fois la Jona, ajoutant une touche de beauté et de sérénité à cette étape du parcours.

Après avoir quitté la rivière, la Via Jacobi traverse un quartier de maisons modernes aux lignes épurées, reflet d’une prospérité évidente à Rapperswil, où le confort et le raffinement semblent de mise.

À la sortie de ce quartier cossu, la route repasse sous la voie de chemin de fer et se dirige le long d’un ruisseau, s’enfonçant dans une sorte de campagne semi-rurale, éloignée des agitations urbaines.

Plus loin, vous passerez devant l’usine électrique de Giegenegg, ornée d’un petit clocheton qui lui confère un air de dignité presque ecclésiastique, une curiosité visuelle dans ce paysage industriel.

À cet endroit, vous êtes encore à une demi-heure de la gare, qui borde le lac de Zurich, offrant une vue pittoresque sur ses eaux scintillantes.

Le parcours s’engage alors sur une petite route longeant des immeubles, oscillant entre les blocs locatifs modernes et les petites villas anciennes, créant un contraste charmant entre passé et présent.

Ce n’est pas encore la ville dense ; vous vous trouvez à Bildau, une zone aérée et agréable où les jardins communaux et les espaces herbeux insufflent une fraîcheur bienvenue à l’environnement urbain.

Le parcours continue à serpenter dans le nord de la ville, une région encore peu dense, où les petites villas se mêlent à la verdure, offrant un visage de Rapperswil très différent de la partie sud, plus élégante et dotée de ses nombreuses marinas.

Progressivement, la Via Jacobi se rapproche du centre-ville, en passant par le parc de l’école primaire de Hanfländer, un lieu paisible où la verdure s’entrelace avec l’architecture scolaire.

Dans ce quartier tranquille, certaines vieilles maisons à bardeaux survivent encore parmi les constructions modernes, témoignant du charme ancien résistant à la montée de la nouveauté. 

Plus loin, le parcours emprunte la rue nommée Gemüsebrücke, un nom évocateur signifiant un pont passant au-dessus de la voie ferrée reliant Rapperswil à Zurich.

À partir de ce point, vous entrez dans le centre-ville, où des immeubles modernes et luxueux dominent le paysage, parsemés de boutiques et de commerces raffinés, signe d’une prospérité contemporaine.

Il ne vous reste plus qu’à suivre les ruelles pittoresques du vieux Rapperswil pour atteindre le cœur historique de la ville, où l’histoire se dévoile à chaque coin de rue. 

Pour une visite approfondie de Rapperswil et de son magnifique centre historique, veuillez-vous reporter à l’étape parallèle, sur l’autre Via Jacobi 4, également connue sous le nom de Voie de Rohrschach.

Logements sur la Via Jacobi

  • Gibswilerstube, Tösstal Strasse 466, Gibswil; 055 245 22 42 ; Hôtel, repas, petit déj.
  • Pilgerherberge, Seestrasse 5, Rapperswil/Jona; 079 886 73 37 ; Gîte, cuisine
  • Jugendherberge, Hessenhoferweg 10, Rapperswil/Jona; 055 210 99 27 ; Auberge de Jeunesse, repas, petit déj.
  • Iten Erika, Jonaportsrasse 23, Rapperswil/Jona ; 055 212 23 05/079 227 38 23 ; Chambre d’hôte, petit déj.
  • Gasthof Zum Zimmermann, St Gallerstrasse 105, Rapperswil/Jona; 055 225 37 37 ; Hôtel, repas, petit déj.
  • Gasthof Kreuz, St Gallerstrasse 30, Rapperswil/Jona055 225 53 53 ; Hôtel, repas, petit déj.
  • Gasthaus Krone Kemptraten, Rütistrasse 6, Rapperswil/Jona; 055 210 90 00 ; Hôtel, repas, petit déj.
  • Jakob Hôtel, Hauptplatz 11, Rapperswil/Jona; 055 220 00 50 ; Hôtel***, repas, petit déj.
  • Best Western Hotel Speer, Bahnofstrasse 5, Rapperswil/Jona; 055 220 89 00 ; Hôtel***, petit déj.
  • Hôtel Hirschen, Fischmarktplatz 7, Rapperswil/Jona; 055 220 61 80 ; Hôtel****, petit déj.

Il y a vraiment peu de possibilités de s’arrêter en chemin, si ce n’est à Wald ou Rüti, mais c’est éloigné du parcours. Pour ces adresses-là, renseignez-vous sur Internet. Par bonheur, il y a un hôtel, à Gibswil, mais c’est en début de parcours. Il y a des restaurants (pas toujours ouverts) et de petites baraques jouant le rôle d’épicerie sur le parcours. En fin d’étape, vous arriverez en ville, où tous les commerces seront à votre disposition. Malgré la facilité, il est toujours prudent de réserver par sécurité.

N’hésitez pas à ajouter des commentaires. C’est souvent ainsi que l’on monte dans la hiérarchie de Google, et que de plus nombreux pèlerins auront accès au site.

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