Dans les bois merveilleux du Jorat
Aujourd’hui, vous franchissez un seuil captivant, un rite de passage entre le plateau suisse, où la Vallée de la Broye déploie ses charmes au creux de la terre, et l’éblouissant Lac Léman. Cette transition, un véritable ballet naturel, se déroule au cœur d’un chapelet de collines, principalement vêtues de forêts. Votre odyssée vous mène jusqu’aux cimes de Lausanne, au sein des bois sacrés de Chalet-à-Gobet, perchés à plus de 800 mètres d’altitude. Lausanne se révèle ainsi, étirée entre le sommet et l’onde, le lac reposant à moins de 400 mètres d’altitude. Vous voici devant une étape de toute beauté, un patchwork de paysages, une mosaïque d’instants. Dès les premiers pas, Moudon vous salue le long de la Broye, avant que Bressonnaz ne marque votre adieu à cette compagne de route. Pour les amoureux des sous-bois, ce sera une véritable féérie : une longue ascension, puis une descente parmi de magnifiques forêts, sous la garde bienveillante des hêtres. Le premier chapitre de cette épopée forestière s’achève à Montpreveyres.
Dans un élan de renouveau, les âmes créatives de SchweizMobil ont réinventé l’itinéraire traditionnel menant à Lausanne depuis Montpreveyres. Autrefois, le chemin empruntait Vers-chez-Les Blanc, Epalinges, avant de se fondre dans le cœur de Lausanne. Dans un désir de magnifier l’expérience, illustré par un diagramme presque énigmatique, tant il est discret, la nouvelle Via Jacobi 4 s’aventure désormais vers Chalet à Gobet, se faufilant à travers l’enchantement des bois du Jorat.
Cette traversée des bois, qui se poursuit au-delà de Chalet à Gobet dans l’immensité du Jorat, est une ode à la nature, fréquentée par une légion de joggeurs, de cyclistes et de randonneurs, tous disciples de la beauté lausannoise. Ce périple s’achève en rejoignant l’ancienne voie dans la vallée sauvage du Flon. Par une grâce inattendue, le parcours évite les zones urbanisées, sauf de rares exceptions. Mais le chemin réserve encore bien des merveilles. Après le passage idyllique par le vallon du Flon et une ascension ardue par des escaliers jouxtant l’autoroute, vous atteindrez le bois de Sauvabelin et son lac, bijou posé sur les hauteurs de Lausanne. La descente vers Lausanne, les yeux caressant le lac, jusqu’au cœur de la ville, puis jusqu’aux rives du lac, sera narrée dans les pages suivantes. La nouvelle Via Jacobi 4 se distingue par un balisage exemplaire, une nécessité absolue. Les bois du Jorat sont un dédale de sentiers où il est aisé de se perdre, de se retrouver transporté dans un ailleurs pour tout randonneur non initié aux mystères de ces lieux.
Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du parcours (routes ou chemins). Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.
Pour ce chemin, voici le lien :
Difficulté du parcours : Les variations d’altitude d’aujourd’hui (+545 mètres/-415 mètres) pourraient sembler intimidantes, mais le voyage est long et, la plupart du temps, vous ne percevrez pas ces montées et descentes, sauf peut-être lors du franchissement des ruisseaux, dont la Bressonne et le Flon. Mais, le plus souvent, ce sera une promenade enchanteresse à travers les bois.
État de la Via Jacobi : Aujourd’hui, la scène appartient incontestablement aux chemins forestiers :
- Goudron : 6.8 km
- Chemins : 20.4 km
Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, vous trouvez sur Amazon un livre qui traite de ce parcours.
Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.
Parfois, pour des raisons de logistique ou de possibilités de logement, ces étapes mélangent des parcours opérés des jours différents, ayant passé plusieurs fois sur sur ces parcours. Dès lors, les ciels, la pluie, ou les saisons peuvent varier. Mais, généralement ce n’est pas le cas, et en fait cela ne change rien à la description du parcours.
Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez..
Pour les “vrais dénivelés ”et pour les passionnés de véritables défis altimétriques, consultez attentivement les informations sur le kilométrage au début du guide.
Section 1 : A nouveau le long de la Broye
Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans difficulté.
La Via Jacobi, éveillant les échos du passé dans le cœur de Moudon, s’échappe par une élégante pirouette dans la ville haute, flirtant avec l’ombre du château, là où les façades de pierre racontent des siècles d’histoire.
En suivant son cours, le chemin embrasse les remparts avec une douce descente, effleurant les vestiges de la cité médiévale, témoins muets d’une époque révolue.
La tour de la Broye, sentinelles du temps, se dresse, vestige de la magnificence du château d’antan, son histoire tissée dans le XIIIème siècle par les mains des Zähringen de Fribourg. Malgré son combat contre les assauts d’un tremblement de terre qui lui vola sa couronne, réduisant sa stature de 25 à 16 mètres, elle se tient, fière et classée, gardienne de l’histoire.
La descente se poursuit, serpentine, le long de la Rue du Bourg où s’épanouissent des terrasses fleuries, comme autant de sourires colorés, jusqu’à l’évasion de la ville.
La Via Jacobi emprunte alors le chemin des Vignes, une descente poétique vers la rivière, sous le regard bienveillant de la coquille de Compostelle, rare sentinelle de ce pèlerinage en terre helvétique.
Au creux de la vallée, un sentier de terre conduit à un écrin de verdure au bord de l’eau Ici, la rivière est un peu plus sauvageonne que dans la partie suivie la veille, sautillant sur les pierres avec légèreté et grâce.
La Via Jacobi traverse avec grâce la Broye, cette rivière qui serpente depuis les Préalpes fribourgeoises, égrenant son eau à travers Moudon, Lucens, et Payerne avant de se fondre dans le lac de Neuchâtel. Elle est le fil d’Ariane de ces routes qui se rejoignent, depuis la Variante de Bâle jusqu’à la Via Jacobi 4 à Moudon.
Un chemin large, bordé par la complicité des grands arbres, offre un corridor d’ombre et de fraîcheur le long du cours d’eau.
Bientôt, il flirte avec la piscine municipale, poursuivant sa route, fidèle compagnon de la rivière.
Un pont, tel un trait d’union entre les rives, offre aux soldats le passage vers une caserne, témoignage de la vie qui pulse au-delà de l’eau.
Le chemin, dans son intimité avec la rivière, se rapproche peu à peu de l’artère cantonale, la Route de Berne, témoignant de la convergence des mondes.
Sous la Route de Berne, il s’engage, se rapprochant de l’écho métallique de la voie ferrée, dialogue entre le pas des pèlerins et le souffle des trains.
Par un escalier discret, il atteint la gare de Bressonnaz, avant de danser à nouveau avec la Broye, en un mouvement perpétuel d’aller et retour.
La route se faufile ensuite en lisière de forêt, avant de se laisser séduire par le Carrouge, où se mêlent les eaux vives de la Bressonne, dans une étreinte aquatique.
Sur le macadam, la Via Jacobi embrasse le hameau de Bressonnaz Dessous, après avoir traversé les murmures du Carrouge.
Elle traverse le hameau, dans une étreinte où le Carrouge se faufile parmi les feuillus et les herbes sauvages, complices de route.
Puis, elle caresse un instant une route qui s’évade dans la campagne, avant de succomber au charme d’un sentier herbeux, à la lisière de la forêt, au bord de la rivière.
Caché dans la danse des hautes herbes, un panneau intitulé Sankt Jakob, tel un phare dans la verdure, guide les pas au-delà de la rivière.
Le chemin, se frayant un passage à travers les herbes hautes, se redresse avec détermination, gravissant vers la route de Berne.
Plus loin, il rejoint la petite route des Brits, escaladant en parallèle à la route de Berne, saluant au passage la ferme des Brits, avant de prendre la direction de Vucherens.
Section 2 : Entre forêt et campagne
Aperçu général des difficultés du parcours : une assez longue montée dans la forêt, puis le calme.
La Via Jacobi, telle une muse capricieuse, se détache gracieusement de la route menant à Vucherens. Elle se fond dans les doux paysages de blés ondoyants et de coquelicots écarlates, s’engageant résolument sur le Chemin des Bourguères en direction de Syens, égrenant son propre récit à travers les vallons et les plaine, sécartant ainsi des routes pour mieux s’immerger dans l’authenticité des chemins oubliés.
Cependant, le chemin de Compostelle dévie de son cap habituel à l’approche de Syens. Il rompt le lien avec l’axe monotone de la route cantonale pour s’aventurer en sens contraire, se perdant dans les méandres verdoyants du Chemin des Grands Champs.
Poursuivant son périple, la Via Jacobi s’engage dans une danse en zigzag, suivant les méandres capricieux du Chemin de Maufay, où se dresse majestueusement une grande ferme, s’érigeant tel un gardien des traditions locales.
Au-delà de la ferme de Maufay, un sentier étroit s’élève, grimpant avec détermination sur le Chemin du Chalet, offrant aux pèlerins une ascension vers les hauteurs.
La route monte alors vers le seuil de la forêt, mais bientôt, la Via Jacobi abandonne la voie principale pour s’enfoncer à droite dans les bois, quittant la lumière éblouissante de la route pour se fondre dans l’obscurité bienveillante des arbres séculaires.
Un sentier sinueux, parfois embourbé, se dessine, défiant les aventuriers à gravir les pentes escarpées du bois de feuillus et d’épicéas, offrant en récompense une communion profonde avec la nature sauvage. Plus haut, le chemin s’élargit dans la forêt.
Émergeant finalement des bois, la voie s’apaise, se laissant guider doucement à travers les herbes ondulantes jusqu’aux premières maisons de Vucherens, avec ses maisons disséminées çà et là, telles des perles parsemant la campagne, offrant aussi au regard le spectacle majestueux des Préalpes en toile de fond.
Vucherens, tel un village étendu dans l’écrin de la campagne, dévoile ses charmes au passage des voyageurs. La Via Jacobi, délicate et discernante, préfère s’évader par les hauteurs, sur la Route du Village, grimpant avec grâce parmi les fermes aux façades soigneusement restaurées et les lotissements pavillonnaires plus récents.
Couronnant la colline, la Route de la Grotte se dévoile, remplaçant la douce mélodie de la Route du Village. À son carrefour trône une petite chapelle, témoin silencieux du XVIIIème siècle, où l’histoire se mêle à la spiritualité. La chapelle est dédiée à St Pierre et St Pancrace. Il faut tout de même mentionner que les catholiques sont minoritaires dans un canton d’abord protestant.
Poursuivant sa quête, la Via Jacobi se métamorphose en Chemin de la Main de Fer, offrant aux promeneurs un voyage au cœur de la ruralité préservée. Les modestes demeures côtoient les vastes étendues de la campagne, témoignant du mariage singulier entre tradition et modernité.
La majestueuse ferme de la Gottaz, osant défier les lois de l’urbanisme, se dresse tel un phare au milieu de l’océan de verdure, rappelant avec mélancolie que le charme des fermes de Vaud se distingue par sa simplicité rustique, loin des fastes des contrées voisines.
Section 3 : Toujours entre forêt et campagne
Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans difficulté.
À partir de ce point, la route s’étend en une toile immaculée, tissant son chemin à travers les prés et des champs de céréales, encadrée majestueusement par les sommets des Alpes Valaisannes, les contours envoûtants des Préalpes fribourgeoises et vaudoises. Dans cette plaine battue par le vent, aucun obstacle ne vient entraver la vue le long de la route qui s’étire droit devant, à perte de vue. Chaque pas résonne comme une harmonie dans cette symphonie naturelle, empreinte de la splendeur des paysages.
Au détour du plateau, là où se croisent deux routes, la Via Jacobi dévale gracieusement vers la Route de la Main de Fer, comme une danseuse étoile glissant sur la scène de la terre. Le voyageur se laisse emporter par la fluidité du mouvement dans une douce danse vers le bas.
La descente vers la plaine s’entame avec grand calme, une lenteur qui permet d’apprécier chaque instant, chaque détail du paysage qui se métamorphose sous les pas du marcheur. Entre les prairies et les sous-bois mystérieux, les arbres offrent leur ombre bienveillante. La descente s’étend comme un ruban infini, pourtant elle se déroule sans effort, comme une plume portée par le vent.
Aux confins de cette descente, à Ussières, la Via Jacobi épouse le tracé d’une route animée, traversant avec élégance le murmure délicat de la Bressonne. Ici, le voyageur est invité à fusionner avec le flux des véhicules sur une route peu passante.
Puis, tel un récit qui prend un tournant inattendu, la route se détourne vers Ecorcheboeuf, traversant ce qui semble être un village fantôme, un amalgame de lotissements disséminés qui se perdent dans l’horizon.
Dans le sanctuaire verdoyant de la forêt, un sentier de terre s’ouvre devant le marcheur, offrant une promesse de plénitude. Les arbres, majestueux gardiens de ce royaume sauvage, se dressent avec grâce, leur feuillage dense caressant le ciel d’une douce étreinte. Le chemin est souvent embourbé par temps de pluie, avec les larges sillons laissés par les tracteurs des forestiers.
La pente, telle une mélodie envoûtante, guide le voyageur à travers les méandres de la forêt, entre les hêtres séculaires et les épicéas altiers. Par moments, des clairières émergent telles des oasis dans ce paysage boisé, offrant un peu de répit et de lumière bienvenue.
À un carrefour crucial, le marcheur se trouve à la croisée de chemins, face à une myriade de directions. C’est ici que la vigilance s’impose, où chaque choix peut sceller le destin du voyageur. Attention ici, votre panneau directionnel se trouve à droite du chemin et l’étroit sentier à suivre en direction de Monpreveyres, à peine visible, descend lui, sur la droite. Prêtez-y grande attention ! Il ne faut en aucun cas continuer tout droit sur la Claie aux Moines. Vous vous perdrez dans les forêts autour de Lausanne. Mais le panneau est assez clair. La Via Jacobi (Via 4, entouré de bleu) part à droite, à angle droit dans la forêt, direction Chalet à Gobet.
Section 4 : Dans les forêts de Montpreveyres
Aperçu général des difficultés du parcours : arcours aisé, mais pentes très prononcées pour gagner la rivière.
Un sentier étroit, tel un fil d’Ariane entre les méandres du temps, s’enfonce dans le vallon, avec des pentes vertigineuses approchant parfois les 30%, s’accrochant aux flancs de la terre comme un danseur sur une corde raide. Parfois, la boue l’engloutit, tel un piège sournois ourdi par la nature elle-même. Mais là, dans l’étreinte tumultueuse du sol, des escaliers de bois surgissent, comme des mains tendues dans l’obscurité, offrant aux voyageurs un soutien dans leur quête vers l’inconnu. La pente, presque verticale par endroits, défie la gravité, avec des pentes si abruptes qu’elles semblent narguer le ciel lui-même. Pourtant, malgré cette descente marquée, aussi rapide qu’une flèche décochée par l’arc du destin, une grâce insoupçonnée préside : la descente est de courte durée, comme une caresse fugace avant de plonger dans les méandres de l’oubli, pour franchir les obstacles et atteindre le pont qui enjambe la Bressonne.
C’est là une rencontre nouvelle et enchanteresse avec la rivière. Dans les profondeurs du petit vallon serpente la Bressonne, rivière souvent turbulente, mais d’une sagesse remarquable en ces lieux paisibles.
De l’autre côté du vallon, la pente s’adoucit, comme un soupir de soulagement après l’effort. Pourtant, même dans cette douceur apparente, la terre dérobe encore ses pièges, avec des inclinaisons parfois jusqu’à 20%, comme des griffes d’ombre dissimulées sous un voile de verdure. Le passage au-dessus de la Bressonne constitue en réalité le seul défi véritable de cette première étape du périple.
Le sentier émerge ensuite de la forêt, révélant un lieu d’une beauté singulière, où se côtoient la cure, la Salle du Tilleul et le temple de Montpreveyres. Un prieuré catholique, jadis érigé en ces lieux au Moyen Âge, fut balayé par les vents tumultueux de la Réforme au XVIe siècle. Au fil des siècles, les édifices ont évolué, se parant des signes du temps. La cure, abritant également la Salle du Tilleul, s’est consacrée aux activités culturelles, faisant vibrer ces murs imprégnés d’histoire.
Le temple, tel un phénix renaissant de ses cendres, témoigne des siècles écoulés par ses pierres polies par le temps. Dressé contre la forêt, il semble contempler l’éternité, témoin silencieux des tumultes du monde.
La route, par la suite, se fraye un chemin jusqu’au village de Montpreveyres, scindé en deux par la Route de Berne, et passe devant l’école locale. En Suisse, surtout dans les cantons de confession protestante, de nombreux édifices administratifs, y compris les écoles d’antan, arborent fièrement de modestes clochetons.
C’est ici que part la nouvelle Via Jacobi 4. Prêtez-y une attention soutenue. L’ancien panneau de direction indique toujours la direction d’Epalinges, et de Lausanne à 4 heures d’ici, l’ancienne Via Jacobi 4. Vous pouvez toujours y aller. Mais vous n’aurez plus d’indication de la Via Jacobi 4. Nous traitons ce parcours dans l’étape parallèle.
La nouvelle Via Jacobi 4 s’engage alors en direction de Chalet à Gobet, à une heure quarante-cinq minutes de marche.
Elle traverse sous la Route Lausanne-Berne et s’élève vers les hauteurs du village…
…pour émerger dans une clairière, dominant les toits du village.
Mais cet éclair de lumière est éphémère, et bientôt, une route goudronnée, cahoteuse, entreprend une montée plus abrupte à travers les bois parsemés.
Les arbres, majestueux, se dressent comme des sentinelles dans ces bois du Jorat, où seules les hêtres et les épicéas règnent en maîtres, accompagnés çà et là de modestes charmilles et de fougères ornant les versants. Ici, les chênes, les érables, les frênes et les châtaigniers font le plus souvent défaut.
Au sommet de cette ascension, la modeste route débouche sur un plateau, encerclé par la dense canopée.
Un large chemin de terre s’enfonce alors dans la forêt dense et obscure.
Peu après, ce chemin se rétrécit, devenant un sentier étroit à travers les hautes herbes, telle une promesse d’aventure dans les profondeurs insondables de la nature.
Mais cette immersion dans la nature sauvage ne saurait perdurer, et plus loin, le sentier débouche sur une modeste route goudronnée, qui, autrement, vous mènerait vers une placette et une vaste ferme, s’érigeant fièrement dans la campagne.
Cependant, ici, la vigilance s’impose, sous peine de s’égarer davantage vers le hameau de Moillebaudin. Un sentier forestier, rapidement, bifurque sur votre gauche, s’enfonçant dans les bois touffus.
Ce sentier forestier traverse alors un sous-bois sombre, émergeant rapidement sur une autre route goudronnée.
Le parcours s’éloigne alors très peu sur cette route rectiligne, avant de virer à droite sur une petite route menant aux vastes champs de la campagne sur une colline.
Le chemin, tel un fil d’Ariane dissimulé dans les replis ombragés de la nature, s’abîme bientôt dans l’obscurité enchanteresse de la canopée forestière.
Ici, les arbres, telles des sentinelles ancestrales, se dressent avec majesté, leurs ramures entrelacées formant des voûtes célestes où les rayons du soleil tissent des arabesques lumineuses. L’âme du promeneur se laisse emporter dans cet univers d’ombres et de lumières, où chaque pas résonne comme une note de musique sur le sol tapissé de feuilles mortes.
Dans cette symphonie de couleurs et d’odeurs, le chemin serpente gracieusement derrière les derniers vestiges des demeures de Moillebaudin, et, au premier carrefour, s’engage sur la gauche.
La forêt est magique par ici, et la marche aisée.
Peu après, l’attention devient cruciale, sous peine de se retrouver égaré sur la route Lausanne-Berne.
Il est impératif de ne pas poursuivre tout droit, même si le chemin semble plus évident. Un sentier étroit bifurque vers la droite, bientôt marqué d’un losange jaune tracé sur l’écorce d’un hêtre. Il est impératif de trouver le losange pour ne pas se perdre dans les bois. De manière générale, les chemins sont correctement tracés en Suisse, Mais ici, c’est loin d’être évident. On ne comprend pas vraiment pourquoi les gens de Schweizmobil n’ont pas placé une vraie bifurcation visible sur le chemin plutôt que d’aller peindre un losange sur un hêtre en dehors du chemin, de plus dissimulé par les feuillages. Il faut bien comprendre que pour un randonneur local, il n’est pas très grave de se perdre dans les bois du Jorat. Il saura toujours s’en sortir. Mais pour l’étranger, ce n’est pas la même tasse de café. Il a besoin de savoir où aller. Et avec sécurité.
Ce sentier, aussi fin qu’un fil de soie tissé entre les herbes hautes et les buissons touffus, révèle parfois de modestes clairières où la lumière joue avec les ombres dans une danse envoûtante.
À son terme, le parcours rejoint la Route des Censières et s’oriente vers la gauche.
La Route des Censières, havre interdit aux véhicules, accueille le marcheur d’un pas léger, sans effort.
La forêt, en ce lieu, distille une magie sans pareille. Plus loin, le goudron succède à la terre battue. Les arbres offrent leur ombre bienfaisante, et seul le chant mélodieux des oiseaux vient troubler le silence environnant.
Section 5 : Dans les belles forêts du Jorat et de Chalet-à-Gobet
Aperçu général des difficultés du parcours : parcours vallonné, mais sans grande difficulté.
Au détour de la Via Jacobi, un refuge discret se dresse, offrant son hospitalité aux âmes errantes en quête de repos, avant de poursuivre dans les labyrinthes boisés.
Poursuivant leur périple, les marcheurs s’enfoncent dans la solennelle quiétude de la forêt. Telle une nymphe discrète, la Via Jacobi guide leurs pas avec une assurance qui ne trahit jamais. Malgré l’absence de signes manifestes, les discrets repères jaunes, telles des lucioles dans l’obscurité, éclairent le chemin des pèlerins, leur offrant la certitude de suivre une voie bien tracée. Le murmure de la nature guide les voyageurs vers de nouveaux horizons inexplorés.
Plus loin, se dresse un autre refuge accueillant, posé tel un joyau au cœur d’une clairière baignée de lumière. En ce lieu de halte, agrémenté d’une large place de pique-nique, on arrive en voiture.
Ici, la voie asphaltée cède la place à un sentier plus hospitalier, serpentant entre les majestueux arbres séculaires. La nature, dans toute sa magnificence, déploie ses charmes, invitant les voyageurs à se perdre dans sa douce mélodie.
Les arbres, témoins silencieux du temps qui passe, dansent gracieusement sous le regard ravi des marcheurs. On l’a déjà dit. Ce sont de grands et sveltes épicéas et de majestueux hêtres qui jouent avec le ciel. Les sapins blancs sont plus rares. Il y a quelques érables aussi dans le bois du Jorat, mais les chênes, les châtaigniers et les frênes sont le plus souvent aux abonnés absents.
La descente se profile, entraînant les voyageurs vers de nouveaux horizons. Le chemin, tel un ruban d’émeraude déroulé par les mains de la nature elle-même, guide les pas des aventuriers vers l’inconnu. Le large chemin commence à descendre en pente douce vers la route Lausanne-Berne, dont on perçoit la rumeur des automobiles.
Peu après, au croisement des chemins, la voie se scinde, entraînant les voyageurs toujours plus bas. Désormais, c’est un sentier étroit qui s’offre à eux, les plongeant au cœur de la forêt. L’excitation monte, annonçant une nouvelle étape dans cette saga enchanteresse.
Le sentier s’enfonce, sinueux, parmi les hautes herbes et les buissons touffus. Le chant de la route proche, la grande route Lausanne-Beene, se fait plus insistant. La nature révèle sa dualité, mêlant harmonie et tumulte dans une danse envoûtante.
Plus bas, l’horizon s’élargit à nouveau, offrant aux voyageurs le spectacle grandiose des arbres centenaires qui se dressent maintenant majestueusement.
Au terme de la descente, le chemin s’ouvre sur la Route des Paysans, serpentant tel un fil d’or à travers les Bois du Jorat.
Ainsi s’ouvre le domaine de L’Étang de la Bressone, véritable joyau caché au cœur de la forêt. Les barrières dissuasives jalonnent les sentiers, préservant les trésors enfouis de la nature. Mais il y a tant de chemins et de place ailleurs pour les cavaliers. Les forêts sont immenses, où l’homme se fond dans l’éternité des bois.
La promenade menant au Chalet à Gobet se déroule comme une douce balade, une invitation irrésistible à l’exploration des mystères de la nature. Dès les premiers pas enfoncés dans la forêt obscure, une symphonie végétale s’offre au regard, où les hêtres altiers rivalisent de majesté avec les sapins blancs et les épicéas. Chaque arbre semble une sentinelle immuable, gardien des secrets millénaires qui murmurent entre les branches.
La promenade menant au Chalet à Gobet se déroule comme une douce balade, une invitation irrésistible à l’exploration des mystères de la nature. Dès les premiers pas enfoncés dans la forêt obscure, une symphonie végétale s’offre au regard, où les hêtres altiers rivalisent de majesté avec les sapins blancs et les épicéas. Chaque arbre semble une sentinelle immuable, gardien des secrets millénaires qui murmurent entre les branches.
Un guide invisible conduit bientôt vers l’étang, miroir tranquille niché à deux pas du sentier. À ses abords, une clairière accueille les voyageurs en quête de repos, offrant l’ombre bienveillante des arbres séculaires.
Serti au cœur des bois, l’étang se dévoile comme un joyau aquatique, un univers miniature où dansent les plantes aquatiques. Nénuphars, joncs, iris et renoncules aquatiques se mêlent en une toile vivante, habitée par une faune insoupçonnée. Canards, foulques et hérons y trouvent refuge, tandis que grenouilles et crapauds animent de leurs chants la symphonie naturelle. Un ballet de libellules teinte l’azur, plongeant le visiteur dans une féerie intemporelle. Vous allez vous imaginer que cet étang remonte à Hérode. Absolument pas. Il naquit en 1980 à l’occasion d’une tempête. L’étang au fond argileux est devenu depuis l’abreuvoir des chevreuils et des sangliers et le lieu des rencontres amoureuses des tritons, des grenouilles et des crapauds.
Repartant sur le sentier, l’œil est immédiatement attiré par le « Sapin président », symbole vivant de la grandeur de la nature. Il domine fièrement son royaume de verdure, résilient malgré les assauts du temps et des éléments.
Les sapins les plus remarquables sont parfois appelés ainsi par les forestiers, car ce sont les arbres les plus vieux, les plus massifs et les plus hauts de la forêt. Celui-ci a un âge vénérable, estimé entre 200 à 300 ans. Sa hauteur se situe aux alentours des 50 mètres. Foudroyé à de multiples reprises, on lui a donné un coup de jeune Mais, il n’est pas si vieux que cela, il a encore quelques belles années devant lui, si on lui prête vie. Les pins, les sapins et les épicéas peuvent atteindre 400 à 600 ans. Ils peuvent traiter de gamins les hêtres et les érables sycomores, qui ne vivent que 500 ans, mais devoir le respect aux chênes de 900 ans ou aux tilleuls de plus de 1’000 ans. Évidemment, ces arbres -là sont des nouveau-nés par rapport à un cyprès de Patagonie, qui aurait 5484 ans. Ce colosse de la famille des séquoias géants, qui peut atteindre 45 mètres de hauteur, détrône ainsi le détenteur du record qui était jusqu’ici un pin de Californie, surnommé Mathusalem, âgé de 4850 ans seulement. A quand un nouveau record ? Mais à l’échelle raisonnable des Bois du Jorat, 50 mètres, c’est déjà haut. Il faut se faire un torticolis pour en deviner la cime.
Dans cette portion majestueuse de la forêt, vos pas résonnent sur le Chemin des Vuargnes, un doux chemin où l’étreinte des arbres vous guide avec une solennité millénaire. Mais qu’est-ce donc que ces « Vuargnes » ? C’est ainsi que la contrée nomme le grand sapin blanc, un vénérable géant capable de défier le temps sur des siècles entiers. Ici, les sapins blancs se dressent en rangs serrés, tels des sentinelles impeccables, leurs troncs droits comme des colonnes de marbre, ne laissant apparaître qu’un sommet frôlant les nuages, semblable à une couronne céleste.
Plus loin, le chemin franchit une frontière invisible pour se fondre dans une route goudronnée, à l’orée des bois.
Là, au bord de cette voie asphaltée, s’alignent les véhicules des randonneurs avides, des cueilleurs de champignons passionnés, ou encore des flâneurs accompagnés de leurs fidèles compagnons canins. Autrefois, dans un souci de discrétion, un compteur discret fut érigé, révélant ainsi qu’un demi-million d’âmes foulent ces terres chaque année, en quête de communion avec la nature enchanteresse qui les entoure.
La route s’étire alors jusqu’à Chalet à Gobet, la cime de Lausanne, où s’étend un vaste parking le long de la Route cantonale Lausanne-Berne, tel un amphithéâtre naturel dédié aux émerveillements. Chalet à Gobet, véritable jardin d’Éden de l’enfance pour les habitants de Lausanne, trône à près de 900 mètres d’altitude. Jadis, lorsque l’hiver était encore généreux en manteau neigeux, c’est ici que s’initiaient les plus jeunes aux délices du ski et de la luge. Un embryon de téléski, témoignage d’une époque révolue, signifiait l’effervescence joyeuse qui régnait en ces lieux.
Sur le bord de la cuvette s’étend un vaste panneau, détaillant les méandres des chemins de cette forêt titanesque. Un véritable melting-pot de promeneurs : joggeurs, cyclistes, cavaliers ou encore amoureux des champignons, se mêlent dans cette toile de verdure. Les Bois du Jorat, véritable tableau dominical, offrent l’essence même de la nature à quelques enjambées des foyers. Ici, se perdre est inconcevable. La Via Jacobi 4 s’engouffre dans la même direction que tous les autres chemins répertoriés. Vous constaterez que nous sommes encore à plus de deux heures et demie du centre de Lausanne.
Un large chemin terrestre, caillouteux à souhait, s’étire paresseusement le long de la cuvette, frôlant du regard tantôt des prairies verdoyantes, tantôt des champs de céréales ondoyants.
Plus loin, le chemin sentier s’aventure, furtif, sous la canopée, jouant à cache-cache avec les rayons du soleil.
Il débouche alors sur une importante bifurcation, carrefour des destinées forestières. La Via Jacobi 4, telle une étoile dans la nuit des sentiers, brille de son indicatif clair.
Un sentier encaissé s’amorce alors, glissant parfois sur des troncs de bois polis, plongeant dans une marqueterie de buissons pour enjamber un ruisseau aux flots timides.
Le sentier se fait alors plus confident, se perdant avec nonchalance au creux de la cuvette, frôlant les secrets enfouis dans les buissons…
…pour mieux ressurgir de l’autre côté, rescapé de son aventure souterraine.
Au sommet de cette ascension, le sentier épouse une modeste route, tutoyant l’autre bord de la cuvette.
C’est une petite route sinueuse, engloutie par les bois, où se niche une colonie de vacances, telle une perle au creux de l’orée forestière.
Section 6 : Entre nature sauvage et maigre civilisation
Aperçu général des difficultés du parcours : parcours assez casse-pattes, le plus souvent en descente.
Les Bois du Jorat se dressent comme un vaste labyrinthe, tissé de centaines de sentiers, tantôt pavés de bitume, tantôt caressés par le sol naturel, s’entrecroisant, serpentant, s’élevant et s’abaissant. Jadis, sur les artères principales, se dressaient d’anciennes bornes de granit, témoins muets des directions vers les villages voisins, à une époque où ces voies étaient encore praticables. Désormais désertées par les voitures, ces routes se sont fondues dans l’épaisseur boisée. Seul un parcours minutieusement tracé ou l’accompagnement d’un GPS peuvent garantir une navigation sans embûches, car même les balises se font parfois discrètes. Seuls les joggeurs et les cavaliers, initiés aux secrets de ces sentiers, en connaissent les méandres.
À quelques pas de là, la Via Jacobi s’écarte sur une large voie de terre brunâtre, dont la teinte témoigne de la lente décomposition des aiguilles d’épicéas et de sapins qui jonchent le sol.
Plus loin, une nouvelle importante intersection se dresse devant vous. Toujours fidèles à votre itinéraire, vous suivez la Via Jacobi 4, à une heure quarante-cinq du cœur vibrant de Lausanne.
Le grondement lointain des moteurs vient chatouiller vos oreilles, signe que le chemin se rapproche de la seule artère routière qui sillonne les bois. Ici, la pente s’accentue légèrement, mais rien dans ce havre de paix ne semble insurmontable.
De l’autre côté de la route passante, un sentier plonge timidement dans l’épaisseur des bois.
Au cœur de cette forêt, se dressent majestueusement les épicéas en nombre. Surnommé parfois sapin rouge en raison de l’éclat rougeâtre de son écorce juvénile, cet arbre domine les terres du Jorat. Pourtant, il est crucial de corriger cette erreur : les épicéas ne sont point des sapins, une vérité répétée à l’envi.
Peu après, une nouvelle bifurcation se dessine, comme une décision cruciale sur la Via Jabcobi 4, s’écartant des artères principales des sentiers qui arpentent les Bois du Jorat, théâtre enchanté où les randonneurs se perdent avec délice dans les méandres de la nature vivante.
À pas assurés, le sentier rejoint bientôt une modeste route goudronnée, que les voitures peuvent fouler jusqu’au lisière des bois, avant que leur progression ne soit entravée par la volonté farouche de la nature.
Désormais, le parcours s’étire selon une ligne rectiligne, épousant tour à tour l’asphalte lisse et la terre battue, une danse chorégraphiée entre civilisation marginale et sauvagerie, révélant les contrastes d’un paysage en perpétuelle métamorphose.
C’est là que se profile une nouvelle intersection, une invitation à rebrousser chemin vers le Chalet des Enfants, joyau prisé des touristes sillonnant les Bois du Jorat, tandis que votre itinéraire demeure fidèle à la Via Jacobi 4, cap vers Les Buchilles et le cœur vibrant de Lausanne.
Un large sentier s’amorce alors, plongeant dans les bois avec une déclivité parfois plus audacieuse. Parmi les majestueux épicéas et les orgueilleux hêtres qui peuplent ces forêts, s’invitent çà et là des érables sycomores, des érables champêtres, et parfois même l’ombre solennelle de chênes séculaires, de sorbiers altiers, de bouleaux graciles ou d’imposants Douglas s’élevant vers les cieux jusqu’à 50 mètres de hauteur. Les frênes et les châtaigniers, quant à eux, se font rares, comme des joyaux dissimulés dans les replis secrets de la végétation.
Plus bas, le chemin se fait moins courtois, plus rocailleux, la pente s’accentuant à mesure que le sentier croise le sillage d’un affluent du Flon, cette rivière sinueuse qui dévale les vallons avoisinants.
Le sentier poursuit sa descente dans le vallon, étreignant les courbes du relief avec une assurance qui témoigne de son long héritage. Depuis l’aube des temps, les Bois du Jorat ont été façonnés par les mains de la nature, et depuis l’année 2021, ils ont été consacrés comme un « Parc d’importance nationale », un titre mérité, une distinction gravée dans la terre. Ici réside le plus grand massif forestier du Plateau suisse, une étendue de vie, de souffle et de mystère. Désormais, entre 10 à 20% de ce sanctuaire s’élève dans une évolution libre, les forestiers ne franchissant ses limites que par nécessité sécuritaire, laissant ainsi la nature jouer sa propre mélodie.
Chaque pas, chaque souffle résonne avec l’écho des histoires passées, des jours où les moines de Montheron, aux frontières de ces bois, façonnaient l’environnement, ouvrant des clairières, plantant des arbres en une danse avec le temps. Ces collines ont été le théâtre d’une longue exploitation, où l’homme et la nature ont dansé une valse ininterrompue depuis l’ère des moines. Les tas de bois coupés, témoins silencieux de cette histoire, se dressent en sentinelles le long du sentier, rappelant à tous les passants le labeur qui a sculpté ces lieux.
Plus bas, à la croisée des chemins, une bifurcation se présente, offrant la possibilité d’un retour vers le Chalet des Enfants, symbole d’innocence niché au cœur de cette étendue majestueuse. Pourtant, votre voyage demeure fidèle à la Voie Jacobi 4, une ligne tracée dans la terre, une invitation à suivre le fil de l’histoire.
Le chemin se fond alors dans l’ombre dense des bois, une obscurité réconfortante qui enveloppe chaque pas de son manteau protecteur. Les arbres se dressent comme des sentinelles, leurs branches caressant le ciel d’une douce mélodie.
Puis, comme un acte de clémence, le sentier se délie de son étreinte boisée, laissant place à la campagne ouverte, aux fermes de Barze qui se dressent fièrement contre l’horizon. Nous avons quitté les Bois du Jorat, mais leur empreinte demeurera sans doute gravée dans vos cœurs, dans vos souvenirs. Pendant dix kilomètres, depuis Montpreveyres, vous avez été les témoins privilégiés de la grâce et de la fraîcheur de ces bois, une parenthèse enchantée loin des tumultes du monde moderne. Mais ce n’est pas encore le bout de la forêt pour aujourd’hui. Une forêt succède à l’autre.
Une route onduleuse et sinueuse, pavée de bitume, guide les pas des voyageurs vers le hameau paisible des Buchilles, niché dans les replis des collines. Là-bas, au-delà des contours de la forêt, se dressent majestueusement les lotissements élevés d’Epalinges, semblables à des sentinelles surplombant la ville de Lausanne, comme des gardiens vigilants veillant sur leur territoire.
Le chemin, telle une rivière serpentant à travers la dense forêt, conduit rapidement les marcheurs vers les mystérieux Bois du Flon. Là, parmi les frondaisons verdoyantes, l’air est imprégné de senteurs boisées et de murmures secrets, évoquant les contes anciens et les légendes oubliées qui habitent ces lieux millénaires.
Soudain, une bifurcation se dresse devant les randonneurs, offrant deux chemins équivalents et énigmatiques. Dans ce dédale végétal, l’orientation devient un défi, une énigme à résoudre. Il faut aiguiser ses sens, devenir un détective de la nature, scrutant les moindres détails de l’environnement. Avec un œil attentif, une flèche discrète se dévoile, dissimulée parmi les frondaisons, offrant un guide précieux vers le chemin de gauche. Un soupir de soulagement s’échappe des lèvres des aventuriers, reconnaissants pour cette aide providentielle dans leur quête.
Le large chemin, tel un ruban d’émeraude dévalant les pentes escarpées, entraîne les voyageurs dans une descente plus marquée à travers les Bois du Flon. Chaque pas les rapproche un peu plus de l’inconnu, chaque tournant révèle de nouveaux horizons à explorer. Le Bois du Flon jusqu’ici est la copie conforme des Bois du Jorat. Mêmes arbres, même charme et douceur.
Cependant, à mesure que le sentier descend plus bas, la physionomie des lieux se métamorphose, laissant place à une nature sauvage et indomptée. Les voyageurs pénètrent alors dans un vallon encaissé, où les murmures du Flon résonnent tel un écho lointain, berçant les âmes errantes dans un sentiment de mystère et de sauvagerie. Chaque pas devient une aventure, chaque instant une découverte, dans cet univers à la fois familier et étranger, où la frontière entre réalité et imagination s’efface.
Après une courte marche, le sentier débouche sur une clairière baignée de lumière, où les cimes des résineux caressent tendrement le ciel. Cette oasis de verdure offre un répit bienvenu aux voyageurs, les invitant à contempler la beauté simple et intemporelle qui les entoure.
Plus bas, le sentier se faufile hors de la forêt, réintégrant peu à peu le monde civilisés.
À travers le hameau endormi de La Picholette, où les modestes maisons se blottissent contre les flancs de la colline, les marcheurs poursuivent leur périple, imprégnés de la quiétude et de la simplicité de la vie rurale.
La direction est toujours Lausanne-Tunnel sur la Via Jacobi 4. On peut aussi rejoindre Epalinges, en passant par les Croisettes. Mais, il n’y a aucune raison séreuse à opter pour ce détour.
Section 7 : Dans la fraîcheur d’une tumultueuse rivière et d’un petit lac
Aperçu général des difficultés du parcours : parcours assez casse-pattes, le plus souvent en descente, si ce n’est la montée sévère sur les piliers de l’autoroute.
A partir d’ici, un délicat sentier s’engage, tissant son chemin à travers les mystères du sous-bois et les vastes étendues des prairies voisines, se faufilant souvent entre les buissons touffus, les jeunes pousses de hêtres, les charmilles sinueuses et les élégantes viornes du sous-bois dense.
Par moments, il émerge des confins des prairies, comme s’il cherchait à s’abreuver de la lumière dorée du soleil, à s’épanouir pleinement dans cet océan de verdure.
C’est alors qu’un dernier regard se perd dans les vallons verdoyants, capturant l’éclat fugace des fleurs sauvages et la danse légère des papillons éphémères.
Et puis, tel un amant éperdu, le chemin s’engage brusquement dans les méandres des talus escarpés et de la jungle impénétrable.
La pente abrupte défie toute tentative de progression facile, tandis que la lumière peine à percer l’épaisse canopée. Ici, le vallon se niche, encaissé entre deux murailles de molasse, comme un secret jalousement gardé par la nature elle-même.
Au bout d’une descente vertigineuse, se dessine enfin le pont de bois, humble sentinelle traversant le tumulte du Flon.
Cette petite rivière, taillant la molasse avec patience au fil des siècles, porte en son sein les vestiges d’un passé tumultueux, où sa puissance était autrefois plus redoutable. Les murmures des eaux tumultueuses résonnent encore dans les méandres du vallon, ponctués par le chant des cascades cristallines.
Cependant, la Via Jacobi, fidèle à son propre destin, choisit de s’éloigner du tumulte des eaux vives. Elle s’élève gracieusement mais sévèrement par des escaliers de bois, vers la route de terre battue qui revient d’Epalinges. C’est ici que la Via Jacobi 4 rejoint l’ancien tracé du parcours qui passait jadis par Vers Chez-les Blanc et Epalinges. Vous pouvez toujours choisir ce trajet que nous présentons dans l’étape parallèle.
Dans l’antre tranquille du vallon, de spectaculaires falaises de marne ciselée se dressent majestueusement le long de la voie de terre érodée, descendant avec une grâce presque féminine pour étreindre à nouveau les rives sinueuses de la rivière. Leur présence imposante confère au paysage une aura de grandeur éternelle, comme si elles étaient les gardiennes immuables de ce royaume verdoyant, témoins silencieux des siècles qui ont façonné cette terre.
Plus bas, le chemin serpente avec une lenteur délibérée vers la rivière, cette artère vivante de la nature qui, par instants, s’amuse à danser sur les cailloux polis par les siècles, plongeant ses orteils dans les touffes luxuriantes des buissons, parmi les feuillus majestueux. Ici, la dominance des conifères s’efface.
Plus loin, alors que le parcours s’égare brièvement sur un ruban de goudron, une maison riveraine se dresse, défiant toute logique dans son érection solitaire au cœur de cette nature sauvage.
Plus loin, le chemin remonte au-dessus de la rivière sur la terre battue, pour vous donner le sentiment que vous allez sortir du vallon.
Cependant, à peine avez-vous commencé à croire que vous émergez de cet écrin végétal, que le sentier décline abruptement, vous entraînant vers les berges tumultueuses de la rivière. Les imposantes tours d’Epalinges surgissent devant vous, érigées sur les falaises comme des géants endormis.
La descente se fait abrupte, le sentier se transformant en un dédale de pierres sous vos pas, semblant vous rappeler avec chaque pas la rudesse inhérente à ce paysage sauvage. Enfin, vous atteignez un pont qui enjambe la rivière, son architecture sobre se fondant harmonieusement dans le panorama environnant, comme un lien tangible entre les mondes.
Le sentier serpente, enluminé par l’un des nombreux ruisseaux qui affluent vers la rivière sauvage. Sous le regard attentif d’un héron, figé comme un gourmet devant les étals d’une poissonnerie de luxe, il semble choisir avec délicatesse sa prochaine bouchée.
Un dernier effort, une ascension brève mais déterminée, et voici le chemin qui s’offre à une descente gracieuse vers le cours d’eau, soutenu par les rondins de bois disposés comme autant de joyaux dans une couronne naturelle. Chaque pas en aval semble être une danse avec la rivière, une symphonie où les éléments se rencontrent en harmonie parfaite.
Dès cet instant, le sentier se joue du Flon et de ses affluents, jonglant habilement d’une rive à l’autre avec une aisance qui confine à la magie. Le paysage se métamorphose en un décor digne des plus grands contes, captivant l’imagination et invitant à l’évasion. Il n’est pas rare d’y croiser des mamans, poussant leurs précieuses charges dans des poussettes, offrant à leurs petits bouts le spectacle envoûtant de la nature dans toute sa splendeur.
Ici, même la rivière se permet parfois quelques caprices, prenant des airs de diva capricieuse, jouant avec les reflets du soleil et les ombres dansantes des arbres riverains. Elle serpente avec grâce, insufflant une énergie vive à ce paysage déjà vibrant de vie.
Plus loin, le chemin poursuit son chemin aux côtés de la rivière, s’enfonçant toujours plus profondément dans une forêt luxuriante où la chlorophylle règne en maîtresse absolue. Les arbres s’inclinent gracieusement au passage des marcheurs, offrant leur ombre bienveillante comme un refuge dans cette symphonie de verdure.
La promenade dans ce vallon enchanteur du Flon touche à sa fin lorsque, levant les yeux, l’autoroute se dévoile dans toute sa majesté. Un contraste saisissant entre la quiétude de la nature environnante et l’effervescence de la vie moderne qui s’étend au-delà de l’horizon. C’est là que la magie opère, dans cette rencontre entre deux mondes, entre le calme rassurant de la verdure et le tumulte incessant de la civilisation. Et ici, ce n’est pas une mince affaire !
A deux pas, le périple s’égare au niveau de l’antique Vivarium, désormais résident en des cieux plus élevés, niché dans le complexe moderne d’Aquatis à Epalinges. À cet instant, vous voici aux pieds de l’escalier monumental, s’élançant sous les arches majestueuses de l’autoroute, tels des géants de béton couronnant les hauteurs.
Ici, le défi est sans équivoque, abrupt, presque insurmontable. Des marches de bois, modestes compagnons, vous offrent l’ascension vers le sommet du pont autoroutier, comme des échelons vers les sommets du monde. Chaque pas est un défi, chaque marche franchie une victoire sur l’inclinaison implacable.
S’ensuit un sentier sinueux qui épouse les contours de l’autoroute, vous guidant en harmonie avec la circulation qui s’écoule majestueusement sur la route en contrebas. C’est une danse entre l’homme et la machine, une symphonie urbaine où les pas du marcheur se mêlent au vrombissement des moteurs, dans une chorégraphie urbaine sonore.
Puis, tel un écrin au cœur de la nature, un sentier boisé se dévoile, vous invitant à pénétrer dans le sanctuaire verdoyant du parc de Sauvabelin. Les arbres s’inclinent en une arche majestueuse, comme pour vous accueillir dans leur royaume secret, où la quiétude règne en maître.
Le lac de Sauvabelin, joyau convoité des habitants de Lausanne, où le murmure des eaux calmes se mêle aux rires cristallins des enfants et au doux chuchotement des bêtes. Jadis souillé, le lac fut dépouillé de sa boue empoisonnée au cuivre en mars 2016, révélant alors ses flancs ravagés. Mais l’homme, dans un élan de rédemption, scella les berges, façonna le chemin de ronde, redonnant à ce lac jadis meurtri son éclat d’antan, tel un phénix renaissant de ses cendres.
Évidemment, vous ne pourrez pas passer la nuit ici. Il vous faudra gagner Lausanne. Nous nous appesantirons plus avant sur le trajet menant au cœur de Lausanne, ainsi que sur le chemin menant à ses rives. Cependant, en cette parenthèse, nous évoquerons également le périple annexe de l’antique Via Jacobi 4, chevauchant les terres de Vers Chez les Blanc et d’Epalinges, depuis Montpreveyres.